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Coupe du monde 2023 - Exclusif. Gabin Villière : "Je suis forcément plus frais que les autres"

Par Vincent Franco
  • Gabin Villière débute la préparation au Mondial avec énormément d'appétit.
    Gabin Villière débute la préparation au Mondial avec énormément d'appétit. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Après avoir enchaîné les pépins physiques lors des derniers mois, Gabin Villière va entamer la préparation de la Coupe du monde avec les Bleus. Un grand événement que le joueur de 27 ans aborde avec appétit.

Dans quel état d’esprit êtes-vous au moment de commencer la préparation de la Coupe du monde ?

Ce qui est certain, c’est que je suis prêt mentalement. J’ai beaucoup d’envie en moi et j’espère que ma fraîcheur mentale va me permettre de me donner à 400 %. Comme tout le monde le sait, je n’ai pas beaucoup pu jouer cette saison et j’ai très faim ! C’est tout ce que je peux dire.

Qu’avez-vous ressenti au moment d’apprendre votre convocation de la liste des 42 joueurs retenus ?

C’est Karim (Ghezal NDLR) qui m’a appelé. Quand tu vois son numéro s’afficher sur ton téléphone, il y a énormément de choses qui se passent dans ta tête en quelques secondes. J’allais être fixé. Et quand il m’a annoncé la bonne nouvelle, c’était un mélange de soulagement et de fierté. Je suis toujours très fier de pouvoir rejoindre le groupe France.

Avez-vous craint, durant la saison, de ne pas revenir à temps ou de ne pas être retenu ?

Bien sûr. Le staff nous le répète souvent, il n’y a jamais rien d’acquis pour personne. Alors quand tu ne joues pas, tu as toujours le risque de te faire passer devant par d’autres joueurs. C’est normal et c’est le jeu. Le but est de ne pas lâcher et continuer à travailler pour revenir plus fort. J’ai eu de gros moments de doute mais j’y ai toujours cru.

Le staff du XV de France est-il resté perpétuellement en contact avec vous ?

J’ai été appelé quelques fois durant la saison, effectivement. Les membres du staff voulaient prendre de mes nouvelles, savoir où j’en étais physiquement et psychologiquement. C’est toujours rassurant de voir qu’on ne disparaît pas totalement du paysage.

Le fait d’être appelé dans le groupe malgré une saison très compliquée vous rassure-t-il au niveau du statut que vous avez dans l’esprit de Fabien Galthié ?

Je ne sais pas si je m’en rends vraiment compte mais c’est vrai qu’on me fait confiance et tant mieux pour moi. J’estime tout de même que j’ai encore beaucoup à prouver et que le chemin est encore long. Ensuite, le plus dur est de rester important dans l’effectif du XV de France. On sait très bien qu’une ou deux mauvaises prestations peuvent tout remettre en cause.

Comme beaucoup, considérez-vous que ce premier stage n’est qu’une étape ?

Ce n’est que la première des deux étapes qu’il reste à franchir avant de pouvoir dire qu’on va participer à la Coupe du monde avec l’équipe de France. Tout le monde veut dans un premier temps être dans la liste des 33 le 21 août prochain, puis sur la feuille de match face à la Nouvelle-Zélande. Mais chaque chose en son temps. Quand on voit le vivier du rugby français, je peux déjà être grandement satisfait de figurer dans ce premier groupe, surtout quand on voit les joueurs talentueux qui n’ont pas été retenus…

Votre dernière grave blessure était lors d’un rassemblement avec les Bleus avant le dernier Tournoi. Avez-vous désormais une approche différente ?

Non, pas du tout. Quand on voit comment on s’entraîne, ce sont des choses qui n’arrivent quasiment jamais mais c’est tombé sur moi il y a quelques mois. C’est la faute à pas de chance, tout simplement. Mais dans ma tête, rien n’a changé.

Avec un peu de recul, qu’auront changé tous ces pépins physiques accumulés lors des derniers mois ?

On va dire que cela m’a offert énormément de maturité, ça n’a jamais été facile mais je me suis accroché. Dans ma tête, je m’étais préparé pour faire la meilleure saison de ma vie avant de me projeter vers ce Mondial. Au final, tout ne s’est pas passé comme prévu mais c’est ainsi. Quand on veut tout jouer et qu’on doit regarder ses copains depuis les tribunes, c’est difficile à accepter. Ça fait partie de la vie d’un sportif et cela m’a permis de prendre conscience de certaines choses. Peut-être qu’aujourd’hui, je suis un peu plus patient. En tout cas, je me sens plus fort mentalement. Avec tous les coups durs que j’ai affrontés, heureusement que je me suis solidifié ! (rires) Aujourd’hui, je regarde vers l’avant sans oublier comment j’ai su me relever.

