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Coupe du monde de rugby 2023 - L'édito du lundi : le rugby est une fête

  • Melvin Jaminet après la rencontre face aux All Blacks.
    Melvin Jaminet après la rencontre face aux All Blacks. Abaca - Icon Sport
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Diable que c’est bon ! La Coupe du monde a démarré en fanfare, vendredi au Stade de France, au rythme de ces soirées à graver dans l’Histoire. Les Bleus ont ainsi battu les Blacks, défaits pour la première fois en match de poule d’un Mondial. Oui, oui, les Blacks sont tombés à nos pieds.

Qu’importe si le match ne fut pas totalement abouti et la partition encore moins maîtrisée, le plaisir est merveilleux. Et c’est un bonheur majuscule de débuter ainsi sans fausse note (n’était la blessure de Julien Marchand à qui l’on pense forcément), de lancer l’aventure en grande pompe et de pouvoir surfer sur la vague… Ce n’est pas rien, cela ne nous était même jamais arrivé.

Au prix d’une fin de match enlevée (comme l’avait été la sortie précédente face à l’Australie), les Bleus de Dupont ont donc vengé Guy Mocquet. Ou plus justement Clément Poitrenaud qui, le 7 septembre 2007 devant tous ses coéquipiers qui allaient affronter l’Argentine, avait lu la lettre déchirante écrite par le jeune résistant avant d’être fusillé par les Allemands, en 1941. Ou quand le trop-plein d’émotions sonna les Bleus d’alors et resta jusqu’à vendredi un boulet lourd à traîner pour l’ensemble du rugby français, toujours présumé coupable d’avoir les genoux qui flageolent et le mental qui se déchire avant les grands événements.

Mais les temps ont changé. Ce XV de France en mission, comme un clin d’œil, a d’abord fait de la résistance. Une première mi-temps tendue, et des Français un rien inhibés par le contexte bien plus que l’enjeu. Cette foule, superbe, bruyante, indiquait tout de l’attente joviale mais immense qui les attendait.

Ces Bleus, soudainement habités, ont ensuite fait leur libération. Et c’est tout un pays qui, d’entrée de Mondial, a basculé. La liesse est magnifique, tellement puissante et spontanée qu’elle nous saisit. À bien y regarder, il n’y a rien d’étonnant : l’époque actuelle a besoin d’événements positifs pour retrouver des repères, du collectif, du sens et du partage. Et des sourires. Rien d’étonnant, donc, à voir la France ainsi vibrer et s’enticher d’un Mondial qui lui tend si généreusement les bras. Rien d’étonnant, non plus, à voir le public rechercher un phénomène de société dépassant le cadre du sport. Cela tombe bien : le rugby, c’est aussi une ambiance, l’air de la feria et un certain art, celui du vivre (bien) ensemble.

Oui, le rugby est une fête. Et ne sera jamais un simple jeu, banal et borné aux frontières du terrain, mis en scène par des règles insondables et ainsi réservé à une poignée d’initiés. Ce n’est qu’une partie du problème, voire de la vérité. Le reste est ailleurs. Dans cette folie du premier soir qui perdure dans tous les stades ; dans ce joyeux bordel qui emporta le Stade de France devenu chaudron magique au finish de la cérémonie d’ouverture et devint grossier quand les "Allez les Bleus" se transformèrent en sifflets. Restons-en aux encouragements, cela nous va tellement mieux. Et croisons les doigts pour que la magie opère le plus longtemps possible, avec un titre de champion du monde transmis en héritage. Plus que six matchs pour nos Bleus et quarante au total, dans ce rêve mondial éveillé. Pour autant de fêtes.

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