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Top 14 - Arthur Iturria : "Bayonne est beaucoup plus carré qu’à une époque"

  • Arthur Iturria portera les couleurs de l'Aviron bayonnais la saison prochaine.
    Arthur Iturria portera les couleurs de l'Aviron bayonnais la saison prochaine. Pablo Ordas
Publié le Mis à jour
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En milieu de semaine dernière, il s’est posé pour évoquer ses premières impressions avec l’Aviron, où il est arrivé cet été, après onze saisons passées en Auvergne.

Arthur, pouvez-vous nous raconter comment s’est fait votre transfert à Bayonne ?

La signature est arrivée très tôt dans la saison, fin novembre. J’avais entamé certaines visites à Bordeaux, Toulon ou Pau, Clermont voulait me prolonger, et au dernier moment Bayonne s’est positionné.

Quel rôle Camille Lopez a-t-il eu dans votre signature ?

Il a fait prendre conscience à certaines personnes que je pouvais avoir vraiment l’intention de revenir ici, que ce n’était pas que des paroles en l’air. Après, les choses se sont faites sans lui, car il n’avait pas sa place dans les négociations, mais c’est lui qui a entamé les premières discussions en interne. Je peux le remercier pour ça.

En quoi la bonne forme de l’Aviron a-t-elle joué dans votre décision ?

J’ai 29 ans, mais j’ai toujours envie de jouer à haut niveau. Je n’ai pas encore terminé ma carrière, c’était important d’avoir ce challenge-là, d’être dans un club qui veut progresser avec des objectifs élevés.

Vous avez passé onze ans à Clermont. Qu’en gardez-vous ?

Clermont m’a appris à devenir professionnel, à être un peu plus carré dans mon rugby et dans ma vie personnelle. Je suis arrivé à 18 ans chez les espoirs, j’ai beaucoup évolué, j’ai terminé capitaine de l’équipe première. C’est un parcours qui m’a beaucoup appris, j’ai été très bien entouré par les anciens.

Avez-vous eu du mal à quitter un navire qui tangue, ces derniers mois ?

J’aurais préféré le quitter en gagnant un titre. La saison dernière et celle d’avant, j’ai pas mal pensé aux autres. Là, c’était important de penser à moi, de peser le pour et le contre. Je pense que personne ne m’en veut par rapport à ce choix. J’ai des regrets sur la saison passée, mais il faut aller de l’avant.

En tant que capitaine, comment avez-vous traversé la saison dernière à l’ASM ?

C’était assez délicat. J’ai toujours connu un club très solide, souvent sur le podium du Top 14, jamais trop inquiété sur l’extra-sportif, et la saison dernière, forcément, avec des résultats un peu plus compliqués, nous avons été exposés à ça. Ça m’a appris que les joueurs sont très importants pour un club. Il faut rester un maximum compact et solidaire pour s’en sortir, malgré les secousses.

Après avoir longtemps été dirigé par Franck Azéma, vous avez aussi vu deux managers se succéder à la tête de Clermont ces derniers temps…

Franck et Jono m’ont fait commencer, puis Jono est revenu, donc ça ne m’a pas particulièrement surpris. L’arrivée de Christophe Urios a été différente. Je l’avais rencontré pendant la saison, pour éventuellement jouer avec lui l’an prochain (à Bordeaux, N.D.L.R.). Il y a eu des chamboulements, et finalement c’est lui qui m’a entraîné à Clermont. Ce n’était pas prévu. On en a rigolé. J’ai appris à le connaître. J’avais envie de me faire entraîner par Christophe à un certain moment, car il m’intriguait. Je pense qu’il peut faire du bon boulot à Clermont, avec ses adjoints qui arrivent de Bordeaux.

Pourquoi vous intriguait-il ?

Il a une grande gueule, il dit ce qu’il pense et je me suis toujours demandé comment il était de l’intérieur. Il est comme on le voit à la télé, il dit clairement les choses. Il a hérité d’une situation compliquée. Après, j’avais la bonne position, car il m’a laissé capitaine et m’a fait confiance, mais j’étais relâché avec lui, car je partais après. On parlait très librement et j’ai apprécié l’échange qu’on a eu pendant quatre mois.

Revenons sur l’Aviron. Beaucoup de choses ont changé depuis votre départ. Quel regard portez-vous sur l’évolution du club ?

Je suis parti quand j’étais très jeune, j’étais loin de ce milieu professionnel. Ça a vraiment bien évolué, dans le bon sens. C’est beaucoup plus carré qu’à une époque, au vu des discussions que j’ai eues avec certains. C’est une bonne chose et c’est le strict minimum pour exister en Top 14.

À l’époque, comment aviez-vous vécu le fait de quitter Bayonne ?

Nous n’étions pas trop d’accord sur certaines choses, donc j’avais pris la décision de partir. Clermont m’appelait depuis quelques saisons. Mais ça avait été un crève-cœur, car je n’avais aucune ambition d’être professionnel. J’avais un bon socle d’amis, je m’entendais très bien avec mes coéquipiers, ici. Ce n’est jamais évident, à 18 ans, quand tu commences à t’émanciper, de partir loin de chez toi. Aujourd’hui, je ne regrette pas cette décision.

À quel point le Pays basque vous a-t-il manqué ?

J’étais très bien en Auvergne, mais depuis que j’ai eu mon petit garçon, il y a un an et demi, ça commençait vraiment à me manquer. J’avais envie de le laisser dans la culture qu’on peut avoir ici pour qu’il connaisse ça. C’est important qu’il vive ce que j’ai vécu, cette vie de village (il habite à Hasparren). Il y a un truc ici qu’il n’y a pas ailleurs, une manière de vivre que j’aime bien. C’est très convivial, il y a des fêtes, un art de vivre qui est bon. On peut aller dans les terres comme en bord de mer. Rien que pour ça, je suis content d’être rentré. Quand j’étais là-bas, pendant longtemps, je n’y pensais pas, mais quand je revenais ici et qu’il fallait repartir à Clermont, c’était dur.

Vous n’avez que 29 ans. Pensez-vous encore à l’équipe de France ?

Pas vraiment. Si on m’appelle, je serais content d’y être, mais il y a des mecs qui ont fait une très belle saison et qui méritent cent fois plus d’y être que moi. Je n’ai pas de regret par rapport à ça. L’équipe gagne, elle est en place, il ne faut pas viser plus haut que ce que l’on peut faire, même si aujourd’hui j’aurais préféré être à Monaco.

Vous n’avez pas connu les meilleures années chez les Bleus. Qu’en gardez-vous ?

Ce sont des années qui ont pu amener ce qu’ils font aujourd’hui, même si c’est difficile à croire, car nous avons eu beaucoup de défaites. J’aurais préféré gagner des titres, mais c’est comme ça. À Clermont, des mecs ont bataillé avant moi, pendant dix ans, et ils n’ont pas eu un titre. Moi, au bout d’un an, j’ai touché le Bouclier de Brennus. Ce sont des cycles, je n’ai aucune rancœur par rapport à ça et je leur souhaite le meilleur.

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