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Champions Cup - En finale, Grégory Alldritt a forcé le respect

Par Nicolas Zanardi
  • Greg Alldritt était le capitaine du Stade rochelais, ce qui l’a amené à prendre part au toss. Une séquence qui a surmotivé le numéro huit, en raison d’une poignée de main peu appréciée...
    Greg Alldritt était le capitaine du Stade rochelais, ce qui l’a amené à prendre part au toss. Une séquence qui a surmotivé le numéro huit, en raison d’une poignée de main peu appréciée... Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany - Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Élu homme du match et joueur européen de l’année dans la foulée, le capitaine rochelais a surtout brillé par l’incroyable confiance qu’il sut insuffler à ses partenaires, gagnant en cela haut la main son duel avec son homologue James Ryan qui n’avait pas manqué de le toiser au moment du toss.

Faut-il vraiment s’étonner d’avoir vu Greg Alldritt être élu homme du match de cette finale ? On connaît par cœur les bonnes vieilles arcanes de l’EPCR, désireuses de mettre en valeur celui qui allait officiellement être élu joueur européen de l’année, succédant en cela à son bon copain Antoine Dupont. Mais les performances des Skelton, Hastoy, Seuteni et consorts auraient également pu mériter pareille récompense. Parce qu’au vrai, le numéro 8 du XV de France a connu quelques moments compliqués sur la pelouse de l’Aviva, harcelé en permanence par le poison Van der Flier qui le poussa à 3 inhabituelles pertes de balle…

De quoi céder au doute, sur cette même pelouse qui l’avait vu réaliser sa plus pauvre prestation sous le maillot bleu depuis longtemps voilà trois mois ? Précisément. Sauf qu’en grand capitaine, Gregory Alldritt n’a précisément jamais perdu confiance sous la mitraille du Leinster. Ni en lui, ni en ses partenaires, au point de revenir constamment à la charge, et surtout de faire évoluer son jeu pour se montrer davantage en passeur et orienter le jeu un peu plus sur les extérieurs où les défenseurs étaient logiquement moins concentrés, et où Paul Boudehent a notamment brillé. Cela s’appelle de l’expérience, du sang-froid ou de la confiance, et cela a absolument tout changé… «Quand on était sous les poteaux après les essais, on n’était pas inquiet. Depuis l’an dernier, on a décidé que les finales perdues, c’était fini. On savait qu’on allait scorer. En passant à 17-7, ça a été un tout autre match. Et à 23-14, la dynamique était de nouveau pour nous. Il fallait juste rester fidèle à notre stratégie.»

«On a été déçu mais on est reparti sur des mauls, encore et encore…»

Cette stratégie ? Nul besoin d’être grand clerc pour comprendre que le supertanker rochelais s’était décidé avant le match à écraser le pack du Leinster à force de ballons portés. Un plan qui fut certes facilité par la sortie sur blessure du capitaine adverse James Ryan, mais dans lequel les Maritimes ont eu le mérite de persister même lorsqu’à plusieurs reprises ils ne furent pas récompensés par M. Peyper.

Comme persuadés, dans le sillage de leur capitaine, que ce travail de sape ne pouvait que finir par payer. «Les ballons portés sont une de nos forces, même si les trois-quarts ont été énormes. On s’était dit que rien ne nous serait donné. On ne voulait pas avoir d’excuses, avoir à parler de l’arbitre même si on a été déçu plusieurs fois. Le discours de Ronan était bon : ce match allait se jouer à 23, pas à 15. Je pense au cinq de devant qui est entré, il nous a fait gagner le match. Nous n’avons pas baissé les bras, on est reparti sur des mauls, encore et encore… C’est ce qui amène l’essai de George-Henri.» Un essai qui fut aussi, et surtout, le fruit d’une décision des plus "burnées" du capitaine rochelais, snobant une pénalité offerte des 22 mètres en face qui aurait pu permettre à son équipe de revenir à 3 points pour tenter le "all-in" et l’essai de la victoire. «Avant de prendre la décision, j’ai regardé Will, Uini, Bourga. Ils étaient tous d’accord avec moi. Avec beaucoup d’humilité, on est très sûrs de notre force. On savait que si l’on prenait trois points, il faudrait gérer le renvoi derrière. Alors, on a profité d’être dans leurs 22 mètres pour insister et tenter de passer devant.»

«Il ne m’a pas regardé dans les yeux et ça, il ne faut pas faire»

Ce à quoi les avants rochelais sont évidemment parvenus, à grands coups d’épaule, avec la rage supplémentaire propre aux humiliés. Ce que Greg Alldritt ne niait pas, allumant même directement son homologue James Ryan. «Dès le toss, déjà, on ne nous a pas respectés. Le capitaine adverse ne m’a pas regardé dans les yeux quand il m’a serré la main et ça, il ne faut pas le faire. Il y a énormément de valeurs dans notre club et c’est notre détermination qui a parlé, il fallait se surpasser. C’est bien plus qu’un groupe qui a gagné aujourd’hui. Quand je vois que des joueurs hors groupe comme Pierre Popelin et Teddy Thomas pleuraient au coup de sifflet final, ça en dit long… Je pensais que l’on avait touché un sommet d’émotion l’an dernier à Marseille mais ça ne s’arrête jamais, en fait… Il faut que l’équipe reste dans ce "mood" et qu’elle continue de surfer sur la vague.»

Son capitaine avec elle qui, non content d’avoir offert sa deuxième étoile à son club, a aussi parfaitement lancé le probable futur quart de finale de Coupe du monde en jetant une pierre dans le jardin irlandais. Et bon sang, que c’est bon…

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