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Coupe du monde U20 - Cette équipe de France U20 a écrit son histoire !

Par Jérémy FADAT
  • Les joyaux de la triple couronne
    Les joyaux de la triple couronne Steve Haag / Icon Sport - Steve Haag / Icon Sport
Publié le
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Exceptionnels de talent et de maîtrise pendant trois semaines, les Bleuets ont offert à la France un troisième titre de champion du monde des moins de 20 ans de rang. Ceci après avoir surclassé leurs meilleurs ennemis irlandais en finale (50-14) vendredi. S’ils pouvaient montrer la voie aux plus grands...

C’est Marko Gazzotti, encore colossal en finale vendredi et logiquement élu meilleur joueur de cette Coupe du monde des moins de 20 ans, qui le disait quelques minutes après le sacre des siens : "On a écrit notre histoire. On s’était dit dès le départ que c’était la nôtre." Elle était ici la clé de ce groupe décidément à part. Il possédait le talent nécessaire pour s’asseoir encore sur le toit de la planète dans sa catégorie, personne n’en doutait. Ses pensionnaires avaient également les épaules pour supporter toutes les attentes placées en eux. Et là non plus, pas grand monde n’aurait prétendu le contraire. Mais encore fallait-il ne pas se tromper d’objectif, ni même de roman. Alors oui, après trois éditions annulées en raison de l’épidémie de Covid, il était question de poursuivre la formidable série des Bleuets français, déjà titrés en 2018 et 2019. Oui encore, alors que l’Irlande était la seule équipe à avoir battu la troupe de Sébastien Calvet durant le dernier Tournoi des 6 Nations et qu’elle se présentait comme sa meilleure ennemie sur la compétition, il était impossible de ne pas faire le parallèle avec le XV de France, à moins de deux mois d’un Mondial à domicile fantasmé par tout un pays.

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Gigantesques en finale, les Bleuets sont champions du monde U20 \ud83c\udfc6 > https://t.co/BAOSsMe4BA pic.twitter.com/2JOpJ1qGQ5

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) July 14, 2023

Bien malgré eux, le capitaine Lenni Nouchi et ses acolytes étaient constamment ou presque renvoyés à des intérêts qui les dépassaient. C’était certes flatteur mais tout aussi injuste. Parce que ces formidables gamins de 18, 19 ou 20 ans n’avaient pas à porter les espoirs et les symboles d’une nation entière. Non, ils avaient juste à graver leur propre légende, celles de jeunes promesses qui avaient l’occasion d’inscrire leurs noms à la postérité, à peine la majorité atteinte. Et, qu’ils finissent avec trois cents matchs de Top 14 et soixante-dix sélections au compteur, ou seulement des apparitions en Pro D2 et en Nationale, ce sacre les marquera à vie. Pour ce qu’il représente et pour la manière dont il fut acquis. Il fallait voir Posolo Tuilagi rouler sur les Néo-Zelandais comme jamais un Français ne l’a fait sur un All Black, Marko Gazzotti déchirer sans cesse la défense anglaise en demi-finale comme les Bleus lors d’un samedi de mars dernier à Twickenham, Paul Costes empiler les "off load" face aux Irlandais en finale comme Sonny Bill Williams le faisait à sa grande époque, ou Nicolas Depoortère aligner les essais comme on enfile les perles.

Bonheur de juillet avant ivresse d’octobre ?

Le plus fort, dans cette édition 2023, c’est que les Bleuets – malgré des entames ratées lors des deux derniers rendez-vous – ont survolé chacune des rencontres qu’ils ont disputées. Et donc chacun des adversaires qu’ils ont eu face à eux. La marge de cette formation était hallucinante. Ses ressources encore davantage. Imaginez quand même que Louis Bielle-Biarrey et émilien Gailleton – sûrement les deux plus beaux bijoux de cette génération – n’étaient pas en Afrique du Sud mais du côté de Monaco avec le XV de France. Et alors ? Cela n’a pas empêché le staff de Calvet de s’appuyer sur des éléments exceptionnels à chaque poste, capables d’aligner 84 passes après contact sur l’ensemble de la compétition, soit deux fois plus que toute autre nation. "Lors de chaque match, un joueur est arrivé à tirer son épingle du jeu et cela nous a portés vers ce titre", explique Lenni Nouchi. Ces garçons étaient plus forts individuellement, plus huilés collectivement et plus impressionnants mentalement. "Quand tu prends un essai en début de rencontre, ça ne sert a rien de paniquer, poursuit le troisième ligne de Montpellier pour illustrer le propos. Il reste énormément de temps pour réagir. Dans le groupe, il y a de nombreux joueurs qui ont goûté au très haut niveau, qui savent qu’un match, c’est 80 minutes et qu’il ne faut jamais lâcher. Notre équipe a une sérénité folle."

Les coéquipiers de Nicolas Depoortère et Lenni Nouchi peuvent laisser éclater leur joie, ils ont réalisé ce qu’aucune autre équipe n’avait réussi jusque là, conserver trois fois de suite le titre mondial
Les coéquipiers de Nicolas Depoortère et Lenni Nouchi peuvent laisser éclater leur joie, ils ont réalisé ce qu’aucune autre équipe n’avait réussi jusque là, conserver trois fois de suite le titre mondial Steve Haag / Icon Sport - Steve Haag / Icon Sport

En clair, et puisqu’il s’agit de ne pas tourner autour du pot avec de tels diamants, ces Français ont tout, absolument tout, pour s’offrir un avenir des plus dorés. Autant que leur présent. Pour la plupart, ils ont déjà du temps de jeu en Top 14 ou en Pro D2, et devraient profiter de la Coupe du monde pour en engranger encore, à la grâce de l’absence des internationaux qu’il conviendra ensuite de rejoindre ou de concurrencer. C’est leur destin, du moins celui qu’ils se sont construit en Afrique du Sud. Désormais, il est ainsi permis d’évoquer les Bleus, ceux à qui ils ont – à leur échelle – montré la voie. "Si ça pouvait inspirer les plus grands, ce serait parfait pour le rugby tricolore", sourit Gazzotti. Ce serait magique même. Et rien que pour ce bonheur de juillet, avant même de rêver à l’ivresse d’octobre, il faut simplement remercier ces joyaux de la triple couronne.

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