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Coupe du monde 2023/XV de France - Jérôme Thion au sujet des néophytes : "À eux de prouver qu’ils méritent leur place"

Par Arnaud Beurdeley
  • Jérôme Thion a été une des surprises de la liste en 2003.
    Jérôme Thion a été une des surprises de la liste en 2003. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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En juin 2003, Jérôme Thion est appelé pour la première fois en équipe de France pour participer la tournée en Argentine et en Nouvelle-Zélande. Trois matchs aboutis du deuxième ligne biarrot ont alors convaincu Bernard Laporte de le retenir pour le Mondial australien.

Pouvez-vous nous rappeler les conditions dans lesquelles vous avez été appelé en équipe de France pour la Coupe du monde 2003 ?

J’avais fait le Tournoi des 6 Nations avec France A cette année-là, mais je n’avais pas été appelé par Bernard Laporte. Or, pour la tournée d’été, comme d’habitude, il y a eu beaucoup de « turnover ». Le sélectionneur m’a alors donné ma chance. J’ai été titularisé sur les trois rencontres, deux fois contre les Pumas et une fois contre les Blacks. Cela ne s’était pas trop mal passé pour moi, même si nous avions perdu les trois rencontres. Et au final, je me suis retrouvé à prendre une place de quatrième deuxième ligne pour la Coupe du monde en Australie. C’était inespéré pour moi. Cette tournée a été une vraie opportunité.

En aviez-vous conscience à l’époque ?

Franchement, j’avais 25 ans. Je n’avais débuté le rugby que depuis cinq ans. Et même si j’étais en France A depuis deux ans, je savais qu’il y avait des tauliers au-dessus de moi. J’étais déjà heureux d’être là. Mais bon…

Oui ?

Disons que je voyais bien que certains de mes partenaires en France A étaient parfois appelés par Bernard Laporte et parvenaient à s’installer. Forcément, quand nous sommes partis en Argentine, je savais que deux mois plus tard, il y avait la sélection pour le Mondial. Je me doutais donc qu’il y avait un coup à jouer. D’ailleurs, après la tournée, de nombreux médias me mettaient souvent dans la liste, mais il a fallu que j’attende le coup de téléphone de Bernard pour y croire vraiment.

Avant votre premier match en Argentine, avez-vous ressenti beaucoup de pression par rapport à cette échéance de la Coupe du monde ?

J’étais déjà aux anges d’être là… Rares étaient ceux qui avaient misé sur moi à ce moment-là. Je n’avais donc aucune pression sur les épaules. Et puis, j’étais super bien entouré. Jacques Brunel m’avait pris sous son aile, les anciens avaient été cool avec moi. En fait, avec le recul, tout s’est fait assez naturellement. A contrario, j’ai le souvenir de certains joueurs vraiment sous pression par rapport à l’échéance du Mondial. Dès qu’ils touchaient la balle, on sentait qu’il y avait la Coupe du monde en jeu.

Justement, à votre avis, dans quel état d’esprit se trouvent des garçons comme Louis Bielle-Biarrey, Emilien Gailleton ou encore Paul Boudehent ?

Leur situation est un peu différente de ce que j’ai vécu. Ils vont jouer un match de sélection, ce n’était pas mon cas. Et puis, ils sont déjà au cœur de la préparation du Mondial. Certes, ils vont avoir plus de pression sur cette rencontre. Mais, cette jeune génération donne l’impression d’être totalement hermétique à son environnement, d’avoir dix années d’expérience en Top 14 derrière elle et même d’avoir déjà 30 sélections. J’ai le sentiment que ces garçons ne subissent pas le poids de la pression. Tous les gamins sacrés champions du monde des moins de 20 ans depuis 2018 sont vraiment différents.

Vous racontiez il y a peu avoir dû jouer un peu des épaules pour trouver votre place au sein du groupe France. Pensez-vous qu’il en soit de même pour ces jeunes au milieu d’un groupe dont les cadres sont bien installés ?

Je n’y crois pas trop. Je pense que les mecs qui joueront samedi en Écosse seront mis dans les meilleures conditions possibles. Oui, il y a de la concurrence, oui personne ne veut laisser sa place, oui tout le monde veut jouer la Coupe du monde, mais il y a un fort sens du collectif dans ce groupe. Et je suis convaincu que tout le monde joue le jeu, ce qui permet de vraiment tirer les performances vers le haut. Maintenant, c’est à eux de prouver qu’ils méritent leur place. Sans en faire trop et en restant dans le cadre.

Justement, n’existe-t-il pas un risque de surjouer individuellement ?

Le risque existe toujours ! Quand j’entends votre question, je pense directement à la charnière. À la mêlée, on peut être tenté de jouer des coups pour soi, de se mettre en avant et donc de sortir du cadre. Et comme les deux « Baptiste » (Couilloud et Serin) sont en forte concurrence… Ça va être chaud entre eux (rires). Mais je crois que celui qui collera le plus à ce que souhaite le staff aura le plus de chance d’être dans la liste des 33. Quoi qu’il se passera, ce sera un véritable casse-tête pour Fabien Galthié et son staff. Et je préfère être à ma place.

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