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Coupe du monde de rugby 2023 / XV de France - Le Mondial, un défi pour des Bleus en quête d'une étoile

Par Jérémy Fadat
  • Le capitaine Antoine Dupont et les Bleus sont prêts à entrer dans la compétition.
    Le capitaine Antoine Dupont et les Bleus sont prêts à entrer dans la compétition. Icon Sport - Icon Sport
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Habitués à quasiment tout rafler depuis plus de cinq ans en club ou en sélection, à la fois ambitieux et décomplexés, les joueurs du XV de France se voient proposer le défi de leur vie. Messieurs, c’est l’heure !

C’est Romain Ntamack, grand absent tricolore au moment de lancer la Coupe du monde d’une vie, qui nous confiait au sujet du nombre record de victoires d’affilée des Bleus en novembre 2022 : "Pour chaque joueur qui fait partie de cette aventure, c’est l’occasion de se dire qu’on a marqué une petite partie de l’histoire du XV de France. Mais ce n’est pas une série qui nous rendra champions du monde. Au-delà du record, notre objectif, c’est tout simplement de gagner." Certes, l’ouvreur toulousain ne sera pas là dans les semaines à venir mais il est le parfait représentant de cette génération à part. Cette bande de joueurs assoiffés de titres et de succès, à qui rien ne résiste ou presque. Depuis maintenant plus de cinq ans, elle les empile avec un appétit toujours grandissant. Pour trouver les prémices du basculement, derrière près d’une décennie de désillusions nationales, il faut remonter au mois de juin 2018, à ce premier des trois sacres mondiaux des moins de 20 ans (série en cours), déjà sur le sol français. Ntamack était présent, comme Arthur Vincent, Cameron Woki ou Jean-Baptiste Gros.

Le matin même de la finale face à l’Angleterre, durant leur traditionnelle promenade, certaines de ces promesses nous disaient : "Ce soir, on est champions du monde. Si on joue à notre niveau, on est meilleurs." De l’arrogance ? Non, juste une assurance sans faille. Quelques jours auparavant, à une poignée d’heures d’affronter les Baby Blacks en demie et alors que l’entraîneur des trois-quarts David Darricarrère prévenait ses (jeunes) hommes "Attention à ne pas les laisser passer les bras", le même "NTK" lui rétorquait : "T’inquiète, ils n’en auront pas l’occasion." La bonne nouvelle, c’est que son successeur Matthieu Jalibert est fait du même bois : talent, confiance et audace. Ces mecs ne craignent rien, ni personne. C’est pour cela qu’ils n’ont jamais été impressionnés par le mythe all black, jusqu’à terrasser ces Néo-Zélandais au Stade de France en novembre 2021 (le rendez-vous deux ans avant l’heure) ou battre chacune des grandes nations de ce sport lors du mandat en cours. Depuis quatre ans, cette équipe ne cesse de repousser ses limites, de se rapprocher des sommets tant convoités. "L’émulation est forte à chaque poste et, globalement, notre génération est énorme, assure Peato Mauvaka. Nous sommes beaucoup de joueurs proches en âge, dont beaucoup se sont côtoyés dans les équipes de France jeunes. On se connaît bien et, depuis 2019, le changement de dimension est évident. Notre progression est constante et, quand tu gagnes des gros matchs, tu as envie d’en remporter d’autres…"

Dupont : "Un trophée de plus à ajouter"

C’est aussi simple que ça, comme les mots adressés par le Président Emmanuel Macron, ce lundi : "Vous êtes tous d’immenses champions, vous avez l’équipe la mieux préparée de la Coupe du monde." Nul besoin de faire chauffer la marmite de ces garçons, juste de les conforter dans leurs convictions. Celles d’être meilleurs que les autres. Ils sont sûrs de leurs forces et l’histoire, jusqu’à présent, leur donne raison. Alors sélectionneur des Bleuets, Sébastien Piqueronies nous avait d’ailleurs avoué en 2019, après le deuxième titre des siens : "Cela permet à ces joueurs d’avoir une exposition précoce et déjà une grosse expérience. Ils savent où ils veulent aller et ils ont évidemment 2023 dans la tête." Parce qu’ils sont aussi ambitieux que décomplexés. Entre-temps, et outre les triomphes sur la scène internationale, beaucoup ont tout raflé en club. Les Rochelais, avec leurs deux Champions Cup de rang, dont la dernière arrachée dans le jardin d’un Leinster pourtant imbattable à domicile. Ou les Toulousains, avec leurs trois Brennus et une étoile supplémentaires depuis 2019. Il y a quatre ans, au terme du premier des Boucliers de Brennus évoqués, Yoann Huget avait ainsi décrit les gamins qui l’entouraient : "Avant l’événement, on n’avait pas l’impression de jouer une finale. Les Dupont, Ramos et toute la clique, ces jeunes nous rendent fous, nous qui avons besoin d’être concentrés toute la semaine. J’avais envie de leur mettre des claques (rires). Ils jouaient au rami, à tout et n’importe quoi… Même au badminton la veille du match ! Moi, j’avais la boule au ventre. Mais quand ils enfilent le maillot et arrivent sur le terrain, ils se transforment et deviennent des monstres de compétition. Ils apportent cette fraîcheur." Ils l’ont transmise à tout un pays, et il est l’heure de le faire définitivement chavirer.

L’importance des jours de gloire, au Stade de France, à Marseille, à Cardiff ou à Twickenham vécus jusque-là par cette génération dorée ? "On en discutera quand on aura arrêté le rugby et qu’on sera autour d’une bière avec les autres", répond le capitaine Antoine Dupont. Et pour lui alors, toutes ses récompenses personnelles accumulées ici et là ? "J’ai une armoire qui va devenir trop petite à force (rires). Mais j’espère surtout avoir un trophée de plus à ajouter à la fin de l’année." Celui qui porte le nom de Webb-Ellis. Le seul à pouvoir consacrer aujourd’hui une génération de champions.

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