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Finale Top 14 - "Ils peuvent lui faire une statue", "Il n’a pas raté un entraînement"... Romain Sazy (La Rochelle) vu par ses entraîneurs

  • Romain Sazy (Stade rochelais) va tirer sa révérence après la finale du Top 14
    Romain Sazy (Stade rochelais) va tirer sa révérence après la finale du Top 14 - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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À 36 ans et après treize saisons au Stade rochelais, Romain Sazy prendra sa retraite à l’issue de cette finale de Top 14.

Il aura fait l’unanimité auprès de ses entraîneurs tout au long de sa carrière.

Laurent Travers était l'entraîneur de Romain Sazy à Montauban
Laurent Travers était l'entraîneur de Romain Sazy à Montauban

Laurent Travers, son entraîneur à Montauban (2005-2009) : "Il accrochait toujours un maillot"

"C’était déjà un besogneux, un mec qui accroche tout le temps, toujours dans le combat. Il n’a pas changé même s’il a évolué avec l’expérience. Mais à l’époque les gens disaient : Il n’est pas si, il n’est pas ça… mais il était toujours présent, accrocheur. C’était vraiment quelqu’un d’attachant avec des valeurs de combat. Il ne lâchait jamais rien, dur au mal. C’était déjà un meneur, qui accrochait toujours un maillot, qui emmerdait toujours l’adversaire. Il était tout le temps en train de mettre le bazar dans l’équipe adverse et il n’a pas changé. Mais c’était vraiment un mec attachant. J’ai toujours plaisir à le voir car il a des très belles valeurs."

Serge Milhas était son entraîneur à La Rochelle (2010-2011)
Serge Milhas était son entraîneur à La Rochelle (2010-2011)

Serge Milhas, son entraîneur à La Rochelle (2010-2011) : "Le regret de ne pas l’avoir entraîné plus longtemps"

"Nous sommes allés le chercher à Valence-d’Agen en tout début de saison. Il s’est malheureusement blessé rapidement et il a été arrêté cinq à six mois donc je n’ai pas eu la chance de l’entraîner très longtemps. C’est un véritable regret car il avait un super état d’esprit. C’était difficile d’imaginer qu’un mec qui venait de Montauban et sur le point de s’engager en Fédérale 1 ferait cette carrière avec La Rochelle en étant double champion d’Europe et bientôt champion de France (rires). Tout comme il était difficile de penser que le Stade rochelais évoluerait à ce niveau. Personne ne vous dira du mal de lui. C’est un gars reconnaissant, respectueux, qui est un peu comme moi et les Gersois, c’est un homme de la terre, donc nous avions des valeurs communes. C’est un leader mais ce n’est pas un aboyeur. C’est un gars respectueux, qui réfléchit et qui sait ce qu’il dit. Je savais que sur la durée il allait s’imposer. Il va rebondir dans le club et ce n’est pas un hasard. Le Stade rochelais a une forte culture club et je pense que les dirigeants pensent à lui sur autre chose."

Patrice Collazo était son entraîneur à La Rochelle (2011-2018)
Patrice Collazo était son entraîneur à La Rochelle (2011-2018)

Patrice Collazo, son entraîneur à La Rochelle (2011-2018) : "Ils peuvent lui faire une statue à La Rochelle"

"Il n’est jamais blessé, il est capable d’enchaîner les matchs et il démontre une régularité dans la performance depuis dix ans. Je ne l’ai jamais connu en méforme. Il a toujours fait entre vingt-cinq et trente matchs par an. Il avait un potentiel, une régularité et il avait cette capacité à être un leader hors normes dans le vestiaire. Il a toujours été impliqué dans la stratégie notamment sur la touche. Vous ne pouvez pas jouer autant de temps à ce niveau-là en étant simplement un mec avec des qualités humaines. Il a toujours été sous-côté dans le Top 14 mais il a de grandes qualités. Je l’ai fait jouer pendant de nombreuses années en troisième ligne car il avait un grand sens du jeu, un sens de l’anticipation avec la capacité de toujours faire le geste juste, tout en mettant beaucoup d’agressivité dans toutes ses tâches. Avec le gros Uini, c’était le premier joueur que je cochais sur la feuille de match. Romain Sazy n’a pas besoin d’être capitaine, tout comme Uini. Ce sont des capitaines au quotidien. Ils ont toujours été les « darons » dans le vestiaire pendant huit ans et ça se voit que c’est toujours le cas. Les titres viennent récompenser la fidélité d’un mec envers un club, ça récompense aussi le niveau du joueur. Il n’a pas de sélection mais c’est le cas dans tous les grands clubs. Je l’ai connu à Toulouse. Des joueurs n’avaient pas de sélection et pourtant ils étaient les hommes de bases et les piliers du club. Je lui ai toujours dit de mettre son étoile de shérif avant les matchs et ça l’énervait. Il en a deux maintenant sur le maillot. Ça le fera rire. C’est un joueur qui m’a marqué dans ma carrière. Humainement déjà. Nous avons une relation fusionnelle. Je connais sa famille, je sais comment il a grandi, je sais plein de choses et aujourd’hui je suis heureux pour lui mais c’est aussi une émotion de le voir quitter le terrain. Mais ça sera un très grand entraîneur. Il finit sa carrière titulaire parce qu’il a gagné sa place. Ce n’est pas un passe-droit. La « Saze » qu’il soit dans l’équipe ou pas, il s’entraîne de la même façon. Il joue parce que c’est le meilleur. C’est un compétiteur. Je l’ai toujours vu à l’intersaison vouloir être le meilleur, avec la volonté de finir devant les autres. C’est un garant d’une certaine éthique de travail. Pour un entraîneur, c’est un grand luxe et quand les joueurs comme lui partent ça laisse un grand vide. Ils peuvent lui faire une statue à La Rochelle."

