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Coupe du monde 2023/XV de France - L’Écosse, premier juge de paix pour les Bleus

Par Jérémy FADAT
  • Louis Bielle-Biarrey a "marqué les esprits" lors des premiers entraînements et pourrait avoir sa chance face à l’Écosse.
    Louis Bielle-Biarrey a "marqué les esprits" lors des premiers entraînements et pourrait avoir sa chance face à l’Écosse. Photo FFR – Julien Poupart - julien poupart
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Le XV de France disputera les deux premiers de ses quatre matchs amicaux de l’été face au XV du Chardon, le 5 août à dimbourg puis le 12 août à Saint-étienne. Et ce devrait être l’occasion pour le staff de donner leur chance à des joueurs moins installés mais qui ont impressionné depuis le début de la préparation.

Mardi, interrogé sur l’émulation dans le groupe à l’approche des matchs de préparation, le coentraîneur des avants William Servat s’est tourné pour montrer l’effigie de l’un de ses meilleurs amis sur un mur de la salle, à savoir Thierry Dusautoir. Et il a lancé aux journalistes : "Cet homme-là n’était pas présent dans les premières listes avant la Coupe du monde 2007 et il a fini par être un jour élu meilleur joueur du monde. Cela peut inspirer nos joueurs. Ils sont dans les 42 pour travailler et se donner les moyens de participer à la compétition."

Il y a pire exemple que l’ancien capitaine des Bleus, titulaire lors du Mondial 2007 et auteur d’un essai lors du légendaire succès face aux All Blacks à Cardiff. Un membre du groupe actuel pourrait-il connaître le même sort ? La première différence, notable d’ailleurs, est que la liste fut volontairement élargie à 42 cette année, et ne sera réduite à 33 que le 21 août. Sur le papier, tout le monde a ses chances. En réalité, la plupart des cadres savent déjà qu’ils seront de la partie.

Pour les autres, les places sont chères, et les quatre rencontres d’août devraient - au-delà de tester des bancs de touche en 6-2 (six avants et deux trois-quarts) et en 5-3 avant de trancher - être des juges de paix pour les joueurs. Ce n’est pas un hasard si elles sont plus nombreuses que lors des précédentes éditions… "Elles vont nous servir, comme les entraînements, dans notre méthode à 42, explique l’entraîneur de l’attaque Laurent Labit. On ne travaille jamais pour rien. 33 joueurs seront à la Coupe du monde. D’autres n’y seront pas au départ, peuvent nous rejoindre et l’histoire du XV de France ne s’arrêtera pas le 28 octobre, quoi qu’il arrive. Ces matchs sont utiles pour le court terme, le moyen terme et le long terme." Mais, dans l’esprit des concernés, ils le sont pour participer à la compétition d’une vie.

Depuis qu’ils se sont retrouvés à Marcoussis, le premier des deux rendez-vous contre l’écosse - dans huit jours - est dans toutes les têtes, et il fut clairement évoqué par le staff. "Comme à Monaco, la semaine est axée sur le physique avec une partie rugby pour finir, reprend Labit. Mais avec, pour les séances de mardi et vendredi, des courses plus longues, qui permettent d’aller plus loin pour préparer un jeu total la semaine prochaine. Après le week-end, on va vraiment basculer sur le rugby pour aborder le premier match." À édimbourg, l’occasion pour certains de saisir l’opportunité donnée…

"Les 42 ne sont pas garantis de jouer"

Depuis le début, et même si cela reste schématique, l’idée est de considérer la double confrontation contre le XV du Chardon comme une sorte de laboratoire pour voir à l’œuvre des joueurs moins installés avant de terminer le mois avec une formation "premium", proche de celle qui débutera le Mondial face à la Nouvelle-Zélande le 8 septembre. Voilà pourquoi, depuis l’entame de la préparation, les oppositions sont effectuées avec des équipes mixtes, où les rotations sont nombreuses. "Ces matchs comptent pour que l’équipe puisse se développer, prendre un maximum de repères, avec la volonté d’être performant en début de compétition, avoue Servat. Mais ceux qui comptent vraiment seront en septembre."

Entre les lignes, il s’agit de favoriser les automatismes pour les joueurs moins utilisés dans le mandat, et de les mettre face à leurs responsabilités en écosse, ou à Saint-étienne lors de la "revanche". "On a des idées, depuis quatre ans, sur la façon dont on veut jouer, sur nos compositions et on veut voir tous les joueurs qui sont là, s’ils sont en capacité à entrer plus ou moins vite dans l’équipe", dit Labit, qui avait intégré le staff durant la préparation de la dernière Coupe du monde, comme Fabien Galthié et Thibault Giroud.

Cela signifie-t-il que tous auront à coup sûr du temps de jeu ? "Non, pas forcément. On a déjà fait ça en 2019 quand nous sommes arrivés et cela avait un peu choqué. Les 42 joueurs ne sont pas garantis de jouer. On l’a dit depuis le début : ce sont eux qui viennent chercher le maillot. Même en préparation de Coupe du monde, la règle est la même." Servat confirme : "ça se mérite, il n’y a pas de cadeau. Un maillot international, ce n’est pas juste une récompense pour offrir une sélection. Ce serait galvauder son intérêt."

Bielle-Biarrey "marque les esprits"

Des outsiders, partant de plus loin sur la ligne de départ, ont marqué des points depuis Monaco et auront leur chance. "Évidemment, mais c’est au mérite, et dans l’équilibre de nos compositions, de notre jeu, insiste Labit. Il y a des choses qu’on a envie de voir, qui nous intéressent. Si ça continue comme ça, nous aurons des tentations. […] Beaucoup de garçons, dont certains n’ont pas de sélection, sont arrivés avec énormément d’appétit et d’envie. Ils veulent jouer mais on leur a dit qu’ils devaient aller chercher la sélection." Les jeunes Louis Bielle-Biarrey et émilien Gailleton - qui auraient pu être avec les Bleuets sacrés champions du monde - ont par exemple été particulièrement en vue.

"Quand, comme Louis, on va à 35 km/h à ce poste, on marque les esprits, souffle Servat. Prenez aussi dans le passé le cas de Yoan Tanga qui était venu jouer avec les Barbarians britanniques et avait été très bon. Il avait enchaîné avec la tournée au Japon, où il avait été excellent." Et c’est aussi une façon de mettre chaque joueur en garde. "Déjà, on ne sait pas ce qu’il peut arriver, notamment au niveau des blessures, affirme Labit. Il faut tout prévoir ou imaginer. Et puis, on reste latins et, quand on sait les choses acquises, on a parfois tendance à se reposer, à ne plus tirer l’équipe vers le haut. Cette émulation, c’est donc un bon moyen de ne pas s’endormir. Pour ceux qui pensent être sûrs de jouer, ils doivent être au niveau pour rester dans les 33."

Paul Willemse avait notamment été sous pression après un Tournoi décevant, au point d’afficher aujourd’hui une forme physique impressionnante. Et, si d’autres ne sont pas à la hauteur des attentes, ils pourraient en subir les frais. "Depuis le début de la préparation, nous faisons régulièrement des points avec des joueurs qui nous semblent un peu en-dedans, que ce soit sur le rugby, le physique ou l’énergie qu’ils apportent." Ce fut le cas avec Thomas Laclayat, apparu en difficulté sur les premières séances à Monaco et remplacé cette semaine par Sipili Falatea.

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