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Pro D2 - Nicolas Brusque (Biarritz) : “Que veulent ces gens-là ? La mort du club ?”

  • Nicolas Brusque. Nicolas Brusque.
    Nicolas Brusque. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Les membres de l’association Biarritz olympique devaient se réunir mercredi, pour élire un nouveau président, mais l’assemblée générale a été reportée lundi soir. Candidat déclaré à la présidence du rugby amateur, Nicolas Brusque était remonté et fatigué, ce mardi, lorsque nous l’avons joint.

Le contexte :

C’est le 10 août dernier que David Couzinet et l’ensemble du bureau (Imanol Harinordoquy, Jérôme Thion, Dimitri Yachvili et Jimmy Marlu) ont décidé de démissionner de l’association Biarritz olympique, un peu moins de deux ans après avoir été cooptés à la tête de celle-ci. Le successeur de l’ancien deuxième ligne, Jean-Christophe Alnot, ne sera resté que 18 jours à la présidence du rugby amateur, puisqu’il a lui aussi quitté ses fonctions le 28 août. Depuis ? Le BO Rugby amateur navigue sans patron et une assemblée générale devait avoir lieu le 20 septembre, pour élire de nouveaux administrateurs. Il n’en sera rien. Lundi soir, par mail, Vincent Mercé a décidé d’ajourner ladite AG et de la repousser au 10 octobre. “Une liste a été déposée dans les délais. [...] Deux des personnes se présentant aux fonctions d’administrateur ne répondaient pas aux conditions électives érigées par nos statuts (perte de la qualité de membre pour violation des statuts constatée par une décision de justice et exercice de fonctions incompatibles avec les fonctions d’administrateur de notre Association)”, indique l’administrateur de l’association. Ce mardi, nous avons cherché à joindre à plusieurs reprises Vincent Mercé, méconnu du grand public, pour en savoir plus sur ses motivations, son projet et son rôle au sein de ladite association, mais le jeune homme de 25 ans, qui a porté le maillot du BO dans les catégories jeunes, est resté muet à nos sollicitations. Nicolas Brusque, candidat déclaré à la présidence du rugby était, lui, remonté.

Nicolas, l’assemblée générale qui devait avoir lieu ce mercredi a été reportée au 10 octobre, Vincent Mercé, un administrateur de l'association, ayant estimé que votre liste est invalide. Que pouvez-vous nous dire là-dessus ?

Il y a de la fatigue, de l’agacement et de la colère. On sent, encore une fois, que l’institution est laissée de côté. Je ne comprends pas trop où ils veulent en venir et dans quel but tout cela est-il fait. Ce sont toujours les mêmes qui en pâtissent, à savoir, l'institution, l’association et ses jeunes. Je pense que certaines personnes veulent se garder certains privilèges au niveau de l'association et c’est pour ça qu’ils déjouent à chaque fois qu’on est proches de la reprendre.

À qui faites-vous allusion ?

Aujourd’hui, Messieurs Dagorne (qui fut DG du BO entre 2010 et 2012, NDLR) et Mazella (l’avocat de l’association, NDLR) sont en train de mettre en péril l’association. Je ne comprends pas comment M. Merce, qui est le seul décisionnaire au CA, peut prendre toutes ces décisions. On voit que ce sont des décisions purement juridiques et qui sont fausses.

Comment ça ?

On me reproche de ne pas être éligible, on dit que je n’ai pas payé ma cotisation à temps, mais c’est faux et je suis membre fondateur. J’ai reçu une convocation via ces mêmes personnes. Ce qu’on me reproche, c’est d’avoir une affaire judiciaire en cours contre eux. Mais si je n’avais pas été éligible, ça aurait été parce que le conseil d'administration m’aurait sorti de l’association. Il faudrait, pour cela, qu’ils me convoquent et me sortent de l’association. Ça n'a jamais été le cas.

Quand avez-vous réglé votre cotisation ?

Je n’ai pas à la payer, car je suis membre fondateur. Je n’ai pas à me réinscrire et à payer les cotisations. C’est équivoque, ça se fait automatiquement. D’ailleurs, j’ai de nouveau été convoqué pour l’assemblée générale qui devait avoir lieu le 20 septembre. Mais je pense qu’ils ne s’attendaient pas à ce que je me présente.

Connaissez-vous les raisons qui ont poussé M. Mercé à attendre lundi soir, soit deux jours avant l’assemblée générale, pour la reporter ?