Grégory Patat était son entraîneur à La Rochelle (2018-2021)
Grégory Patat était son entraîneur à La Rochelle (2018-2021)

Grégory Patat, son entraîneur à La Rochelle (2018-2021) : "Il est très bon dans la continuité du jeu"

"On ne l’appelle pas le shérif pour rien. Il est très exigeant, rigoureux. Il est à 100 % à tous les entraînements. En dehors du rugby, il fédère tout le groupe autour de lui. Il porte fièrement les couleurs du club et il a toujours mis l’institution au-dessus. On n’arrive pas à plus de 300 matchs avec le même club sans être un grand compétiteur. Il commence toutes les semaines avec la volonté d’être titulaire. C’est un grand leader de touche. Il est aussi très bon dans la continuité du jeu. Il est toujours au soutien pour maintenir le momentum de l’attaque. Surtout, il reste toujours dans le système, respecte les consignes. Pour lui, la règle, c’est la règle. Chaque année, de tout temps, des gens se sont demandé si « Saz » allait être titulaire la saison suivante mais par son travail et son état d’esprit, il est toujours présent. Il n’avait pas fait les matchs importants en fin de saison l’an dernier mais il a renversé la donne cette année. Il est posé mais il a des mots percutants. Il sait aller à l’essentiel. Sur le terrain, il a souvent la gueule partagée car c’est un combattant. Il a eu des accrochages avec pas mal de joueurs car quand il porte le maillot rochelais, il a la volonté de protéger son territoire avec rage."

Romain Carmignani est son entraîneur à La Rochelle (depuis 2021)
Romain Carmignani est son entraîneur à La Rochelle (depuis 2021) Icon Sport - Icon Sport

Romain Carmignani, son entraîneur à La Rochelle (depuis 2021) : "Je pense qu’il n’a pas raté un entraînement"

"C’est incroyable sa constance et sa discipline pour répéter les efforts. Au-delà de jouer pendant treize ans au Stade rochelais, je pense qu’il n’a pas raté un seul entraînement. Je suis impressionné par sa résilience et son abnégation. J’ai arrêté ma carrière à 31 ans car je n’avançais plus et lui est toujours incroyable dans ses performances à 36 ans. Serge l’avait recruté mais il était arrivé avec une douleur au pied mais il a quand même joué. Je crois qu’il a fait un match avec le pied cassé. C’est limage de l’humilité, et de toujours travailler sans jamais dire un mot plus haut que l’autre."

Denis Charvet était son manager aux Barbarians
Denis Charvet était son manager aux Barbarians

Denis Charvet, son manager aux Barbarians : "Si je ne dois retenir qu’un seul joueur, c’est lui"

"En côtoyant le joueur, tu te rends compte de la dimension humaine naturelle de cet homme. Il est dans la transmission. Il a une carrière extraordinaire et il ne lui a manqué qu’une sélection. Il a eu la Marseillaise avec les Barbarians et il aurait peut-être mérité mieux. C’est un garçon qui est rare. C’est le dernier des Mohicans qui est en train de mourir. Il a une âme tellement belle. Il a une bonté et une générosité naturelles qui irradient un groupe. C’est inexplicable. Je me suis régalé avec lui et c’est tellement mérité ce qui lui arrive. C’était son destin, ça devait se passer comme ça pour un garçon comme ça. ça aurait été malheureux qu’il finisse sans titre. Depuis quinze ans que je m’occupe des Babaas, si je ne dois retenir qu’un joueur, c’est lui. Il devrait prendre le témoin, me remplacer. J’aimerais qu’un jour il vienne me voir. S’il n’avait pas été là, je ne pense pas que le parcours de La Rochelle aurait été identique lors des dix dernières années. On ne se rend pas compte de l’importance capitale des leaders qui sont en mission. Lui est en mission, il est habité sans pour autant le savoir. Il incarne ce qu’il est. Je pourrais parler de lui pendant des heures. Quand je lui ai remis le maillot l’en dernier à Houston avec les Babaas, j’avais préparé un discours et finalement, je n’ai rien pu dire. Les larmes sont montées et j’ai simplement réussi à dire qu’il était le plus Barbarian des Barbarians. Tout était dit même si ce n’est pas assez par rapport à la dimension de ce garçon. On parle souvent des valeurs, et on les galvaude. Mais lui, il incarne ces fameuses valeurs du rugby. C’est un symbole. Il va être entraîneur des espoirs mais je crois que son destin va au-delà. Je le vois bien remplacer Vincent Merling un jour. Je pense qu’ils ont une filiation très forte."

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