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Coupe du monde 2023 - Pour l'Angleterre, une petite victoire et une grosse inquiétude pour Owen Farrell

Par Loic BESSIERE
  • Maro Itoje et Jamie George, comme un soulagement, célèbrent la victoire.
    Maro Itoje et Jamie George, comme un soulagement, célèbrent la victoire. Huw Evans Agency / Icon Sport
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À la peine dans le jeu, très souvent pénalisée, l’Angleterre ne rassure pas à un mois du Mondial. Elle pourra, néanmoins, se féliciter d’avoir eu un sursaut d’orgueil.

Le choix a interpellé. Par trois fois, Owen Farrell a préféré indiquer les perches à Monsieur Amashukeli plutôt que de choisir la pénaltouche, comme il est de coutume lors des matchs de préparation au Mondial. Certes, cela a permis aux sujets de sa Majesté de mener 9-0, un avantage qui se révélera décisif en fin de match (19-17 score final). Mais à moins d’un mois de la grande messe du rugby international, ce n’est pas anodin : les Anglais sont terriblement en manque de confiance et le besoin d’une victoire devait grandement se faire ressentir.

Un jeu restreint

Malgré le pragmatisme que l’on connaît à Owen Farrell, les Anglais ont eu toutes les peines du monde à dominer des Gallois pourtant loin d’être emballants. Une semaine après leur domination stérile à Cardiff, la première mi-temps était identique. Avant la rencontre, Owen Farrell annonçait ne pas vouloir écarter tous les ballons et exhortait ses coéquipiers à plus de concentration dans les choix de jeu. Il a été écouté. Les Anglais se sont très régulièrement appuyés sur un jeu frontal et ont abusé du jeu au pied, parfois même sur des lancements de jeu. Dommage, Eliott Daly a été un des Anglais les plus remuants sur son aile gauche, quand, de l’autre côté du terrain Henry Arundell a souvent attendu, en vain, un ballon.

De quoi longtemps laisser cette rencontre se disputer sans bruits dans un Twickenham muet, renvoyant presque à cette satanée époque pas si lointaine des stades à huis-clos. Une trompette dans le public a été plus efficace pour réveiller le public que des Anglais approximatifs, lâchant régulièrement le ballon en-avant et concédant onze turnovers… Malgré 62 % d’occupation, les hommes de Steve Borthiwck n’ont su que faire de la balle.

Un sursaut d’orgueil

Question discipline, le problème est encore plus inquiétant. Les Anglais ont concédé douze pénalités. Et, surtout, ils ont écopé de trois cartons jaunes et d’un rouge. Henry Arundell pour de l’anti-jeu dans le premier acte. En deuxième période, Ellis Genge a payé les grosses difficultés du XV de la Rose en mêlée fermée, Freddie Stewart a plaqué en l’air Josh Adams et Owen Farrell a envoyé son épaule dans la tête de Taine Basham, la nouvelle règle du bunker excluant, après coup, définitivement l’ouvreur. Les Anglais se sont retrouvés quatre minutes à douze contre quinze. Ils ont encaissé un essai, Tomos Williams profitant des grands espaces dans la défense adverse.

Mais, paradoxalement, les Anglais ont attendu de jouer à treize contre quinze et d’être menés 17-9 pour être plus tranchants, à l’image de sa paire de centres. Ils ont enfin accéléré pour marquer un essai sur un ballon porté, avant de voir George Ford réussir la pénalité de la gagne. Ce sursaut d’orgueil est une des rares satisfactions pour Steve Borthwick. Si cela passe face à une équipe galloise remaniée, les difficultés du quinze anglais, proche de celui qui débutera le Mondial de l’autre côté de la Manche, sont inquiétantes à moins d’un mois de la Coupe du monde. Le déplacement en Irlande la semaine prochaine dira beaucoup sur ce que vaut cette Angleterre…

Panique au sujet d’Owen Farrell

C’est la panique en Angleterre après le match de préparation gagné de justesse face au pays de Galles (19-17). Le capitaine et ouvreur Owen Farrell a reçu un carton jaune, transformé en rouge après une intervention du fameux bunker. Il a été sanctionné pour un plaquage dangereux sur Taine Basham (épaule contre tête).

Owen Farrell pourrait être lourdement suspendu après son carton rouge.
Owen Farrell pourrait être lourdement suspendu après son carton rouge. PA Images / Icon Sport

L’ouvreur du XV de la Rose va donc passer mardi en commission de discipline (en visio conférence) et les Anglais craignent qu’il ne prenne au moins quatre matchs de suspension. Ceci lui ferait manquer les deux derniers matchs de préparation (Irlande et Fidji) mais surtout le match crucial de l’Angleterre face à l’Argentine en Coupe du Monde le 9 septembre à Marseille. Ce serait plus qu’une tuile car Farrell et ses 107 sélections, est vu comme le vrai régulateur de l’équipe plus que Marcus Smith, plus flamboyant, mais sans doute moins rigoureux et moins chirurgical.

Le problème c’est que Farrell est coutumier du fait. En 2020, il fut suspendu pour cinq matchs pour un contact sur un joueur des Wasps en championnat. Début 2023, il écopait de quatre matchs pour un nouveau contact avec un adversaire de Gloucester. Mais la sanction avait été ramenée à trois matchs après que le joueur ait suivi un stage de sensibilisation de World Rugby sur le plaquage et le risque de commotion. Mais cette mesure de clémence ne peut bénéficier qu’une fois au même joueur. Compte tenu de ses antécédents, Farrell risque gros.

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