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Top 14 - Revue de l'élite - Les talonneurs : Marchand, évidemment…

Par Arnaud Beurdeley
  • Julien Marchand, talonneur du Stade toulousain.
    Julien Marchand, talonneur du Stade toulousain. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Le talonneur du Stade toulousain, sacré champion de france, a réalisé une saison de haute volée. Il est le premier de notre classement dans la revue de l'élite.

Qui d’autres que Julien Marchand pouvait prétendre à la première place de ce classement ? Il a beau préférer les batailles de l’ombre à la lumière des grandes envolées, apparaître peu dans les médias et s’abriter derrière un patronyme passe-partout, Julien Marchand s’affiche aujourd’hui probablement comme le meilleur talonneur du monde. Tant avec son club du Stade toulousain avec qui il a été sacré Champion de France pour la troisième fois, qu’avec le XV de France avec qui il a marqué en novembre dernier son premier essai international contre l’Australie, il est incontournable. Sa puissance et sa capacité à contester les ballons n’ont d’équivalent que sa précision sur les lancers en touche. Sa mobilité n’a rien à envier à certains joueurs de troisième ligne. À tel point qu’il a été nommé parmi les prétendants au titre de meilleur joueur européen par l’EPCR. Une prouesse. Et pour cause. Vous en connaissez beaucoup des talonneurs récompensés par ce genre de distinction ? Et pourtant, il s’est frayé un chemin au milieu de Grégory Alldritt (Stade rochelais), Caelan Doris (Leinster), Elliot Daly (Saracens), Siya Kolisi (Sharks), Garry Ringrose (Leinster) ou encore Antoine Dupont (Stade toulousain). Que des beaux noms, aucun talonneur… C’est dire la qualité de la saison, encore une fois, du si discret Julien Marchand. D’aucuns diront, à juste titre, qu’en finale du Top 14, la première ligne toulousaine a franchement souffert en mêlée fermée face au trio Wardi-Bourgarit-Atonio. Mais sur l’ensemble de la saison, Julien Marchand mérite amplement cette première place.

Bourgarit, au nom de l’Europe

Affirmer que Pierre Bourgarit a eu une influence colossale sur les résultats du Stade rochelais relève de l’euphémisme. Le talonneur, natif du Gers, a réalisé, au niveau européen, une saison exceptionnelle, couronnée d’un second titre de champion d’Europe consécutif. Dans cette compétition, selon OptaJonny, l’organisme spécialisé dans les statistiques rugbystiques, le talonneur international a battu, en moyenne, 5,1 défenseurs par match, ce qui est le plus gros total des joueurs ayant disputé au moins 200 minutes, cette saison, en Champions Cup. Un exemple parmi d’autres. Et puis, que dire de sa performance en finale de Top 14 ? Lui et ses potes de la première ligne, Reda Wardi et Uini Atonio, ont mis au supplice le pack du Stade toulousain. Las, le scénario final s’est révélé cruel. Qu’importe. Pierre Bourgarit a encore franchi un palier cette saison. Cela n’a pas échappé au sélectionneur du XV de France Fabien Galthié, lequel l’a convoqué dans la liste des quarante-deux joueurs qui vont préparer le Mondial.

Ivaldi, solide sur les bases

Pour sa première saison avec le Stade français, Mickaël Ivaldi a répondu présent. Il a été l’un des joueurs les plus utilisés (1 089 minutes de temps de jeu, 18 titularisations pour 19 feuilles de match sur 26 possibles). Et les statistiques en conquête (lire par ailleurs) ne sont pas étrangères à ses performances. En touche, le stade français s’est appuyé sur le meilleur alignement du Top 14. Avec 84,9 % de ballons gagnés, aucune autre équipe n’a fait mieux. Surtout, les joueurs de Laurent Sempéré ont souvent parfaitement exploité ces munitions. Ils sont passés maître dans l’art de structurer des ballons portés pour déposer le ballon dans l’en-but adverse, Ivaldi en pilote de maul. Et que dire de la mêlée ? Certes, Toulon a fait mieux, mais les Parisiens affichent 89,7 % de réussite sur ses introductions. Et a récolté la bagatelle de 71 pénalités dans ce secteur de jeu. Un chiffre pharaonique pour lequel Mickaël Ivaldi a grandement œuvré. 

