Top 14 - Saga La Rochelle - La revue d'effectif : un effectif hybride à souhait

• Arrières

Auteur d’une époustouflante deuxième moitié d’exercice la saison dernière, qui lui a valu un billet pour la préparation du Mondial avec le XV de France, Brice Dulin est le seul arrière pro de métier de l’effectif. En l’absence du taulier désigné Oscar Europe Midi Olympique 2023, Dillyn Leyds reste en pôle pour le suppléer. Mais les options sont légion (Hastoy, West, Nowell, Rhule, Tetlow).

• Ailiers

Titulaires indiscutables lors des grands rendez-vous, Dillyn Leyds et Raymond Rhule - le second nommé est autant utilisé à l’aile qu’au centre depuis son arrivée à La Rochelle en 2020 - seront challengés cette saison par un Jack Nowell rarement utilisé comme impact player depuis le début de sa carrière. Recrue phare de l’intersaison 2022 mais pas encore au niveau espéré, Teddy Thomas a mangé son pain noir en début d’année et travaille dur pour gommer ses largesses défensives. Il aura à coup sûr son mot à dire dans les couloirs, tout comme l’excellent couteau suisse Jules Favre. Sans oublier l’espoir Hoani Bosmorin, très apprécié par O’Gara. Nathan Bollengier doit d’abord faire ses preuves à l’entraînement.

• Centres

Régulateur de la défense maritime, le magicien Ulupano Seuteni a trouvé son rythme de croisière au printemps dernier. La paire qu’il forme avec le numéro 12 des Bleus Jonathan Danty ou le néo-centurion Jules Favre n’a que peu d’équivalents. Plus que Levani Botia, désormais fixé en troisième ligne, un autre Fidjien devrait gratter du temps de jeu en début de saison : Akuila Tabualevu, élevé en Nationale puis Pro D2. Jack Nowell et surtout Raymond Rhule seront sollicités comme second centre. Simeli Daunivucu, Romain Lamit et Ike Mabope n’ont encore jamais joué en pro.

• Ouvreurs

Voilà un poste où La Rochelle apparaît autrement plus armée que par le passé. Avec trois potentiels numéro 1, sans compter l’option Ulupano Seuteni. Du jamais vu. Si Antoine Hastoy a tenu son rang et s’est imposé dès sa première saison en jaune et noire comme le patron, revoilà sur les bords de l’Atlantique son prédécesseur Ihaia West, Rochelais de 2018 à 2022 et dont l’escapade sur la Rade restera perçue comme un échec. Depuis que son retour est acté, a éclos un certain Hugo Reus. Déjà très convaincant au printemps, le jeune crack a maintenant le statut de champion du monde avec les Bleuets. Plus qu’une doublure de luxe, assurément. D’où la probabilité de voir Hastoy et West parfois évoluer à l’arrière voire au centre.

• Demi de mêlée

Toujours aussi déterminant dans le plan de jeu façonné par le staff maritime, l’indélogeable Tawera Kerr-Barlow sera cette saison secondé par un polyvalent duo. L’expérimentée recrue Teddy Iribaren est un buteur confirmé, tandis que Thomas Berjon part avec un précieux atout sur un banc en "6-2" : ses aptitudes à l’aile. Lucas Zamora, 18 ans, reste en embuscade pour accrocher de nouvelles feuilles de match en pro.

• Numéros 8

Oscar d’Or Midi Olympique 2023 et capitaine emblématique de La Rochelle, Grégory Alldritt est le premier nom couché sur la feuille de match hors période de doublons. Sa doublure ? Yoan Tanga, grand absent des dernières phases finales malgré son autre casquette de flanker mais étincelant durant toute la première moitié de saison dernière. La complémentarité des deux hommes saute aux yeux lorsqu’ils évoluent côte à côte. Edouard Richer est bien entouré pour progresser.

• Troisième ligne aile

Si Paul Boudehent - le staff souligne qu’il ferait un excellent trois-quarts - et Levani Botia sont sur un petit nuage depuis plusieurs mois, la concurrence s’annonce féroce. Notamment pour le Fidjien qui, bien que redevenu un athlète craint et un gratteur d’élite, va sur ses 35 ans et s’est accroché à l’objectif de disputer un troisième et dernier Mondial pour refaire figure d’indispensable. Le sera-t-il encore dans quelques mois ?

Confronté à une saison quasi blanche après un printemps 2022 de rêve, Matthias Haddad a bien l’intention de rattraper le temps perdu, sur tous les fronts d’une troisième ligne fortifiée par l’arrivée de Judicaël Cancoriet dont l’expérience bénéficiera à Noé Della Schiava, peu utilisé en pro jusqu’ici, et Oscar Jegou, extraterrestre parmi la bande de Bleuets champions du monde 2023.

• Deuxième ligne

Le départ à la retraite du "Shérif" Romain Sazy va accélérer l’éclosion de Thomas Ployet, flanc gauche de la cage. Sa seule apparition en équipe première la saison dernière, lors de la 26e journée, après des mois de blessure, suffit à promettre une concurrence rude au précieux leader de touche Thomas Lavault, qui devra aussi composer avec le polyvalent Ultan Dillane, mué en solide troisième ligne ces derniers mois mais qui a fait l’essentiel de sa carrière avec le numéro 4 dans le dos. En 5, Rémi Picquette conserve son statut de lieutenant de Will Skelton et jouera les premiers rôles en l’absence de l’indéboulonnable colosse australien. Le jeune Simon Huchet peut évoluer des deux côtés.

• Piliers

Le choix du roi. À droite comme à gauche, où le Puma Joel Sclavi peut d’ailleurs glisser à sa guise pour combler les absences ou forfaits. Si les piliers des Bleus Uini Atonio et Reda Wardi, futurs mondialistes en puissance, sont étiquetés numéros 1 des deux côtés de la première ligne, Georges-Henri Colombe, Thierry Paiva et Aleksandre Kuntelia auront aussi leur part du gâteau. Décisif en finale de Champions Cup, "GH" sort d’un exercice (très) accompli. "Titi", lui, a à cœur d’effacer la frustration d’une première saison rochelaise entravée par une longue blessure et commencera la saison à gauche avec le Bleuet champion du monde Louis Penverne. Quant à "Sandro", l’international géorgien incarne à 21 ans la relève à droite, où l’Australien des Waratahs Archer Holz vient prêter main-forte pour une durée non précisée. Épaulés par un tel réservoir, Alexandre Kaddouri et Karl Sorin vont accélérer leur apprentissage.

• Talonneurs

Le Wallaby des Brumbies Billy Pollard (21 ans, 1 sélection) vient lui aussi renforcer les rangs en la probable absence du numéro 1 au poste Pierre Bourgarit, fortement pressenti parmi les 33 mondialistes bleus. Le staff peut également compter sur un Quentin Lespiaucq épanoui et de retour à un très bon niveau lors des phases finales du printemps 2022. Sans compter la pépite Sacha Idoumi. Le capitaine des espoirs, capable d’évoluer en troisième ligne, a montré de très belles promesses en fin de saison dernière. À Nikolozi Sutidze de l’imiter.