L'édito du vendredi : l’or d’une nation

Par Léo FAURE
  • Posolo Tuilagi, deuxième ligne et phénomène de cette équipe de France moins de 20 ans
    Posolo Tuilagi, deuxième ligne et phénomène de cette équipe de France moins de 20 ans Steve Haag / Icon Sport
Publié le
Partager :

On en a eu, des débats, cette semaine, autour de cette équipe de France U20 qui nous régale depuis l’Afrique du Sud. C’est que ces gamins intriguent et fascinent, par la facilité avec laquelle ils semblent étreindre leurs adversaires, jusqu’à l’étouffement. Alors, entre collègues, dopés par la décontraction de l’été, on a sorti la boîte à débats de comptoir, de ces questions qui n’appellent pas de réponse formelle et surtout pas de vérité.

Ces Bleuets cuvée 2023 sont-ils supérieurs à la génération championne du monde en 2018, celle des Ntamack, Carbonel, Woki Bamba ? Et le joueur-phénomène Posolo Tuilagi, grand dévoreur de ce Mondial junior, est-il déjà armé pour intégrer la grande équipe de France ? Convenez que pour ces deux questions, on n’en sait objectivement rien. C’est bien là tout l’intérêt : on peut en parler indéfiniment.

Pour ce dont on est sûr, dans le domaine du plus concret, c’est qu’après une décennie à la remorque de la hiérarchie mondiale, le XV de France junior suit la trajectoire de son aîné et s’impose durablement comme une référence mondiale. Pas de secret, c’est le fruit d’un double travail bien mené, bien pensé. Celui de la DTN, longtemps entre les mains de Didier Retière et qui avait engagé voilà dix ans une sérieuse réforme de fond. Beau boulot. Celui de Paul Goze, ensuite, qui résista aux foudres des clubs pour imposer le protocole Jiff en Top 14. Merci à lui.

Si nos jeunes brillent aujourd’hui si haut, c’est certainement qu’ils ont du talent. Tant mieux. C’est aussi qu’ils jouent, et beaucoup, dès leur post-adolescence, dans nos clubs de Top 14. 257 matchs professionnels cumulés pour nos Bleuets, quand les Anglais n’en cumulent que 55, la Nouvelle-Zélande 35, l’Irlande 21. Il fallut en passer par la contrainte du Jiff pour leur faire cette belle place, jadis préemptée par les grands noms du Sud. Mais tout le monde y trouve aujourd’hui son compte. Les joueurs, les clubs et les sélections, donc.

Il en résulte ce trésor national. Celui de l’avenir, en plus d’un présent déjà enthousiasmant. Et si l’actualité d’une Coupe du monde 2023 en France nous impose un désir immédiat, on garde cette pensée dans un coin du bulbe : en 2027, Alldritt, Dupont, Ntamack, Penaud et les autres seront toujours là, même en pleine force de l’âge. Tuilagi, Jauneau, Gazzotti, Depoortere et nos pépites du moment seront aussi là, désormais rompus aux exigences du monde adulte. On croit rêver.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?