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Reportage. Finale de Nationale - Dax ou la réussite des petites choses...

Par Laurent TRAVINI
  • Les Dacquois sont parvenus à obtenir leur montée en Pro D2 au terme d’une saison globalement très bien maîtrisée. L’apport du manager Jeff Dubois fut indéniable. Photo Cheyenne Biollet
    Les Dacquois sont parvenus à obtenir leur montée en Pro D2 au terme d’une saison globalement très bien maîtrisée. L’apport du manager Jeff Dubois fut indéniable. Photo Cheyenne Biollet
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La saison de l’US Dax commencée par un modeste stage en Dordogne, se termine en apothéose par une montée en Pro D2 et une finale de Nationale opposant logiquement les deux premiers de la saison régulière. Jeff Dubois décrypte les moments forts de l’aventure.

"Je vous parle d’un temps, que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…". Un temps où les Dacquois enchaînaient les phases finales et les sélections. Ce temps-là, révolu depuis plus de vingt ans, a laissé place à beaucoup de regrets dans la cité thermale. Pour cette demi-finale retour, voir plus de 9 000 personnes à Maurice-Boyau témoigne de la liesse de voir les Rouge et Blanc, de nouveau en haut de l’affiche. On ne peut pas parler de la saison du renouveau dacquois, sans parler de son principal artisan, son manager Jeff Dubois. Avec des moyens contraints, l’ancien Dacquois a su trouver un staff et des joueurs pouvant se fondre dans sa philosophie. Voici les chapitres d’une saison historique pour le club landais, fait de petites choses, qui en contiennent des grandes, commentés par le manager landais.

Un projet et un staff

Après le projet de remontée sur cinq ans, présenté par ses dirigeants, la première préoccupation du manager a été de constituer un staff technique : "J’ai sollicité deux vieilles connaissances : Marc Dal Maso, un vrai landais qui connait le club et un ancien coéquipier à Dax, Hervé Durquety, reconnu pour son travail avec le Portugal. J’ai complété ce staff en confirmant deux personnes déjà en place ; le préparateur Christophe Damien et l’analyste vidéo, Fabrice Duberger."

Un effectif à consolider et à étoffer

Du côté de l’effectif, le manager a construit son groupe autour d’une ossature ayant vécu une saison difficile. "Avec nos contraintes budgétaires, il a fallu faire preuve d’audace et avoir un peu de chance. Le retour de Max Delonca et la signature de Mat Luamanu, représentaient des données plutôt sûres. Hervé Durquety a attiré mon attention sur un certain Rodrigo Marta. Il était inconnu, j’ai fait confiance les yeux fermés à Hervé… et j’ai eu raison ! J’ai ensuite axé le recrutement sur des joueurs issus de centres de formations, avides de temps de jeu."

Un stage en Dordogne, pierre fondatrice de l’édifice

"Avec le peu de moyens mis à notre disposition, il a fallu organiser un stage de pré-saison. Grâce aux conseils de mon ami Rémy Deltreuil, nous avons choisi la simplicité et la frugalité. C’est dans le club amateur du Lardin-Saint-Lazare, en Dordogne, que nous avons posé nos valises et les bases de ce qu’allait être notre vie de groupe. On a dormi ensemble dans un gymnase, en veillant à assurer une bonne literie et les repas nous ont été préparés par nos hôtes. Le projet de jeu a été donné. Le travail sur le terrain a été tout de suite intégré et sérieux. On s’est octroyé des activités et surtout de la bonne humeur." On fortifie souvent les choses avec des choses simples, mais profondes. "Les mecs auraient pu mal réagir, mais on a vu combien ce groupe était sain et qu’on pouvait entrevoir de belles choses. C’est pour moi, la pierre fondatrice de cette saison", analyse le manager dacquois

Les petits plaisirs du quotidien

Dans cet esprit des petites choses qui font le lien entre les hommes, Jeff Dubois sollicite un petit groupe de bénévoles pour agrémenter le quotidien. "J’ai demandé à Bernard Duvignac, Frédéric Dubois, Claude Bats et "J.-P." Mariette de nous concocter des petits déjeuners simples et de prendre soin de notre linge. Ce n’est pas grand-chose, mais ces petits détails ont aussi cimenté cet esprit de groupe. ll s’est créé un lien fort de respect entre les joueurs et ces bénévoles. Je remercie ces hommes de l’ombre qui donnent de la lumière au quotidien."

Le premier match d’un bloc décisif.

"On a d’abord reçu l’équipe de Bourg-en-Bresse, relégué de Pro D2. Je ne vous cache pas qu’on a eu la pression. La victoire (23-17) a lancé la saison. Le match suivant, à Nice, nous avons vaincu le syndrome de l’an dernier. Je me souviens qu’Hervé Durquety m’avait fait remarquer combien les gars semblaient sereins sur le terrain. Menés une bonne partie du match, nous avons gagné d’un point (12-13)."

Première défaite à Bourgoin (28-26)

"À Bourgoin, on s’est fait bouger. On a eu jusqu’à seize points de retard. Mais les gars, dans un environnement hostile, ont fait preuve de résilience et ont failli faire un coup là-bas. Je pense que ça a conforté l’idée que ce groupe se construisait une âme. La deuxième défaite à Albi a été dure (37-22). On a pris une danse en première mi-temps avec un 25-0, mais ce match nous a fait grandir…"

Le match déclic à Valence et un hymne.

"Avec l’absence des portugais Marta, Ferreira, partis pour les qualifs du mondial, il nous a fallu composer. Nous sommes allés sans complexes dans la Drôme pour défier le leader. Dans le vestiaire, j’ai dit aux joueurs que s’ils voulaient un avant-goût de la Pro D2, ce qui les attendait dehors pouvait leur en donner un… On gagne 20-24 et je crois qu’on a compris à ce moment-là que notre saison allait être spéciale. On gagne un mois plus tard à Bourg en Bresse (13-15) et on se cale à la première place du classement. J’avais proposé au groupe de trouver un hymne pour fêter les victoires. La reprise de "sweet caroline" de DJ Ötzi est devenue notre porte bonheur !"

Onze victoires d’affilée et un coup d’arrêt.

"La reprise après les fêtes de Noël a été compliquée. On gagne contre Nice sur le fil et à la 86e (27-23à grâce notamment à la rentrée d’un demi de mêlée de 18 ans, Jules Lartigau. C’était important, pour moi, de montrer que les jeunes avaient leur chance… On enchaîne les victoires et pendant le tournoi, sans nos internationaux, on perd à Blagnac (33-22) et dans la foulée à domicile contre Albi (6-11). On a craint que ces deux défaites laissent s’installer le doute, alors on a changé des petits trucs. On a réagi à Rennes en suivant (6-27) et surtout on a sorti un gros match à Boyau contre Valence (26-23)."

Le sprint final

Assuré de jouer une demi-finale, le manager lance à Narbonne sept jeunes entre 18 et 20 ans. "C’était un symbole, mais c’était important pour moi de le faire !" Le dénouement de cette demi-finale et de son scénario hitchcockien ouvre au club, les portes de la Pro D2 et d’une formidable finale. Le roman de la saison de l’US Dax mériterait, comme épilogue, le premier titre en sénior de sa longue histoire…

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