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Finale Coupe du monde de rugby - Richie Mo’unga enfin au sommet avec les All Blacks

Par Nicolas Augot
  • Souvent remis en cause par le passé, Richie Mo’unga a été installé à l’ouverture chez les All Blacksdepuis plusieurs semaines.
    Souvent remis en cause par le passé, Richie Mo’unga a été installé à l’ouverture chez les All Blacksdepuis plusieurs semaines. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Ouvreur incontesté chez les Crusaders avec lesquels il a empilé les trophées, Richie Mo’unga a longtemps manqué de considération chez les All Blacks avant de s’imposer comme le numéro un la saison dernière.

Il a longtemps été le mal aimé en Nouvelle-Zélande. Richie Mo’unga, titulaire indiscutable chez les Crusaders au poste d’ouvreur depuis ses débuts en Super Rugby en 2016, était considéré comme une roue de secours chez les Blacks, derrière l’installé Beauden Barrett et le virevoltant Damian McKenzie. Quand le premier a été replacé au poste d’arrière, le second était alors perçu comme le nouveau dépositaire du jeu des All Blacks, avec sa vitesse et sa folie pour réveiller une équipe néo-zélandaise loin de ses standards ces dernières années.

C’est aussi tout un pays qui a longtemps regretté l‘absence de McKenzie lors du dernier Mondial japonais en raison d’une blessure à un genou, laissant le numéro 10 à… Richie Mo’unga alors que Steve Hansen était alors aussi peu convaincu que les supporters. En effet, l’ancien sélectionneur avait expliqué qu’il ne donnait que peu de crédit aux performances à l’ouvreur des Crusaders tellement il évoluait dans un fauteuil derrière un paquet d’avants bien trop dominant pour juger réellement le niveau de Richie Mo’unga et sa capacité à répondre dans les grands matchs internationaux.

Ajoutez à cela des débats sans fin au pays du long de nuage blanc sur son jeu bien trop rigide, avec un nombre de coups de pied dans le ballon en inadéquation avec la culture locale, au contraire de ce génie de McKenzie et vous comprenez mieux pourquoi Richie Mo’unga a longtemps senti qu’il était un choix par défaut chez les All Blacks. Un sentiment qui lui a longtemps coupé les jambes au moment d’enfiler le maillot noir floqué du numéro 10. "La leçon la plus importante de toutes ces années, c’est que je me sens maintenant légitime au sein des All Blacks, confiait Mo’unga au début de l’été. En arrivant dans cette équipe, tu prends un coup de pression terrible et le doute s’installe. Au fil des années, je suis devenu plus à l’aise sur ce que je peux apporter à l’équipe et sur mes capacités. Il a aussi été difficile pour moi de devenir un leader. Quand vous portez le maillot frappé du numéro 10 et que vous devez être le maître à jouer des All Blacks, on attend de vous que vous soyez un grand leader et je pense que lorsque je suis arrivé en sélection je n’étais pas prêt ou alors je n’avais pas assez confiance en moi. Mais, aujourd’hui, je me sens capable d’assumer ce rôle et de porter l’équipe quand elle a besoin de moi."

Un changement de staff bienvenu

Ian Foster a été comme son prédécesseur. Il s’est longtemps interrogé sur l’identité de son ouvreur titulaire. Lors de la tournée européenne à l’automne 2021 et au début de l’été 2022, il avait décidé de miser sur Beauden Barrett, pensant que son expérience serait un atout dans une équipe devenue fragile mentalement. Le changement de staff au début du mois d’août 2022 a finalement rebattu une dernière fois les cartes. Le jeu au pied de Richie Mo’unga a su séduire Joe Schmidt, nouvel entraîneur de l’attaque et ancien sélectionneur de l’Irlande. Lui qui a longtemps côtoyé Jonny Sexton était le mieux placé pour donner de l’importance aux qualités de Mo’unga qui a pu aussi compter sur un nouveau soutien de poids avec l’arrivée de Jason Ryan comme entraîneur des avants. En effet, ce dernier était l’adjoint de Scott Robertson aux Crusaders depuis 2016 et il a pu plaider la cause de cet ouvreur trop longtemps mal considéré. La voix de Jason Ryan portant d’autant plus qu’il fera partie du staff du prochain sélectionneur des Blacks… Scott Robertson.

Départ au Japon

Depuis, la décision (contrainte) de Ian Foster de changer d’adjoints, Richie Mo’unga a été imposé comme le numéro un, pouvant enfin jouer libéré, alors que toute la Nouvelle-Zélande avait attendu la dernière finale de Super Rugby pour assister à son duel face à Damian McKenzie, revenu au pays et auteur d’une saison extraordinaire, un dernier face-à-face pour nommer l’élu. Les Crusaders s’étaient imposés, ne laissant plus aucun doute sur la hiérarchie chez les All Blacks. Une libération qui lui a permis de s’épanouir sur le terrain trouvant ainsi des repères avec les deux frères Barrett de la ligne d’attaque, alors que l’ombre de Beauden a longtemps été pesante. "C’est génial d’avoir cette complicité et cette proximité entre les joueurs, entre les trois-quarts avec Jordie et Beaudie. Ça m’aide beaucoup, car ils réfléchissent comme des ouvreurs et ça fluidifie ma manière de communiquer sur le terrain."

Ironie de l’histoire. Alors que Richie Mo’unga a longtemps attendu cette place de titulaire indiscutable chez les All Blacks, il va disputer son dernier match en sélection à l’occasion de cette finale de Coupe du monde alors que l’avenir s’annonçait enfin radieux, surtout avec l’arrivée de son mentor aux commandes. L’ouvreur, âgé de 29 ans, a décidé de quitter les Crusaders pour rejoindre le Japon signant un contrat de trois ans avec les Toshiba Brave Lupus de Tokyo. "Mon travail en tant que père et mari consiste à subvenir aux besoins de ma famille et à lui donner la priorité dans chacune de mes décisions. Il ne me reste plus que quelques années pour jouer au rugby donc j’en profite. Le Japon est un très bon choix pour moi et ma famille, compte tenu de l’âge de mes enfants." Richie Mo’unga espère maintenant quitter la Nouvelle-Zélande en héros. Avant un retour en messie à 33 ans ?

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