Abonnés

Top 14 - Revue de l'élite : à l'arrière, Ramos l'emporte par K.-O., Dulin et Spring complètent le podium

Par David BOURNIQUEL
  • Thomas Ramos est l'arrière qui aura le plus impressionné cette saison.
    Thomas Ramos est l'arrière qui aura le plus impressionné cette saison. Icon Sport - Philippe Lecoeur
Publié le
Partager :

Le récent champion de France a évolué cette saison à un niveau stratosphérique. Il a terrassé la concurrence qui se présentait à lui, tant sous les couleurs toulousaines que chez les Bleus.

Thomas Ramos a su dompter les vents contraires pour réaliser une saison de haute volée. Pourtant, il passait cette année un vrai test. Son club du Stade toulousain ne lui avait pas forcément fait de cadeaux au moment de bâtir son effectif pour la saison 2022-2023, en recrutant à son poste rien de moins que l’arrière de l’équipe d’Italie (Ange Capuozzo) et son principal concurrent en équipe de France (Melvyn Jaminet). D’aucuns auraient pu prendre ombrage de cette volonté du Stade toulousain de se "blinder" de la sorte sur le poste, y voir un manque de confiance. Au contraire, le Mazamétain (il est né dans ce gros bourg du sud du Tarn un soir de juillet 1995), s’est nourri de cette saine concurrence pour s’imposer de manière indiscutable comme le meilleur numéro 15 de France, tout simplement.

Avec son club, il a gagné sa place de titulaire à la régulière durant la préparation puis a ensuite convaincu au point de jouer tous les matchs importants à l’arrière, phase finale comprise évidemment, avec le succès que l’on connaît.

Polyvalence et adaptation

Thomas Ramos a aussi su faire montre de sa grande polyvalence et de sa capacité d’adaptation en dépannant parfois le Stade toulousain au poste de numéro 10 lorsque Romain Ntamack n’était pas là. Sur les vingt matchs qu’il joua en Rouge et Noir, il porta le numéro 10 à six reprises, mine de rien. Ceci dit, c’est bien à l’arrière que Ramos a brillé. Il a donné à admirer ses qualités de relanceur hors pair et surtout la précision de son jeu au pied, devenant au passage le meilleur marqueur de points français sur une édition du Tournoi des 6 Nations, avec quatre-vingt-quatre points inscrits lors de la mouture 2023. La grande classe.

  • 2. Dulin, le maillon essentiel

Brice Dulin a montré cette saison à quel point il était un maillon essentiel de la formidable armada mise en place par Ronan O’Gara à La Rochelle. L’arrière maritime fut un des principaux artisans de la magnifique campagne européenne de son équipe, conclue par un deuxième sacre obtenu de haute lutte face au Leinster. Impressionnant sous les ballons hauts, excellent relanceur, parfait gestionnaire capable de trier les ballons, il contribua cette saison à faire exploser aux yeux du monde que La Rochelle n’est pas qu’une équipe qui broie ses adversaires à la force de ses avants.

Brice Dulin fut un artisan majeur de la saison rochelaise.
Brice Dulin fut un artisan majeur de la saison rochelaise. Icon Sport - Thibaut Bossenie

Les Rochelais de Ronan O’Gara savent aussi envoyer du jeu par le biais de leur trois-quarts et développer des attaques tranchantes, des « bons coups ». Desquels Brice Dulin n’est jamais loin. Et s’il fut battu en finale du championnat de France par les Toulousains, Brice peut se consoler puisqu’il fait partie du squad convoqué par Fabien Galthié pour préparer la Coupe du monde. Cela peut paraître évident aujourd’hui après sa saison, mais ce n’était pas gagné au début de l’exercice.

  • 3. La confirmation après l'éclosion

Quelle saison du jeune Max Spring ! Le gamin né en 2001 au Pays basque d’une maman de Saint-Jean-Pied-de-Port et d’un père néo-zélandais, Sean, ancien centre ou ouvreur de Wellington (bon sang ne saurait mentir !), n’a pas tardé à s’imposer à l’arrière du Racing 92. Arrivé dans le club des Hauts-de-Seine en 2019 en espoirs, il a joué son premier match chez « les grands » en octobre 2020 face au Stade toulousain avant « d’enquiller » pour de bon un an plus tard, en octobre 2021, où il est convoqué pour affronter Clermont en remplacement de Kurtley Beale. Depuis, il n’a plus vraiment quitté l’effectif et n’a laissé que des miettes à ses concurrents au poste.

Max Spring s'est joué de la concurrence au Racing 92 pour réaliser un excellente saison.
Max Spring s'est joué de la concurrence au Racing 92 pour réaliser un excellente saison. Icon Sport - Sandra Ruhaut

À seulement 21 ans, il a déjà connu les joies d’apparaître sous le maillot du XV de France lors du dernier test face au Japon. Il termine la saison de Top 14 en demi-finale (battu par le Stade toulousain) mais doté d’une très belle feuille de statistiques qui augure le meilleur pour la suite (vingt-quatre matchs joués, vingt-deux titulaires, cinq essais). L’avenir est en marche !

Les surprises : les jeunes confirment, Maddocks régale

Comme le troisième de notre classement, Max Spring, Le jeune Bordelais Louis Bielle-Biarrey (né en 2003) a définitivement explosé aux yeux du Top 14. Il a partagé à peu près équitablement son temps de jeu entre l’aile et l’arrière mais il a joué les matchs les plus importants (phase finale notamment) avec le 15 dans le dos. On a beaucoup aimé son côté feu follet, ses relances folles, ses appuis et sa capacité à casser les lignes.

