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Top 14 - Bordeaux-Bègles : un joli parcours de guingois

  • Après la défaite en demie, Frédéric Charrier a évoqué le projet de façon globale. L’entraîneur a exprimé son regret quant au départ de Christophe Urios, à la tête du sportif.
    Après la défaite en demie, Frédéric Charrier a évoqué le projet de façon globale. L’entraîneur a exprimé son regret quant au départ de Christophe Urios, à la tête du sportif.
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Les Bordelais ont encore subi les affres d’une élimination en demi-finale. Après une saison aussi mouvementée, c’était presque inespéré.

Pour la troisième fois d’affilée, les Bordelais se sont donc arrêtés en demi-finale. Ils n’ont pas vraiment existé à Saint-Sébastien. À chaud, Jefferson Poirot évoqua un pack qui défendit très mal sur les ballons portés, "des avants qui n’ont pas assez bougé pour offrir des munitions aux trois-quarts, des choses qu’on a faites en première mi-temps, qu’on ne fera pas la saison prochaine." Le pilier fit aussi une allusion au fameux "ping-pong" que les Bordelais ont maintenu contre vents et marées, même à quinze contre quatorze.

Charrier revendique son héritage

De toute façon, le score à la pause (21-3) avait scellé le verdict de ce match qu’on espérait plus serré, même si cette place dans le dernier carré ressemblait à un mini-exploit après une saison si agitée. En forme de testament, Frédéric Charrier a prononcé ces paroles loin d’être anodines pour évoquer la page qui est en train de se tourner à l’UBB : "Oui, effectivement, on a démarré ce projet il y a quatre ans. J’aurais aimé le terminer avec Christophe Urios, car c’est lui qui l’a monté. Quand il est parti au mois de novembre, on a tous dit qu’on voulait continuer avec lui. Les joueurs étaient d’accord. Ce soir, j’ai une pensée pour lui. Avec Christophe, je pense qu’on aurait pu aller un peu plus loin. C’est la fin d’un cycle de quatre années à l’UBB. Quand nous sommes arrivés, le club ne s’était jamais qualifié. L’objectif était de changer de catégorie et de faire partie des clubs qui comptent. On ne peut pas revenir sur la première année qui a été arrêtée par le Covid mais, sur les trois suivantes, on a fait partie des quatre meilleurs du championnat et ce n’est pas facile. C’est une satisfaction."

Certains joueurs ont fait la moue en entendant ça, séquelle de la crise de l’automne 2022 quand le président Marti choisit se séparer de Christophe Urios, sous la pression d’une partie de son effectif. Ses adjoints Frédéric Charrier et Julien Laïrle se sont donc retrouvés en première ligne, avec, on l’a compris, un fonctionnement moins vertical. La semaine passée, Frédéric Charrier nous avait décrit une deuxième partie de saison marquée par des débats plus fréquents avec les joueurs que sous l’ère Urios. La crise de novembre avait donné des pouvoirs et aussi des responsabilités supplémentaires aux joueurs. Nous l’avons senti dans les propos de Jefferson Poirot : "Il y a beaucoup à retirer de cette saison, on a eu le caractère pour en arriver jusque-là. On sait qu’on peut compter les uns sur les autres. On se l’était promis… On s’est beaucoup battus. En novembre, beaucoup pensaient qu’on terminerait à la douzième place et nous finissons quand même dans le dernier carré. On est en bon chemin. Maintenant, il faut basculer vers une autre étape." La situation de l’UBB nous a replongés dans nos éternelles interrogations. La dialectique de l’entraîneur et de l’entraîné.

L’éternelle question de l’entraîneur et de l’entraîné

Nous avions compris qu’en 2022, après le célèbre "clash" de Perpignan (Urios fustigeant Jalibert et Woki après une défaite lors du dernier match de saison régulière 2021-22), les joueurs s’étaient déjà pris en main pour montrer ce qu’ils savaient faire. On se souvient d’eux, répondant au match suivant par une célébration spécialement dédiée. Un an après, il en restait quelque chose. Poirot encore : "Ce n’était pas facile de se retrouver là, il faut saluer le travail des joueurs et du staff. On a puisé dans nos ressources et cette saison m’a appris combien la force d’un groupe est importante. Il y a un staff, un manager mais au final, on se rend compte que si le groupe décide quelque chose, il peut aller très loin. On avait le choix de laisser couler, au lieu de quoi on s’est dit que ce ne serait pas une saison de transition. Avec les entraîneurs, ça n’a pas toujours été facile, nous n’avons pas toujours été d’accord. Pour eux aussi, la situation était dure à gérer, mais ils ont tenu le cap, ils ont su dire les choses quand il le fallait. On s’est tirés mutuellement, nous avions envie d’écrire une histoire ensemble." On croit comprendre que l’option du jeu ping-pong (lire ci-dessous) qui n’a pas si mal réussi sur la durée est venue du staff, par exemple. Le fait que Frédéric Charrier et Julien Laïrle rejoignent "CU" la saison prochaine à Clermont aura apporté un piment supplémentaire à ce fonctionnement un rien baroque. La cohabitation entre le duo Charrier-Laïrle et un groupe de fortes personnalités aurait pu plus mal se passer, c’est ce que nous retenons de ces sept mois forcément brinquebalants, forcément pesants mais à qui nous avons trouvé du charme. Celui de voir les organisations les mieux planifiées entrer en turbulence et quand même produire des résultats. Après tout, ce n’est qu’un jeu, une affaire d’hommes et d’orgueil.

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