Les surprises : Tarrit première, Lamothe confirme

Pour sa première saison en Top 14, Janick Tarrit intègre le top 10 des meilleurs talonneurs de la saison. Une sacrée performance pour l’ancien capitaine de l’Uson. « Il cochait toutes les cases pour ce rôle-là, disait de lui en début de saison le manager Xavier Péméja. Performances, investissement et intelligence, c’était un de nos meilleurs éléments. » Au printemps 2022, Tarrit avait d’ailleurs mené ses troupes, pour la première fois de l’histoire de son club formateur, dans le dernier carré de la Pro D2. Une prouesse pour ce jeune joueur qui ne vivait alors que sa première saison de rugbyman professionnel à temps plein. Et pour cause. Pour cet enfant du Sancerrois, arrivé à 17 ans à l’Uson, bac S en poche, la priorité, c’étaient les études jusqu’à devenir Ingénieur automobile. Pour lui, le fossé était donc grand en débarquant au Racing 92. Mais il a su profiter des longues semaines d’absence de Camille Chat, pour s’imposer et afficher sa puissance et son dynamisme. Il est d’ailleurs fort possible que l’on reparle vite de lui dans les années à venir.
Dans un autre registre, Maxime Lamothe a confirmé tout son potentiel et s’affirme de plus en plus comme un leader du paquet d’avants de l’Union Bordeaux-Bègles. Toutes compétitions confondues, il a disputé vingt-neuf rencontres. Souvent avec une franche réussite. Dans cette droite lignée, Teddy Baubigny, passé du Racing 92 au RC Toulon, a relevé le défi. Il s’est souvent montré à son avantage et a fait jouer la concurrence avec Anthony Etrillard, lequel n’est pas passé loin dans une place du Top 10, et Christopher Tolofua. Enfin, à 31 ans, Facundo Bosch a été l’un des fers de lance du pack bayonnais qui a donné du fil à retordre à de nombreuses mêlées.

Les décèptions : Tolofua discret, Peyresblanques en développement

Pour sa quatrième saison avec le RC Toulon, Christopher Tolofua s’est montré très discret. L’ancien joueur du Stade toulousain et des Saracens (Angleterre) ne compte que quatre titularisations cette saison en Top 14. Le chiffre est famélique. Certes, la concurrence était lourde avec Teddy Baubigny et Anthony Etrillard. Mais l’international français n’a pas assumé son statut. La raison ?Il s’est présenté en début de saison loin d’une forme optimale, ce qui lui a valu un sermon de la part du Pierre Mignoni et Franck Azéma. Ensuite, il a traîné les conséquences d’une grosse béquille et ne s’est jamais vraiment installé dans la rotation. Un peu comme le jeune talonneur du Stade français Lucas Peyresblanques. Arrivé dans la capitale contre une forte indemnité versée au Biarritz olympique, le natif du Pays basque a parfois déçu et s’est heurté à l’expérimenté Mickaël Ivaldi. La qualité de ses lancers lui a souvent été reprochée. Il ne compte que quatre titularisations en Top14 tout comme le troisième talonneur Laurent Panis. Le futur staff du Stade français attend bien plus de lui la saison prochaine.

Le classement complet

  • 1. Julien Marchand

Stade toulousain - Né le 10/05/1995 - 1,81 m ; 108 kg - Temps de jeu : 671 minutes - Points : 5 - Sélections : 39

  • 2. Pierre Bourgarit

La Rochelle - Né le 12/09/1997 - 1.84 m ; 108 kg - Temps de jeu : 912 minutes - Points : 25 - Sélections : 7

  • 3. Mickaël Ivaldi

Stade français - Né le 20/02/1990 - 1,81 m ; 108 kg - Temps de jeu : 1145 minutes - Points : 10 - Sélection : 0

  • 4. Peato Mauvaka

Stade toulousain - Né le 10/01/1997 - 1,84 m ; 115 kg - Temps de jeu : 911 minutes - Points : 10 - Sélections : 21

  • 5. Maxime Lamothe

UBB - Né le 03/10/1998 - 1,84 m ; 104 kg - Temps de jeu : 13016 minutes - Points : 5 - Sélection : 0

  • 6. Facundo Bosch

Bayonne - Né le 08/08/1991 - 1.80 m ; 100 kg - Temps de jeu : 1367 minutes - Points : 30 - Sélections : 11

  • 7. Brandon Paenga-Amosa

Montpellier - Né le 25/12/1995 - 1,83 m ; 117 kg - Temps de jeu : 988 minutes - Points : 25 - Sélections : 14

  • 8. Gaëtan Barlot

Castres - Né le 13/04/1997 - 1.84 m ; 107 kg - Temps de jeu : 1106 minutes - Points : 10 - Sélections : 7

  • 9. Teddy Baubigny

RC Toulon - Né le 02/09/1998 - 1,84 m ; 109 kg - Temps de jeu : 758 minutes - Points : 5 - Sélection : 1

  • 10. Jannick Tarrit

Racing 92 - Né le 29/10/1998 - 1,83 m ; 108 kg - Temps de jeu : 1095 minutes - Points : 5 - Sélection : 0

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