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Coupe du monde de rugby 2023 - Louis Bielle-Biarrey comme le Prince Obolensky

Par Jérôme Prévôt
  • Louis Bielle-Biarrey a inscrit un doublé face à la Namibie.
    Louis Bielle-Biarrey a inscrit un doublé face à la Namibie. Abaca / Icon Sport
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Un doublé, une passe décisive, une chistera et une course en diagonale qui fit chavirer le stade Vélodrome. L’ailier de l’UBB, Louis Bielle-Biarrey, a signé une performance magistrale.

Il était le seul de l’équipe qui n’avait pas le statut "premium" avant la Coupe du monde. Mais Louis Bielle-Biarrey est en train de brûler toutes les étapes avec une insolence qu’un feuilletoniste n’aurait pas osé proposer à ses lecteurs. L’ailier de l’UBB a réussi une première mi-temps quasi divine. Il commença par offrir un essai à Jonathan Danty après un service au pied de Jalibert, LBB comprit en une fraction de seconde qu’il ne pourrait pas marquer lui-même, car il était en déséquilibre et préféra assurer l’offrande à son intérieur. Un geste d’orfèvre (9e).

Son essai arriva dans les arrêts de jeu de la première mi-temps. Encore après un service au pied, du pied gauche, d’Antoine Dupont cette fois qui lui permit d’aplatir en coin. Mais entre ces deux coups d’éclat, il avait régalé le stade Vélodrome par un modèle de passe chistera pour son capitaine, moment de délicatesse comme une ode à l’héritage français. Le plus drôle c’est qu’après ce premier acte sur coussins d’air, on a failli écrire que sa deuxième mi-temps fut quelconque.

Digne du Prince Obolensky

Au sein d’un effectif mortifié par la blessure d’Antoine Dupont, il fut moins servi et puis, ce fut cette relance dans les vingt-deux Français, passe de Penaud et chevauchée de pur-sang sur 80 mètres et plus encore puisqu’il amorça sa course sur l’aile gauche pour la finir sur l’aile droite. Les règles de la géométrie l’autorisent sans doute à revendiquer la barre des cent mètres.

Cette diagonale de folie, les plus anciens en ont entendu parler, elle rappelait celle du Prince Alexander Obolensky, aristocrate russe émigré en Angleterre qui crucifia les All Blacks en 1936 à Twickenham sous le maillot du XV de la Rose. On pressentit le triplé, mais une feinte victorieuse d’Ollivon en décida autrement.

La trajectoire en bleu du Bordelais d’adoption est exponentielle depuis ses grands débuts face à l’Écosse en match de préparation. Il en est à quatre essais en cinq sélections, il a su créer un duel palpitant avec Gabin Villière qu’on pensait bien installé à l’aile gauche.

De cette soirée à double face, la performance du petit prince de Seyssins représenta le versant doré. Il n’aura sans doute pas la prétention de faire oublier l’événement tragique qui fut son pendant, la sortie de son capitaine, mais il aura laissé un brin de douceur dans le souvenir de cette soirée riche d’inquiétude.

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Les commentaires (1)
CasimirLeYeti Il y a 7 mois Le 23/09/2023 à 06:25

Alors, on commence déjà à se chercher de nouvelles têtes de gondoles, pour vendre du papier ? Bi-Bi est déjà un bon joueur, il deviendra, peut-être, si les petits cochons ne le mangent pas, une vedette. Mais pour l'amour de ce jeu, laissez-moi Villière contre l'Italie et pour le quart ; s'il n'est pas bon, changez-le après...
Sérieusement, vous le voyez lâcher dans la fosse, LBB, contre des Irlandais ou des Sud-Afs ? Aspergés de chandelle, avec le souffle rauque de ses adversaires dans le cou ou leurs yeux noirs plantés dans le regard, plus les un ou deux placages à retardement syndicaux pour lui faire comprendre que le terrain de jeu s'est transformé en arène et que pour gagner il faut des gladiateurs ! C'est le moment de lâcher notre Rott...villière !