L'édito du vendredi : jusqu’ici, tout va bien

  • Anthony Jelonch poursuit sa remise en forme et garde la Coupe du monde en ligne de mire.
    Anthony Jelonch poursuit sa remise en forme et garde la Coupe du monde en ligne de mire. Icon Sport - Sandra Ruhaut
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C’était un 26 février, au Stade de France. C’était un dimanche, la France s’avançait en favorite contre une Écosse valeureuse sans être franchement à craindre et on se disait qu’après la défaite en Irlande, deux semaines plus tôt, la fin de Tournoi allait ressembler à une longue frustration. Pas faux, même si la rouste administrée aux Anglais dans leur temple silencieux de Twickenham allait nettement épicer la chose.

C’était un 26 février, c’était un dimanche. Il faisait froid, sans plus. Le match était bien, sans plus. Les Bleus passionnaient leur monde, sans plus. Quand soudain, la dure réalité du sport est venue détruire l’équilibre du jour, comme pour rappeler à tout le monde la fragilité des choses et de son monde : un plaquage héroïque à l’approche de sa ligne, un pied qui reste dans la terre, un genou qui tourne. Anthony Jelonch, dont on savait le corps usé, mâché par trop de matchs d’un sport qui brise, quittait la pelouse du Stade de France. Rupture d’un ligament croisé. Six mois avant la reprise, c’est le tarif. Soudain, tout le monde s’est souvenu que la Coupe du monde arrivait et que, désormais, chaque blessure de cette gravité se paierait au triple. Bienvenue en zone rouge.

Pour Jelonch le terrien, le taiseux, la messe n’était pas encore dite. Et l’enfant du Gers, fils d’agriculteur, court depuis après le temps. Pour ne pas polluer la fin de saison de ses copains et de son club, il avait choisi la discrétion. La saison bouclée et le Stade toulousain assis sur un 22e Bouclier, il nous a finalement accordé ce mercredi l’entretien qu’il avait promis depuis longtemps. Homme de parole.

Vous le lirez, Jelonch va bien. Tout du moins, il conserve plein et entier l’espoir de disputer la prochaine Coupe du monde. Mais son sujet maintient dans les têtes cette menace qui, chaque semaine, va désormais se faire plus pressante.

À compter de la semaine prochaine, le XV de France entrera donc en préparation. À 42, avec un groupe appelé à bouger pendant l’été mais dont la première mouture ressemble fort à une sélection majeure. Qui ira au bout, jusqu’à l’annonce des 33 pour la Coupe du monde ? C’est peu probable, et c’est bien malheureux à dire. Jamais, dans l’histoire, une sélection n’est arrivée avec toutes ses forces vives à disposition pour une Coupe du monde.

Jusqu’ici épargnés par la chose, les Bleus enregistrent même de belles nouvelles. Gabin Villière, multitraumatisé cette année et qui sort d’une saison calvaire, est bien de retour. Arthur Vincent, le kid de Montpellier à la saison franchement blanche, sera aussi là, ce lundi, à Monaco, quand débutera vraiment l’aventure mondiale. Seul Falatea manque finalement à l’appel mais pour lui, comme pour Jelonch, le train de la Coupe du monde n’est pas encore passé. Ciel bleu et grand soleil ? Jusqu’ici, tout va bien. Mais dans un sport où les joueurs Français restent ceux qui jouent le plus au monde, on surveillera l’atterrissage.

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