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XV de France - Laurent Labit : "Samedi, il y aura une grosse ossature de joueurs de l’équipe premium"

Par Arnaud Beurdeley
  • Fabien Galthié (à gauche) et Laurent Labit (à droite).
    Fabien Galthié (à gauche) et Laurent Labit (à droite). Icon Sport - Icon Sport
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Au lendemain de la rencontre perdue à Édimbourg face à l’Écosse (25-21), l’entraîneur de l’attaque du XV de France Laurent Labit est revenu longuement sur les raisons de ce revers "frustrant" après avoir mené à la pause 21 à 3. L’inexpérience collective, la baisse de régime en seconde période, les performances de Louis Bielle-Biarrey et Émilien Gailleton pour leur première sélection, il passe tous les sujets en revue. Et annonce le retour des cadres de l’équipe "Premium" pour le match retour contre le XV du Chardon, samedi prochain à Saint-Étienne.

Quels sont les enseignements tirés de cette première rencontre de préparation contre l’Écosse ?
D’abord, tout de suite après le match, il y a eu de la déception. En menant 21 à 3 à la pause, on espérait vraiment gagner cette rencontre. Maintenant si avant le coup d’envoi, on nous avait dit qu’on aurait 18 points d’avance à la pause contre l’Écosse qui alignait sa meilleure équipe et qui est la cinquième nation du monde, alors que nous avions fait le choix d’aligner des joueurs qui n’avaient pas joué en équipe de France depuis un long moment et même des joueurs à zéro sélection, nous aurions signé tout de suite. Il y a donc, aussi, de la satisfaction. Nous sommes exactement là où nous pensions être, avec un contenu que nous avions imaginé différemment. Nous n’avions vraiment pas prévu d’avoir une telle avance à la pause. Clairement, nous étions à cet instant au-dessus de nos espérances. Malheureusement, nous étions en-dessous à la fin du match.

Le XV de départ affichait 12 sélections de moyenne contre plus de 37 pour l’Écosse. Cette inexpérience collective a-t-elle pesé dans le résultat final ?
Ce choix, nous l’assumons. Nous avions construit une équipe peu expérimentée mais justement nous avions décidé de placer sur le banc des remplaçants des joueurs qui pourraient nous apporter cet élément en fin de rencontre. Paradoxalement, nous avons vraiment bousculé les Écossais durant la première période en étant très agressifs, très efficaces avec le ballon. Et c’est ensuite que nous avons pêché. Or, ça, nous ne l’avions pas imaginé. Avec des joueurs plus expérimentés comme Falatea, Wardi, Mauvaka, Willemse, Cretin, nous pensions être à l’abri de ce qui s’est finalement passé. En fait, la rentrée des finisseurs n’a rien changé. On n’a pas été capables de remettre à flot, de prendre les bonnes décisions, d’être juste dans nos choix. Et de remporter le match. C’est tout de même regrettable au regard de ce que nous avions réussi en première période.

À chaud, tout de suite à l’issue de la rencontre, Fabien Galthié s’est interrogé sur un éventuel problème physique. Qu’en est-il, sachant que l’Écosse disputait son deuxième match de préparation et bénéficiait de trois semaines de préparation supplémentaire ?
Nous nous sommes effectivement posé la question dans le vestiaire. Nous en avons parlé avec les joueurs. Déjà en première période, ils avaient eu un coup de mou au bout d’une vingtaine de minutes. Ils nous l’ont dit, même si ça ne s’est pas trop vu. Ensuite, il faut tout de même souligner que la rencontre s’est terminée avec 39 minutes de temps de jeu effectif, ce qui est considérable pour un premier match de préparation (lors du dernier Irlande - France, le temps de jeu effectif avait été de 46 minutes, N.D.L.R.). Surtout que plusieurs joueurs découvraient ce genre de rencontre. Mais, franchement, sur le contenu, sur les attitudes, nous sommes satisfaits de ce que les joueurs ont réalisé, même si nous regrettons que le travail réalisé en première mi-temps n’ait pas été payé en seconde.

Tout le monde s’enflamme sur les performances d’Émilien Gailleton et Louis Bielle-Biarrey. Partagez-vous ce sentiment ?
C’est évident ! Ce sont des joueurs qui sont avec nous depuis l’an dernier, que l’on suit depuis longtemps. Ils sont réguliers dans leurs performances avec leur club, ils sont parmi les meilleurs éléments de leur équipe. Et depuis le 1er juillet, que ce soit physiquement ou rugbystiquement, ils sont une vraie plus-value pour le groupe. Ils sont la vraie satisfaction du match de samedi. Ils ont vraiment été à la hauteur de l’événement et dans la continuité de ce qu’ils font depuis plus d’un mois avec nous.

Un joli casse-tête se profile pour vous à l’approche du 21 août, date de l’annonce des 33 joueurs retenus pour le Mondial, non ?
Ce ne sera pas simple, mais c’était notre objectif. Nous préparons ça depuis quatre ans. On le dit, on le répète : évidemment que le moment de l’annonce de la liste sera un moment douloureux pour certains. Malheureusement, on sait qu’il y a aura des blessés durant la compétition et que nous aurons besoin de rappeler des joueurs. Et plus ces derniers seront performants, mieux ce sera pour l’équipe de France, plus nous aurons de chance d’aller loin dans la compétition.

