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France - Nouvelle-Zélande - La France libérée, les Bleus délivrés

  • Arthur Vincent peut lever le pouce, la première victoire française est un vrai coup d’accélérateur pour les Bleus dans ce Mondial.. Dessous, Peato Mauvaka a retouvé sa maman et sa famille au coup de sifflet final.
    Arthur Vincent peut lever le pouce, la première victoire française est un vrai coup d’accélérateur pour les Bleus dans ce Mondial.. Dessous, Peato Mauvaka a retouvé sa maman et sa famille au coup de sifflet final. Photos Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Si ce match d’ouverture face aux All BLacks faisait fantasmer un pays entier, acquis à la cause de Bleus qu’il rêve de voir s’installer sur le toit de la planète, elle était aussi une chape de plomb pour les joueurs. Lesquels, en s’imposant avec autorité, ont tracé la route de la gloire et embarqué une nation avec eux.

Samedi, en fin d’après-midi, quelques joueurs du XV de France - ceux qui n’étaient pas sur la feuille de match la veille contre la Nouvelle-Zélande - avaient rendez-vous au complexe sportif de Rueil-Malmaison pour y animer, pendant une heure, une séance d’entraînement avec des jeunes de l’école de rugby, aux anges. Juste avant les dédicaces organisées pour clôturer l’événement, un gamin s’adressait à Sipili Falatea et Sekou Macalou, des étoiles dans les yeux et de l’aplomb dans la voix : « Bravo mais, maintenant, on veut la Coupe à la fin. »

L'homme de cette première rencontre est Grégory Alldritt !#RWC2023 #FRAvNZL pic.twitter.com/yMJT3e5qTt

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) September 8, 2023

Un désir, qui vire quasiment à l’obsession, verbalisé avec autant de candeur que de franchise dans sa bouche, partagé par des dizaines de millions de Français, et par-dessus tout par des Bleus qui savent combien les espoirs placés en eux sont immenses. Ils n’avaient d’ailleurs pas attendu d’infliger aux A ll Blacks, moins de vingt-quatre heures plus tôt, leur première défaite en match de poule dans l’histoire de la Coupe du monde (après trente et un succès consécutifs) pour en prendre conscience. Cela fait belle lurette que tout le monde leur rabâche. Tout autant qu’eux-mêmes s’imposent la plus grande des ambitions. Avec un rendez-vous, un seul, pour matérialiser jusque-là la singularité du Mondial à domicile et la voie tracée vers le trophée Webb Ellis : ce fameux France - Nouvelle-Zélande en match d’ouverture.

Quand les hommes de Ian Foster étaient venus défier ceux de Fabien Galthié dans ce même Stade de France en novembre 2021, le refrain était déjà perceptible : c’était la répétition avant l’heure. Puisque les Bleus avaient ce jour-là signé leur plus large victoire face à cet adversaire (40-25), le raccourci était trop tentant : le scénario ne demandait qu’à se reproduire. Mais ce 8 septembre 2023 ne pouvait ressembler à aucune autre date.

Savea : « C’était fou, incroyable à voir »

Poussée par une affiche de rêve pour lancer la reine des compétitions, la France du rugby (et bien davantage) est entrée vendredi dans une nouvelle dimension. Basculant, avec ferveur, dans l’ivresse de ces instants de folie. Sans même s’accorder le droit d’imaginer une quelconque gueule de bois le lendemain matin. Parce qu’aussi belle soit-elle, cette Coupe du monde des convoitises et des tentations ne sera vraiment réussie que si le XV de France fait vibrer les foules jusqu’au bout. C’est aussi la rançon de la gloire, d’avoir atteint tant de sommets depuis quatre ans.

Quelques stats pour cette première rencontre !#RWC2023 #FRAvNZL pic.twitter.com/DIRt796YYv

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) September 8, 2023

L’histoire d’une « génération records » qui n’écrira la sienne que si elle s’installe sur le toit de la planète… Voilà pourquoi l’ambiance était si électrique, presque incandescente, à Saint-Denis vendredi soir, même une heure avant le match quand la Marseillaise résonnait déjà dans les travées. Alors, que dire au coup d’envoi… « C’était fou, incroyable à voir et à vivre pour les Français, pour notre sport et même pour nous », expliquait le capitaine néo-zélandais Ardie Savea après match. Et c’était pareil dans toutes les « fan zone » ou dans tous tous les foyers des 15 millions de téléspectateurs en transe, incapables de laisser leurs fesses posées sur le canapé, devant leur écran.

« C’est un immense soulagement »

Le poids d’une nation était sur les épaules d’Antoine Dupont et de sa bande. Celle-ci, d’ordinaire imperméable à toute forme de pression, s’est peut-être fait engloutir à travers les heures d’une journée interminable. « C’était long », soupirait François Cros. « Il y avait l’enjeu du match d’ouverture, le stress, les émotions que ça représente, insistait l’entraîneur de l’attaque Laurent Labit. On a été surpris par le taux d’humidité et la chaleur. » Une enceinte chauffée à blanc, dans tous les sens du terme. « Tout cela a pesé. » Un peu trop pour des Tricolores tremblotants quarante minutes durant (et dire qu’ils menaient pourtant à la pause !) avant de laisser ces satanées chaussures de plomb au vestiaire et de lâcher les chevaux. Enfin. « Il fallait qu’on se libère, qu’on trouve ce relâchement », clamait Dupont. Lequel résumait, avec la simplicité et la confiance qui le caractérisent : « Au final, c’est un match moyen de notre part et on met presque 30 points aux All Blacks. »

Il en est ainsi avec ce XV de France, auquel aiment tant s’identifier les supporters. Eux, quand Melvyn Jaminet a inscrit cet essai orgasmique peu après 23 heures, ont chaviré dans un bonheur infini. « On adore communier avec ce public », souriait Thomas Ramos. Lui et ses coéquipiers le méritaient, tant ils se sont délestés de ce fardeau qui les faisait paradoxalement fantasmer depuis des lustres. C’est passé, c’est gagné. Et cette tirade qui revenait en boucle dans les entrailles du Stade de France, ici servie par Jaminet : « C’est un immense soulagement. » Rincés physiquement et mentalement après ce combat, les troupes de Galthié se sont ouvert la route. « On va pouvoir se projeter vers la suite », promettait Maxime Lucu. Vers les quarts et au-delà. La légende est en marche.

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