Ressentez-vous encore des douleurs, notamment à la cheville ?

Il y a encore quelques petites gênes mais dans l’ensemble, ça va très bien. Depuis deux mois, j’ai retrouvé ma vitesse maximale, chose que je n’avais pas réussie lors de mes reprises précédentes. Ça a pris du temps mais je peux désormais dire que je suis de retour au top physiquement.

Sentez-vous votre corps plus frais que par le passé ?

C’est difficile de trouver des points positifs après l’exercice qui vient de passer mais ce sont des personnes de mon entourage qui m’ont fait comprendre que ce n’était pas une mauvaise chose ces périodes de repos forcé. Et d’un autre côté, de nombreux joueurs ont disputé la saison en intégralité et elle fut très longue pour certains. Je ne suis fatigué de rien et j’ai une envie qui est débordante et au fond de moi. Je sais que je suis forcément plus frais que les autres.

Peut-on désormais dire que vous êtes passé en mode Coupe du monde ?

Je pense que tous les joueurs ont basculé vers le Mondial dès leur dernier match de Top 14. Et puis on ne va pas se mentir, je pense que cela fait deux ans qu’on y pense. Avant de défier les All Blacks en novembre 2021, Bernard Laporte nous avait mis dans le bain en évoquant énormément ce grand évènement, que ça ne se préparait pas en quelques jours. Depuis ce jour-là, on y pense même si on savait à l’époque qu’il restait de nombreuses rencontres à jouer avant de plonger dans le grand bain.

Vous n’avez pas joué avec les Bleus depuis le match du grand chelem face à l’Angleterre en 2022. Considérez-vous que vous faites partie des joueurs qui auront gros à jouer lors des premiers matchs de préparation ?

Oui c’est possible. Je sais juste que ma place n’est pas assurée et de ce fait, j’ai à cœur de montrer toute mon envie dès qu’on me laissera l’occasion de m’exprimer. Mais je le répète, même si j’ai disputé des matchs importants ces dernières années avec l’équipe de France, je ne considère pas ma place comme acquise, bien au contraire.

Vous projetez-vous tout de même vers le match d’ouverture contre la Nouvelle-Zélande ?

Pas vraiment. Avant de défier les All Blacks, il reste quatre matchs à jouer et on sait que beaucoup de choses peuvent changer à ce moment-là. Bien évidemment, on peut penser que ces rencontres face à l’Écosse, les Fidji et l’Australie sont moins importantes que le match d’ouverture mais elles peuvent rebattre les cartes. Il ne faut pas aller trop vite. Des places seront à gagner lors de ces parties et il y a une équipe à bien préparer pour la suite.

Vous ne vous endormez pas avec des images des All Blacks en tête… (rires)

Pas encore ! (rires) Tant que je ne suis pas sur le terrain en face de ces Néo-Zélandais, je ne me projette pas. Mon expérience m’a appris à ne pas voir trop loin, au risque d’être déçu. On verra le 8 septembre !

Vous avez pris part à la finale et remporté la Challenge Cup avec Toulon, était-ce important pour votre confiance de regagner un titre ?

Pas forcément. Je suis très heureux d’avoir gagné un trophée avec le RCT mais je n’avais pas besoin de ça pour garder confiance en moi. Je dirais même que mon premier match de la saison, sur la pelouse du Stade français, a plus compté dans mon parcours. Je me suis blessé lors de cette rencontre mais j’avais souhaité profiter avec mes coéquipiers et nos supporters. Ce sont des émotions qui m’ont motivé pour m’accrocher.

Face à Glasgow, vous êtes sorti à la mi-temps à la suite d’une commotion cérébrale, était-ce votre première ?

Dans le monde professionnel, oui. J’en avais déjà fait une il y a de nombreuses années mais rien de très grave. On a préféré jouer la sécurité car j’étais sonné. Rien de très alarmant.

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Les commentaires (1)
CasimirLeYeti Il y a 9 mois Le 02/07/2023 à 15:49

Arrivé frais est un atout indéniable, on se rappelle toutes et tous des matchs d'Arthur Vincent avec Montpellier, en phases finales après une saison quasi blanche en 2021-2022, il était au-dessus. Cela est dû en partie à l'appétence (une envie folle de rejouer), en partie à une longue préparation physique sans traumatismes (chocs, blessures, désillusions) et en partie au... mystère !