Vous aviez clairement dit, lors du premier stage à Marcoussis au début du mois de juin sans les demi-finalistes du Top 14, que les deux premières rencontres de préparation seraient des matchs de sélection. Cette défaite en Écosse change-t-elle vos plans ?
Nous en avons discuté lorsque nous nous sommes retrouvés à Monaco début juillet, puis encore la semaine dernière à l’instant de composer notre première équipe en Écosse. Perdu ou gagné, ce match ne change pas ce que nous avions décidé il y a maintenant dix jours. Samedi, il y aura une grosse ossature de joueurs de l’équipe « Premium » qui vont revenir. Nous alignerons une équipe plus conforme à celle que les gens ont l’habitude de voir, avec les cadres habituels. Mais il y a aura aussi des joueurs qui ont performé samedi à Édimbourg.

Mais quid des joueurs comme Baptiste Serin, Dorian Aldegheri ou encore Melvyn Jaminet qui n’ont pas eu de temps de jeu, ou très peu, samedi contre l’Écosse ?
Certains rentreront ce samedi dans le groupe, d’autres le samedi suivant contre les Fidji. Nous devons encore débriefer ce premier match et évoquer la composition de samedi prochain. À cette heure, rien n’est arrêté.

Si des joueurs ont marqué des points le week-end dernier, d’autres comme Ethan Dumortier ou Demba Bamba n’en ont-ils pas perdu ?
Nos joueurs, nous y tenons. On connaît le potentiel de chacun d’entre-eux. Ce n’est pas parce qu’ils sont moins performants sur un match, parce qu’ils ne trouvent pas de solution, parce que des situations ne se jouent pas du bon côté, que nous allons les lâcher. Ce n’est pas notre politique. Après, notre chance c’est que nous avons aussi des joueurs comme Louis (Bielle-Biarrey) ou Émilien (Gailleton) qui émergent et qui sont polyvalents. Nous n’oublions pas non plus qu’il y a Matthis Lebel qui n’a pas été retenu pour cette préparation, ce qui a été un crève-cœur. Dans nos radars, nous avons entre 65 et 70 joueurs. Quarante-deux sont avec nous aujourd’hui, mais ce qui nous intéresse, c’est d’avoir un maximum de joueurs au plus haut niveau.

Justement, vous soulignez la polyvalence de Louis Bielle-Biarrey et Émilien Gailleton, un atout à vos yeux depuis quatre ans. N’est-ce pas un gros avantage que ces deux-là possèdent contrairement à d’autres comme Ethan Dumortier ?
Oui, je suis d’accord avec vous mais on ne sait pas ce qui peut arriver dans les semaines à venir. Il nous reste encore un paquet d’entraînements et trois matchs à venir. Notre devoir, c’est d’accompagner nos joueurs et de les défendre également. L’exemple de Matthis Lebel, de Thomas Lavault et d’autres encore sont là pour témoigner. Ces joueurs-là, nous avons toujours un œil dessus. Et nous l’aurons même après l’annonce de la liste des 33 retenus pour le début du Mondial.

Quel sera l’objectif de cette première semaine de travail à Capbreton ?
Nous allons vraiment mettre un coup d’accélérateur sur notre jeu. Depuis un mois, nous avons axé nos entraînements sur la performance et le physique pour mettre tout le monde au même niveau après un bloc de quatre semaines. Nous avons commencé le rugby la semaine dernière avec seulement deux entraînements. Il faut vraiment qu’on passe la vitesse supérieure sur notre projet de jeu. Notre chance, c’est aussi que les joueurs, comme le staff, vont pouvoir travailler dans un cadre agréable avec la présence durant les trois prochaines semaines de leur famille. C’est quelque chose d’important dans la vie, la cohésion et le confort du groupe. C’est une vraie chance puisque nos familles resteront jusqu’au 26 août avec nous.

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Les commentaires (4)
LeaneRugby Il y a 8 mois Le 08/08/2023 à 15:13

Tout le monde parle sans y connaître grand chose mais d'un point de vue de spectateur, il est évident qu'allongeait la « grosse » équipe samedi n'est pas là meilleur des options au vu des 2 autres matchs qui arrivent et qui seront plus compliqué à mon avis. Il vaut mieux tester d'autres joueurs, et remettre certains qui n'ont pas pu s'exprimer le week-end dernier...

CasimirLeYeti Il y a 8 mois Le 07/08/2023 à 00:44

Je m'en doutais de celle-là mais cela ne me gène pas outre mesure qu'ils alignent finalement une équipe plutôt A pour le prochain match contre l'Écosse et non une autre équipe Bis... Le gros match où il faudra envoyer de la chair à canon, c'est contre les Fidji car j'ai vraiment peur pour nos joueurs premium, vu le potentiel de cette équipe qui a rajouté le fighting spirit des Pacific Islanders à son fond de commerce plutôt joueur.

fojema48 Il y a 8 mois Le 06/08/2023 à 21:18

Qu'est-ce qu'il a contre Dumortier le Beurdeley ? C'est facile d'ignorer ou d'isoler un ailier, il suffit de ne pas lui transmettre la gonfle ou bien de le faire mais dans de mauvaises conditions !

Mic75451946 Il y a 8 mois Le 06/08/2023 à 22:08

Je suis d'accord avec vous, il parle des pianistes, mais pas des déménageurs (Bougarit, Boudehent, Tanga....) Sans déménageurs les pianistes ne peuvent pas jouer ...
Le rugby commence devant,.... si vous avez un pack qui se fait marcher dessus les 3/4 ne peuvent pas faire grand-chose.