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"Nervous breakdown" : comment les Bleus ont fini par craquer sous la pression

  • Mathieu Jalibert (France).
    Mathieu Jalibert (France). Icon Sport
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Entre les maladresses et les mauvais choix, jamais les Bleus n’étaient apparus aussi fébriles au cours des quatre dernières années. Une gestion des émotions qui leur a probablement coûté le match.

Ce rendez-vous était attendu de longue date. L’électricité ressentie très tôt dans l’après-midi tout autour du Stade de France en disait long sur les espérances du public français. Jusqu’à susciter une pression négative sur les joueurs de Fabien Galthié ? À tout dire, la question nous a traversé l’esprit en amont du coup d’envoi de la rencontre. Et puis nous sont revenues à l’esprit les déclarations, il y a quelques semaines, de l’ancien deuxième ligne international Jérôme Thion. "Cette jeune génération donne l’impression d’être totalement hermétique à son environnement, d’avoir dix années d’expérience en Top 14 derrière elle et même d’avoir déjà 30 sélections, disait-il alors. J’ai le sentiment que ces garçons ne subissent pas le poids de la pression. Tous les gamins sacrés champions du monde des moins de 20 ans depuis 2018 sont vraiment différents."

Seulement voilà, un quart de finale contre les champions du monde en titre n’a rien à voir avec une compétition de jeunes. Ni avec un sommet du Tournoi des 6 Nations. Et ça s’est senti. Ça s’est vu. Dans les comportements et les nombreuses fautes de mains. Dans l’apparente fébrilité sous les ballons hauts ayant coûté deux essais aux Tricolores en première période et dans les complaintes auprès de l’arbitre Ben O’Keeffe. Parfois à juste titre, souvent sans aucune influence.

Et que dire cette action en en tout début de match, alors que les Bleus menaient déjà au score (7-0), où le trois-quarts centre Gaël Fickou décidait de ne pas jouer son deux contre un avec Louis Bielle-Biarrey pour un essai tout fait ? Un drôle de choix de la part de l’ancien toulousain, éduqué à ce jeu de passe si efficace. Las, le Racingman a préféré rentrer sa course pour jouer son duel. Dans la minute suivante, les Sud-Africains inscrivaient leur premier essai par l’ailier Arendse et revenaient au score (7-7). Peut-être un premier tournant dans cette rencontre.

Des gestes ratés totalement inhabituels, les Bleus en ont commis une multitude. Que penser de ce coup de pied totalement dévissé de Matthieu Jalibert, trouvant une touche derrière lui (56e) ? Un loupé improbable, sauf à jouer contre des rafales de vent à 180 km/h. Quelques instants plus tard, c’est l’arrière Thomas Ramos, passé au poste de demi d’ouverture après la sortie de Jalibert, qui effectuait un renvoi aux 22 mètres directement en touche. À tout dire, en quatre ans, jamais les hommes de Fabien Galthié n’avaient concentré autant de maladresses en un seul et même match. Comme un symbole, c’est sur un dernier en-avant commis par Romain Taofifenua que s’est achevé le Mondial des Bleus. Une ultime gaucherie comme pour mieux marquer ce "nervous breakdown".

Force est de s’interroger sur les raisons de cet état de nervosité de la part d’une équipe qui a, tout au long de ces quatre dernières années, toujours donné l’image de maîtriser ses émotions et son destin. Au début de son mandat, Galthié avait un objectif : "caper" au maximum ses joueurs et développer l’expérience collective de son groupe. Il l’a fait autant que possible malgré les aléas. Seulement, dimanche soir, la maturité et l’expérience se sont affichées en taille XXL dans les rangs des Springboks.

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Les commentaires (7)
Pat0009 Il y a 6 mois Le 17/10/2023 à 06:35

Revoir la ligne de trois quart Fikou est coffre fort

envoituresimone Il y a 6 mois Le 17/10/2023 à 06:24

Vous remarquerez que c'est à partir de cette fameuse 6ème mn l'en avant volontaire rabattu en arrière contre toute logique métaphysique que le doute s'installe puisque dans la foulée l'essai bock arrive. Autre remarque, il suffisait à Penaud de faire une cuillère à Kolbe pour le faire se vautrer au lieu de chercher à lui agripper son caleçon. De toute façon le WR est malhonnête avec toutes les fédérations qui sont en dehors de leur contexte anglosaxon et irlandais. Le choix des arbitres en est l'illustration.

PatFer Il y a 6 mois Le 16/10/2023 à 19:52

Il est vrai que nous n'avons pas eu l'impression de voir une équipe de France homogène, solide sur ses certitudes. On a souvent préféré contester les décisions de l'arbitre plutôt que de laisser les yeux sur le ballon. Notre ligne de 3/4 n'a pas été le facteur X habituel. Seul Danty à fait front. A vrai dire, lorsque l'on passe d'une stratégie de dépossession à une stratégie d'occupation c'est à dire d'attaquer la ligne je me demande si nos centres sont les bons.