XV de France - L'édito : Comparaison et raisons

  • Alldritt et le XV de France sont venus à bout de vaillants écossais
    Alldritt et le XV de France sont venus à bout de vaillants écossais - Icon Sport
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L'édito du 14 août 2023, par Emmanuel Massicard.

La France qui gagne. Ou plutôt regagne. Profitons-en, c’est du plaisir à partager. Sur les bases de l’enthousiasme, du moral et de la confiance, ce succès d’estime remporté face à l’Écosse dans le chaudron stéphanois vaut son pesant de cacahuètes. Parce qu’il chasse presqu’aux oubliettes la courte défaite concédée une semaine plutôt face à ces mêmes "Scottish", plus préparés mais également plus précis (on ne peut pas tout avoir : terminer une saison les derniers et recommencer la suivante en premiers).

On a bien dit presque. Car tout n’a pas été parfait, encore une fois. Et le jeu de jambes de la com’ déployé par Fabien Galthié - pour, ici, gommer la mention "Premium" du vocabulaire tricolore et, là, protéger au maximum ses joueurs - ne trompe véritablement personne.

Quand la concurrence monte en puissance, le XV de France traverse son été décisif en pente douce. Avec des repères moins affirmés qu’ils ne l’ont jamais été depuis la nomination du sélectionneur. Pour tout dire, les Bleus ne s’y prendraient pas autrement s’ils avaient la volonté de ne pas appuyer trop fort sur l’accélérateur… manière de masquer leur jeu et de surprendre le monde au moment venu. Le 8 septembre. Face aux All Blacks. Pas avant.

Sauf qu’il nous semble aujourd’hui manquer une part de maîtrise à l’affaire pour que nous puissions adhérer sans trembler à cette théorie du "rugby cache-cache". Et puis, on retrouve les Bleus comme on les avait laissés lors du Tournoi : dépendants de leurs individualités, portés par la force d’un sacré caractère. Mais globalement moins précis et moins tranchants collectivement. Ou du moins pas assez pour s’offrir le luxe de bluffer.

À ce point de l’aventure, les courbes se croisent dangereusement avec la concurrence : les Néo-Zélandais - notre plus fameux point de comparaison - que nous avions battus en 2021 et qui avaient ensuite vécus une année horribilis en 2022, paraissent être revenus à la hauteur des meilleurs. Même avec des équipes B, C ou remaniée, ils ont dominé le Rugby Championship et fait preuve d’une constance qui leur permet de compter aujourd’hui onze matchs sans défaite (dix victoires et un match nul) ; on ne construit pas autrement l’armure de la confiance. À l’inverse, le XV de France qui était imbattable en 2022 est désormais moins fringant.

Faut-il dès lors s’inquiéter de ces hoquets face à cette Écosse qui n’a rien d’une terreur et de cette Dupont dépendance qui nous mènera dans le mur face à des organisations beaucoup plus pressantes sur notre joyau ? Non au regard de toutes les préparations tricolores aux Mondiaux, majoritairement inabouties, qui n’avaient pas toujours dicté la suite des compétitions.

Quand même, quelques éléments de réponse sont étayés dans ce journal pour vous permettre d’y voir plus clair sur le fond des choses, car l’excuse de la préparation physique programmée a bon dos… D’autres suivront, forcément liés au bilan de santé des blessés qui se comptent en nombre avec, au premier rang, Romain Ntamack. Son genou droit fait frémir les supporters. Logique, avec ou sans lui, les jours, semaines et mois à venir seront différents pour les Bleus et leur staff. Quoi qu’il en soit, tout le monde doit désormais très vite monter le curseur de l’efficacité. Rendez-vous face aux Fidji.

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