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Portrait - Maxime Marty, retraité à seulement 25 ans, raconte le début du reste de sa vie

Par Pablo Ordas
  • Maxime Marty : "J’ai fait le tour dans le rugby, je me suis donné pas mal de chances"
    Maxime Marty : "J’ai fait le tour dans le rugby, je me suis donné pas mal de chances" Midi Olympique - Stéphanie Biscaye
Publié le Mis à jour
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Champion du monde avec l'équipe de France U20 en 2018, l'ailier a récemment décidé de mettre un terme à sa carrière, à seulement 25 ans. Il explique, ici, pourquoi. 

Le choix peut surprendre. Il est pourtant mûrement réfléchi. À 25 ans et alors qu’il entre dans la force de l’âge, Maxime Marty a annoncé, début mai, mettre un terme à sa carrière, après cinq saisons passées dans la peau d’un joueur de rugby professionnel. "Je me dis que l’après-rugby va arriver très vite. Aujourd’hui, je préfère penser à moi, à plus tard et essayer d’avoir un métier qui me plaît beaucoup pour la suite", explique le Toulousain. Pour prendre en main son avenir, Marty a passé, à l’automne 2022, un concours pour intégrer une école de kinésithérapie à Barcelone et va s’installer pour au moins quatre ans en Catalogne, au pays où le foot est roi, très loin d’un rugby avec lequel il veut prendre du recul.

Marty : "Je pense que je me suis un peu lassé"

Formé au Stade toulousain, puis révélé à Bayonne, avant de porter les couleurs du Stade montois et de Carcassonne, l’ailier a beaucoup voyagé dès le début de sa carrière, puisqu’il a connu quatre clubs en cinq saisons. "J’ai fait le tour dans le rugby, je me suis donné pas mal de chances, souligne-t-il. J’ai fait pas mal de sacrifices et je n’ai pas eu le retour espéré. Je pense que je me suis un peu lassé." Biberonné à l’école rouge et noir, Maxime Marty avait un rêve : porter le maillot du Stade en Top 14. Il l’a partiellement réalisé (neuf matchs et huit titularisations entre 2019 et 2021), mais n’a jamais réussi à s’imposer dans l’effectif rouge et noir. "Quand tu as goûté une fois au Top 14, tu as envie d’y retourner, avoue le jeune homme. Je suis un compétiteur, je voulais jouer au meilleur niveau, en Top 14, et après plusieurs tentatives, plusieurs chances, ça n’a pas forcément pris."

À chaque fois, c’est en Pro D2 qu’il est venu chercher du temps de jeu, pour essayer de se relancer. Il a disputé 15 rencontres à Bayonne, 6 à Mont-de-Marsan (où il avait été prêté en cours d’année) et 21 à Carcassonne, en deux ans. "Sur ma dernière année à "Carca", poursuit Marty, j’ai beaucoup joué en début de saison et plus rien du tout pendant six mois, avant de revenir sur les deux derniers matchs. J’aspirais à mieux à ce niveau-là. Dans le sport de haut niveau, des fois, tu t’entraînes, tu bosses comme un âne, tu peux être très en forme et malheureusement, les choix du coach font que tu n’es pas sur le terrain le samedi. C’est quelque chose qui a fini par me peser énormément. Tu ne joues pas un week-end, ça va. Deux, ça va. Trois, tu ne comprends pas et quand tu demandes des explications, il n’y en a pas forcément. À la fin, ça m’a vraiment pesé. Dans mes études, si je rate un examen, ce sera ma faute, car je n’ai pas assez bossé. Je veux être maître de mon destin et ne pas dépendre des choix du coach."

Très tôt en haut

Dans les prochains mois, donc, celui qui fut champion de France de Pro D2 avec Bayonne (2019) entamera sa nouvelle vie en Espagne, mais se laissera-t-il tenter par une aventure rugbystique en Catalogne ? "Il y a moyen que j’aille jouer au ballon chez les amateurs. En fait, j’aimerais reprendre du plaisir comme j’ai pu en prendre à certains moments. Si je rejoue au rugby, ce n’est pas pour me prendre la tête ou être dépendant de ça", annonce-t-il. Ces derniers temps, cette notion de plaisir avait disparu des radars.
Il faut dire que, très tôt, Marty a connu de grands moments de gloire, en remportant, notamment, un titre de champion du monde U20 (2018), avec une génération dorée, composée de Romain Ntamack, Arthur Vincent ou Cameron Woki.

Aujourd'hui, après avoir connu quatre clubs en cinq ans et lassé de ne pas entrer dans les plans de ses différents coachs, Maxime Marty raccroche les crampons pour entamer une seconde vie. 
Aujourd'hui, après avoir connu quatre clubs en cinq ans et lassé de ne pas entrer dans les plans de ses différents coachs, Maxime Marty raccroche les crampons pour entamer une seconde vie.  Midi Olympique - Stéphanie Biscaye

"C’est une période rugbystique où, dans ma vie, je me suis vraiment éclaté. C’est pour ces moments-là que tu vis lorsque tu es sportif de haut niveau, ce n’est pas pour autre chose. J’ai pris vraiment du plaisir pendant cette période et, par la suite, ça s’est tassé. Plus les années passaient, moins j’en prenais. Je pense que c’est ça qui a été difficile à vivre et qui m’a fait me poser les bonnes questions", reconnaît-il. Celles-ci l’ont conduit à prendre ce virage à 180 degrés et à partir vers une nouvelle vie, qui ne l’effraie pas, au contraire. "Il me tarde de passer à autre chose pour penser à autre chose, vivre autre chose et continuer de grandir dans la vie. Ça ne s’arrête pas là. S’il n’y avait que le rugby dans la vie, ce serait presque triste. Je n’ai pas peur de l’après, au contraire, j’ai envie d’y être…"

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