Pour Thomas Ramos, c'est la belle époque

  • Thomas Ramos s'est imposé en quelques années comme un titulaire du XV de France
    Thomas Ramos s'est imposé en quelques années comme un titulaire du XV de France Icon Sport - Sandra Ruhaut
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Irrésistible avec le Stade toulousain cette saison, enfin titulaire avec le XV de France, auteur de 84 points lors du dernier Tournoi des 6 Nations et champion de France pour la troisième fois, Thomas Ramos, ambassadeur TCL pour la Coupe du monde, a vécu une saison exceptionnelle.

Au sommet avec le Stade toulousain depuis de longues saisons, Thomas Ramos attendait son heure avec le XV de France. Sous l’ère Fabien Galthié, commencée en 2020, l’arrière avait toujours été dans les plans. Mais jamais numéro un à son poste jusqu’au mois de novembre dernier, puisqu’il a vu respectivement Anthony Bouthier, Brice Dulin et Melvyn Jaminet le doubler dans la hiérarchie sur la scène internationale. Et ce fameux automne 2022 est donc arrivé… Jaminet blessé, c’est sur le dos de Ramos que le numéro 15 des Bleus a atterri. Titularisé contre l’Australie, l’Afrique du Sud et le Japon, l’intéressé se savait observé de près et a livré trois prestations XXL. Une période qui a tout changé ou presque au cœur d’une carrière déjà tellement riche. « J’avais une chance à saisir et je l’ai fait, éclaire-t-il. Avant l’automne, j’avais dix-sept sélections mais je ne me considérais pas comme un vrai international. Je n’avais jamais enchaîné trois matchs. Cette tournée m’a permis de ne plus me poser mille questions. J’avais besoin de m’imposer sur une série de rencontres, de faire partie à 100 % de l’équipe. Je me suis dit : « C’est bon, je peux avancer et me considérer comme un vrai international. » Cela m’a fait énormément de bien mentalement. » Un épisode qui révèle à la fois le parcours et la personnalité du garçon. Parce que l’ascension de Thomas Ramos vers le plus haut niveau n’a jamais été un long fleuve tranquille.

J’aime répondre présent quand je suis attendu

Produit de la formation toulousaine, et malgré un talent indéniable, il avait ainsi dû s’exiler une saison en 2016-2017 chez le voisin de Colomiers – en deuxième division – pour faire son trou. Élu meilleur joueur et meilleur réalisateur de Pro D2, il était revenu au Stade toulousain avec un autre statut, à 22 ans. À partir de là, il s’est rapidement imposé comme un élément incontournable de la ligne de trois-quarts rouge et noire. Lui le concède : « Je suis un compétiteur, j’ai cet orgueil qui me dit : « D’accord, on me remet en cause, alors je vais vous montrer. » J’aime répondre présent quand je suis attendu. » Un autre exemple ? Peu utilisé au poste d’ouvreur lors de la saison 2018-2019, auquel il a été formé avant de glisser à l’arrière, il avait néanmoins été aligné en numéro 10 lors de la demi-finale de Top 14 contre La Rochelle. Même si son équipe l’avait emporté, lui était passé au travers ce jour-là… Ce qui n’avait pas empêché son manager Ugo Mola de lui maintenir sa confiance dans le même rôle le week-end suivant en finale contre Clermont. Ramos avait alors été le grand artisan du vingtième titre de champion de France des siens. Ce qui en dit long sur son caractère bien trempé.

Ça restera une belle saison en équipe de France. J’espère que ce qui va arriver s’inscrira dans cette lignée.

Depuis, le joueur a constamment répondu présent dans les grands rendez-vous avec Toulouse. Encore aligné en position d’ouvreur pour la finale du Top 14 en 2021, alors que l’habituel titulaire du poste Romain Ntamack avait subi une commotion en demi-finale, Thomas Ramos avait une nouvelle fois été grandiose sur la pelouse du Stade de France. Buteur hors normes, il est aujourd’hui considéré comme un des artilleurs les plus efficaces d’Europe et même du monde. Il n’y a d’ailleurs qu’à regarder les statistiques du dernier Tournoi des 6 Nations pour le comprendre. Jaminet de retour de blessure, Ramos avait réussi son premier pari puisqu’il était bien le titulaire à son poste pour disputer la compétition. Et il a carrément affolé les compteurs. Auteur notamment de trois essais, il fut extrêmement précieux aussi face aux poteaux, jusqu’à totaliser 84 points sur les cinq rencontres, faisant de lui le recordman français sur une édition.

