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XV de France U20 - Ces Bleuets ont tout des grands

  • La joie du XV de France U20, victorieux de l'Angleterre en demi-finale.
    La joie du XV de France U20, victorieux de l'Angleterre en demi-finale. Icon Sport - Steve Haag
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Vendredi, face à l’Irlande, les moins de 20 ans ont encore l’occasion d’inscrire un titre de champion du monde de la catégorie dans le palmarès du rugby français. Ce serait le troisième fois d’affilée, après ceux de 2018 et 2019 (puis l’annulation des éditions suivantes) et la promesse d’un avenir encore radieux.

La scène eut lieu le 17 juin 2018, quelques heures avant la finale de la Coupe du monde des moins de 20 ans entre la France et l’Angleterre. À cet instant, le rugby hexagonal ne s’était plus assis sur le toit de la planète depuis 2006 - à la grâce de la génération Médard, Guirado, Mermoz, Chouly ou Ouedraogo (quand la catégorie était encore celle des moins de 21 ans), et les troupes du sélectionneur d’alors Sébastien Piqueronies effectuaient leur traditionnelle balade matinale. Là, les Ntamack, Woki, Bamba, Carbonel, Vincent ou Joseph diffusaient une confiance détonante : « Si on joue à notre niveau, on sera champions du monde ce soir, c’est certain. » Tirade prémonitoire, qui marquait déjà l’avènement de cette nouvelle génération, celle qui allait enfin réveiller tout un pays.

Après ce sacre mondial, conquis à Béziers, Pïqueronies avait d’ailleurs assuré : « En gagnant une fois, nous ne sommes pas arrivés à nos fins. On aura réussi notre pari quand on aura gagné plusieurs fois de suite. » Elle était là l’ambition suprême : faire office de référence et asseoir sa domination. Voilà qui tombe bien puisque les Bleuets avaient réalisé un sublime doublé en s’offrant aussi le Mondial 2019 en Argentine. Et depuis ? La France se contentait d’être tenante du titre, la faute à cette satanée épidémie de Covid qui provoquait l’annulation des éditions 2020, 2021 et 2022. Mais là où il s’agit vraiment de mesurer la force d’une nation, c’est au moment de juger sa vitrine autant que son arrière-boutique. Et pendant que le XV de France - porté par certains anciens champions du monde moins de 20 ans - s’est offert un grand chelem ou quatorze succès d’affilée, qu’il a accroché les All Blacks, les Wallabies et les Springboks à son tableau de chasse ou qu’il s’est hissé au deuxième rang du classement World Rugby pour mieux endosser le costume de favori de son propre Mondial en septembre et octobre, les Bleuets ont fait un retour fracassant sur la scène internationale. Leurs deux joyaux, émilien Gailleton et Louis Bielle-Biarrey, partis à Monaco pour la préparation avec les « grands » ? Pas de soucis, eux enchaînent les cartons en Afrique du Sud.

Leur propre histoire à écrire

La plus belle performance de cette formation, au-delà d’avoir surclassé le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Pays de Galles et l’Angleterre pour s’ouvrir la voie de la finale, est ici : avoir maintenu l’immense degré de performance tricolore. Place aux Tuilagi, Nouchi, Gazzotti, Jauneau, Reus, Costes, Depoortere ou Ferté.

Le talent est évident, servi - comme pour leurs prédécesseurs - par un règlement Jiff qui leur permet de compter bien plus de temps de jeu dans l’élite avec leurs clubs que leurs concurrents. « à tous les postes, nos joueurs sont ceux qui ont le plus joué au niveau professionnel, note le sélectionneur Sébastien Calvet. […] On s’aperçoit que les joueurs qui ont un véritable vécu chez les pros réagissent différemment des autres, dans les moments de forte pression. » Aussi parce qu’ils ont cultivé cette assurance propre à leurs aînés et devenue marque de fabrique, qui confère une audace et un orgueil dignes de champions… Que serait-il d’ailleurs advenu en demi-finale si ce n’était pas le cas, quand ils étaient menés 17-0 par les Anglais après un quart d’heure de jeu ? Mais plutôt que de se placer en simples successeurs, ou de se contenter d’être catalogués « génération 2027 », ces promesses ont encore une histoire à écrire. Ou à finir en tout cas. Leur propre roman, celui d’une bande de potes qui veut graver sa légende naissante. « On insiste tous les jours sur ce thème », ne cache pas Calvet. Lui qui, avant la demie, clamait : « Nous sommes favoris en tant que nation mais pas en tant qu’équipe puisque cette génération n’a rien gagné. » Pas même le dernier Tournoi des 6 Nations, terminée à la deuxième place derrière… l’Irlande. La faute à une défaite à Cork, dans les toutes dernières secondes.

Ces Diables verts qui, pour comme le XV de France, se dressent comme le principal obstacle avant le Graal. Vendredi soir, ces gamins peuvent établir une suprématie, aussi longue qu’incontestable. Les derniers à avoir remporté trois sacres de rang chez les U20, c’étaient les Baby Blacks, qui avaient même porté le total à quatre entre 2008 et 2011. La vague bleue est toujours en marche.

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