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Coupe du monde de rugby 2023 - L'édito du vendredi : "Vox populi"

  • Le XV de France face à l'Uruguay.
    Le XV de France face à l'Uruguay. Icon Sport
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Qu’y a-t-il de plus beau qu’un stade en transe, l’émotion à fleur de peau et le frisson aussi gaiement transmissible qu’une bouffée de postillons chargés au Covid ? Et oui, pardi, qu’y a-t-il de plus grand à vivre qu’un succès de l’équipe de France en pleine Coupe du monde jouée au milieu des siens, quand tout le pays devient fusionnel, prêt à basculer dans l’irrationnel ?

Pas grand-chose à vrai dire pour qui voue, comme moi, une passion éternelle à l’adresse de ces homo-sapiens en short qui se rentrent dans la couenne avec un plaisir gargantuesque pour la seule possession du ballon. Il faut bien que jeunesse se passe…

Même face à l’Uruguay qui, sur le papier au moins, n’était pas taillée pour inquiéter véritablement cette face B du XV de France, la magie a opéré. Ce jeudi soir à Villeneuve-d’Ascq, une balade souffreteuse suffit à emporter la colonie de plus en plus fournie des supporters tricolores, séduits malgré le manque de liant tricolore et plus encore de précision. Logique, la passion bleue ne s’arrête pas au CV de l’adversaire. Ni même, désormais, à la performance française.

Côté rugby à proprement parler, vous nous permettrez de rester – un peu, beaucoup — sur notre faim et de ne pas avoir à vous vendre ces œufs de lompe pour du caviar "beluga". Le match fut et cela suffira à notre bonheur du moment, comme il a suffi aux "gens du Nord" d’apercevoir son équipe de France à la sortie du tunnel pour s’embraser. Et la semaine prochaine, face à la Namibie, il faudra encore se contenter de miettes d’enjeu, en attendant les choses sérieuses qui débuteront en quart de finale.

Pour l’heure, l’essentiel est acté. Quasi sur tous les fronts. Les Bleus ont remporté une victoire sans gloire et sans blessé, qui ne restera pas dans les annales de la Coupe du monde ; Jelonch a rejoué pour nous rappeler la majesté de son talent ; Bielle-Biarrey a fait tomber un record de précocité ; Hastoy, Mauvaka et Bielle-Biarrey (encore) ont marqué ; enfin, la liesse née au Stade de France vendredi dernier s’est propagée jusqu’au Nord et c’est tout l’Hexagone qui va bientôt rugir au fil des prochaines étapes du tour de France tricolore.

Anecdotique ? Pas vraiment. En 1998, le Mondial des cousins footeux avait basculé non loin de Lille (à Lens, en huitièmes de finale face au Paraguay pour un succès poussif), dans une drôle de furia populaire qui devint leur supplément d’âme pour décrocher la lune… En 1995 et 2011, pareille lame de fonds avait porté les Springboks et All Blacks jusqu’au titre suprême. Alors, les Bleus ? Eux aussi auront besoin de tout pour réussir dans leur mission, n’en doutez pas.

Même en étant aussi fadouilles, les hommes de Galthié surfent aujourd’hui sur la vague et auraient tort de s’en priver. Eux qui étaient en dette avec les gens du Nord, dixit le sélectionneur, doivent désormais une relance à tout ce pays qui leur fait les yeux de Chimène. C’est assez rare et précieux pour qu’ils n’en profitent pas jusqu’au bout.

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