Thomas Ramos est ambassadeur TCL pour la Coupe du monde
Thomas Ramos est ambassadeur TCL pour la Coupe du monde TCL

Il a ainsi dépassé l’ancien ouvreur Gérald Merceron qui avait inscrit 80 points lors de l’édition 2002. Surtout, le Toulousain n’a échoué qu’à cinq petites longueurs du record absolu détenu par « Sir » Jonny Wilkinson, auteur de 89 points en 2001. Juste après le coup de sifflet final du dernier match face au pays de Galles, l’intéressé en souriait : « Ce qui appartient à Wilkinson doit rester à Wilkinson. » Avant de reprendre son sérieux : « Ce record, j’en suis très fier. Avant le Tournoi, je n’avais aucune idée qu’il y avait celui-ci pour un Français. Je ne connaissais que celui de Ronan O’Gara que Jonathan Sexton a battu (le record de points dans le Tournoi des 6 Nations, N.D.L.R.). Je suis très content, ça récompense aussi le travail de l’équipe. Quand tu es buteur, il ne faut pas oublier que tu marques des points sur des pénalités ou des transformations. »

Mola : « Thomas, c’est le coach du terrain »

Toujours est-il que le joueur, enfin épanoui avec les Bleus à 27 ans, vit une période faste depuis des mois. « Quand il y a des attentes, soit tu réponds de la meilleure des façons, soit tu ne réponds pas, dit-il. J’ai connu un début de Tournoi mitigé mais je suis très content de mes trois derniers matchs, comme de ma tournée de novembre. Ça restera une belle saison en équipe de France. J’espère que ce qui va arriver s’inscrira dans cette lignée. » À savoir la Coupe du monde à domicile en septembre, durant laquelle il sera ambassadeur TCL et pour laquelle il aura forcément un rôle majeur à tenir. Il la considère d’ailleurs déjà comme « l’événement d’une carrière et même d’une vie. » Mais, avant de basculer sur sa pleine préparation cet été, Ramos avait aussi des ambitions élevées en club pour la fin de saison. Aussi bien en Top 14 qu’en Champions Cup… Mais, comme en 2019 et en 2022, les Stadistes ont baissé pavillon en demi-finale de la compétition continentale contre le Leinster à l’Aviva Stadium de Dublin, toujours face au même adversaire et dans le même lieu. Ce jour-là, l’arrière fut moins à la fête que lors de ses précédentes sorties, lui qui avait été élu homme du match face aux Bulls en huitième de finale, puis contre les Sharks en quart de finale (une rencontre lors de laquelle il a marqué la bagatelle de 29 points !). Après avoir reçu un carton jaune en première mi-temps, il a vu son équipe encaisser deux essais transformés pendant l’infériorité et sûrement laisser filer ses espoirs de finale.

Mais Ramos, comme à l’accoutumée, a su rebondir mieux que quiconque. Irrésistible en demi-finale de Top 14 contre le Racing 92 à Saint-Sébastien (là où il fut encore élu homme du match !), il a encore et carrément été décisif au Stade de France pour arracher le Bouclier de Brennus des mains rochelaises. Certes, il n’a peut-être pas signé à cette occasion sa prestation la plus éclatante dans le jeu ou sous les ballons hauts, mais sa réussite au pied a longtemps maintenu en vie un Stade toulousain ballotté… Un sept sur huit face aux poteaux, dix-neuf points à titre personnel et un rôle prépondérant dans un nouveau rendez-vous capital avant le coup de grâce de Romain Ntamack. Au-delà, l’influence de Ramos sur le groupe toulousain est aujourd’hui immense, comme le souligne son manager Ugo Mola : « Thomas, c’est le coach du terrain. C’est un garçon brillant qui pourrait prendre ma place et je pense qu’il la prendra dans pas longtemps ! Il a une confiance qui lui permet de faire des choses de très haut niveau. Pendant longtemps, il s’est posé la question de savoir s’il était un joueur de classe internationale. Je pense qu’il est parti pour en être un de classe mondiale. » Il aura l’opportunité de le démontrer dans les mois à venir.

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Les commentaires (4)
Holedrop Il y a 9 mois Le 26/07/2023 à 17:53

Thomas Ramos est un joueur au dessus du lot , sécurisant pour ses partenaires et... l' amoureux du ST et de l' EDF. Capable de French Flair aussi.

Que Galthié l' ait snobé en 2022 au Tournoi alors qu' il avait fait une saison 2021 2022 ultra performante et été pièce maitresse du doublet en Champions Cup et Championnat , était une injustice criante que la Vie a réparé en novembre 2022 , en faisant du malheur de Jaminet ( blessure ) , le Bonheur et la récompense ultra méritée de Thomas Ramos...

J' espère de tout c½ur qu' il va faire une coupe du monde magistrale . Ce serait mérité . Et pour Jelonch aussi . Mais ça c est une autre histoire ...

Pistou Il y a 9 mois Le 24/07/2023 à 23:45

Thomas Ramos est un joueur aussi indispensable aux Bleus qu'aux Rouges et Noirs...

DanylAuvergnat Il y a 9 mois Le 24/07/2023 à 16:50

Le meilleur du ST et de l'EdF.