À seulement 19 ans, Louis Bielle-Biarrey s'est imposé à tel point qu'il a été appelé dans le groupe des 42 Bleus pour préparer la Coupe du monde
À seulement 19 ans, Louis Bielle-Biarrey s'est imposé à tel point qu'il a été appelé dans le groupe des 42 Bleus pour préparer la Coupe du monde Icon Sport - Anthony Dibon

Toujours au rang des joueurs polyvalents qui ont surpris au poste d’arrière, citons aussi Davit Niniashvili à Lyon et Léo Barré à Paris. Ce dernier, qui est plutôt ouvreur, a livré de belles prestations en position de dernier rempart. En effet, treize de ses vingt-six matchs de Top 14 cette saison ont été joués avec la tunique floquée du 15. Il a profité de la petite baisse de régime de Kilan Hamdaoui cette saison, qui n’a pas évolué à son meilleur niveau.

Remis sur pied, Jack Maddocks a montré cette saison l'étendue de son talent.
Remis sur pied, Jack Maddocks a montré cette saison l'étendue de son talent. Icon Sport - Loic Cousin

À Pau, qui aurait pu imaginer que Jack Maddocks sortirait une telle feuille de stats ? Celui qui avait traversé sa première saison dans le Béarn en sous-marin la faute à une vilaine blessure à une cuisse a profité d’être rétabli pour montrer la pleine mesure de son talent. Au final, au sein d’une équipe qui s’est battue toute la saison ou presque pour sa survie dans l’élite, Maddocks a joué vingt matchs, a toujours été titulaire, a inscrit sept essais et a récolté dix-neuf étoiles midi olympique. C’est tout naturellement que son staff, Sébastien Piqueronies en tête, l’a fait prolongé pour deux saisons supplémentaires. À l’Usap, au sein d’une autre équipe qui a souffert, l’Anglais Alisdair Crossdale a aussi tiré son épingle du jeu.

Les déceptions : Melvyn Jaminet a eu « la poisse »

On le sait, en sport en général et en rugby en particulier, tout peut aller très vite. Il y a un an, Melvyn Jaminet avait le vent dans le dos. Ce fut beaucoup moins le cas cette saison. Titulaire indiscutable dans son club et au sein du XV de France en 2021-2022, son statut n’est aujourd’hui plus le même. Transféré de Perpignan au Stade toulousain lors de la dernière intersaison, l’arrière international a vécu un exercice très difficile. S’il a un temps profité du replacement à l’ouverture de Thomas Ramos pour accumuler quelques titularisations avec le 15 dans le dos, il n’a jamais gagné le match de la concurrence avec le Mazamétain, perdant même sa place au sein du XV de France au profit de ce même Ramos. À sa décharge, le Catalan a été souvent gêné par les blessures. Nul doute qu’il sera redresser la tête lors du prochain exercice. Au rang des déceptions, citons aussi Gervais Cordin qui n’entrait plus dans les plans de son staff depuis longtemps et Thomas Larregain à Castres qui n’a jamais su faire oublier le vétéran Julien Dumora.

Le classement complet

1. Thomas RAMOS
Stade toulousain - Né le 23/07/1995 - 1,78 m ; 87 kg
Temps de jeu : 2 107 minutes - Points : 432 - Sélections : 25

2. Brice DULIN
La Rochelle - Né le 13/04/1990 - 1,70 m ; 80 kg
Temps de jeu : 2 025 minutes - Points : 15 - Sélections : 36

3. Max SPRING
Racing 92 - Né le 15/03/2001 - 1,73 m ; 75 kg
Temps de jeu : 1 836 minutes - Points : 27 - Sélection : 1

4. Jack MADDOCKS
Pau - Né le 05/02/1995 - 1,94 m ; 90 kg
Temps de jeu : 1 577 minutes - Points : 35 - Sélections : 7

5. Louis BIELLE-BIARREY
Bordeaux-Bègles - Né le 19/06/2003 - 1,84 m ; 79 kg - Temps de jeu : 1 535 minutes - Points : 25 Sélection : 0

6. Julien DUMORA
Castres - Né le 24/03/1988 - 1,84 m ; 96 kg
Temps de jeu : 1 777 minutes - Points : 118 - Sélection : 0

7. Anthony BOUTHIER
Montpellier - Né le 19/06/1992 - 1,82 m ; 86 kg
Temps de jeu : 2 217 minutes - Points : 35 - Sélections : 8

8. Davit NINIASHVILI
Lyon - Né le 14/07/2002 - 1,86 m ; 86 kg
Temps de jeu : 896 minutes - Points : 38 - Sélections : 13

9. Léo BARRÉ
Stade français - Né le 20/08/2002 - 1,89 m ; 96 kg - Temps de jeu : 1 585 minutes - Points : 88 Sélection : 0

10. Gaëtan GERMAIN
Bayonne - Né le 02/07/1990 - 1,90 m ; 96 kg
Temps de jeu : 760 minutes - Points : 133 - Sélection : 0

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (1)
CasimirLeYeti Il y a 9 mois Le 15/07/2023 à 18:20

Une fois de plus Julien Dumora, sous-côté, certes il n'est ni bling-bling ni glamour mais quel aisance technique doublé d'un sens du jeu exceptionnel. Pour moi, à hauteur de Dulin cette saison, derrière Ramos, intouchable...