C’est à eux qu’il faut poser la question ! Et on connaît la réponse. C’est pour qu’on ne puisse pas rebondir et pour qu’on ne puisse pas mettre en place une procédure juridique afin que cette AG se tienne. [...] Derrière, ça remet en cause la prochaine assemblée générale. Au niveau juridique, on n’aura jamais le temps. Notre but, c’est de relancer cette association le plus vite possible. Aujourd’hui, les jeunes ne savent pas comment ils repartent, avec quel budget, il n’y a rien ! Les comptes sont vides. L’association est vraiment en danger.

Concrètement, quelles sont les solutions ?

Je ne vois pas comment l’AG du 20 septembre pourrait se tenir. Vincent Mercé a envoyé un mail à tous les membres pour leur dire qu’elle n’aurait pas lieu. Comment pourrions-nous changer ça ? Nous n’avons pas accès aux membres et mails de l’association. À part via les réseaux sociaux, on ne peut pas la tenir. Et si on la tient, ils vont remettre en cause le fait qu’on ait le droit de la tenir. Ils nous mettraient alors au tribunal, et on perdrait encore du temps. D’ailleurs, à qui profite le temps gagné ? Pas à nous, en tout cas…

Avez-vous démissionné de votre poste au conseil d’administration de la SASP pour pouvoir prétendre à la présidence de l’association ?

Non, car nous n’avions pas fait les démarches administratives pour me rentrer à la SASP, car depuis trois semaines, j’avais l’intention de me présenter. Aujourd’hui, je ne suis pas à la SASP et si je l’avais été, j’aurais démissionné.

Le conflit interne à l’association dure depuis des mois. N’est-il pas temps de se mettre autour d’une table pour le régler ?

Mais c’est ce qu’on voudrait ! On voudrait qu’une liste, en face, se présente, mais il n’y en a pas ! C’est ça, le problème. Ils jouent la montre pour qu’il n’y ait pas de liste et que ça reste statu quo. Messieurs Mazella et Dagorne ont tout intérêt à ce que ça reste ainsi. Je me demande même si les anciens ne sont pas encore derrière tout ça. Je ne comprends pas où ils veulent en venir. Aujourd’hui, on va direct en banqueroute. Que veulent ces gens-là ? La mort du club ? C’est la question que je me pose. La mort de l’association entraînerait celle du club par ricochet. Ils veulent faire payer Jean-Baptiste Aldigé ? En fait, nous ne sommes que dans une guerre d’ego et de personnes au détriment de l’institution. Ça va très loin, quand même…

Aujourd’hui, avez-vous des rapports ou des contacts avec Messieurs Mazella et Dagorne, que vous citez ?

Non, du tout. Mais je n’ai pas à rentrer en contact avec eux ! Je ne comprends pas pourquoi ils sont là, d’ailleurs. Pourquoi ce sont eux qui dirigent le club, alors que ce sont des prestataires extérieurs ?

Quel est votre projet, au juste ?

Nous voulons travailler main dans la main avec le secteur professionnel, comme dans toutes les structures qui nous entourent. Nous voulons créer de la formation et faire émerger le maximum de joueurs pour avoir une colonne vertébrale forte. Nous voulons travailler à l’unisson, refaire rentrer les gens qui aiment ce club, les bénévoles, les filles. Le rugby féminin est le fer de lance du rugby de demain. Il ne faut pas diviser pour mieux régner, comme ça s’est passé depuis deux ans et demi… Pour pouvoir faire venir des jeunes à l’école de rugby, il faut pouvoir les faire rêver et leur présenter des projets forts, lesquels ne se font pas sans la structure professionnelle.

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Les commentaires (2)
POPOPO Il y a 7 mois Le 20/09/2023 à 17:37

Mr N Brusque était un bon et beau joueur comme Mr S Blanco. Comme hommes aidant à l'avenir du BO ...

Zaintza Il y a 7 mois Le 20/09/2023 à 12:18

Pas très rassurant cette interview...j'espère sincèrement que la situation va s'améliorer à Biarritz car qu'on supporte ou non ce club, ça reste un historique du rugby et étant supporter de l'aviron j'ai envie de revoir un derby basque le plus rapidement possible. Déjà que pour le moment le sportif ne suit pas, il ne faudrait pas que ça explose en interne sous peine d'une implosion du club comme le sous entend Mr Brusque...bon courage aux supporters biarrots et aux jeunes du club