La puissance grenobloise contre la vitesse montoise : faites vos jeux !

C’est peut-être un peu manichéen, mais c’est tout de même la tendance générale qui se dégage de cette opposition entre Grenoblois et Montois. Les deux duels de la saison régulière ont d’ailleurs confirmé peu ou prou les caractéristiques des forces en présence. Patrick Milhet, le manager montois, vous le dira, Grenoble est une équipe qui a une grosse dimension athlétique : "C’est une équipe très puissante qui aime l’affrontement direct. Si on se met devant, si on défend, il peut y avoir battle (sic). Par contre, quand les Grenoblois sont dans l’avancée, l’adversaire subit, il se met à la faute, il est confiné dans son camp, et là ça devient plus compliqué." Au match aller en novembre, la férocité défensive des Landais avait fini par faire plier leur adversaire. Et encore au match retour il y a peu, ils étaient dans le match, et même en tête, tant qu’ils ont su défendre en avançant. Mais dès que des portes se sont ouvertes, les Grenoblois s’y sont engouffré avec appétit et beaucoup d’efficacité. "Sur le papier, ils sont bien meilleurs que nous, il faut donc trouver des ressources insoupçonnées pour relever le défi de l’affrontement." ajoute le manager.

Un huit de devant landais très mobile

Grenoble comptera donc certainement sur ses gros porteurs de ballon, nombreux, pour mettre les Montois sur le reculoir et les empêcher de recréer en permanence un réseau défensif dense et pressant. S’ils y parviennent, les Isérois ont des joueurs capables de faire des différences dans les espaces ainsi créés. À cette force dynamique, les Montois vont essayer d’opposer leurs armes, un brin différentes. Ils vont s’appuyer d’abord sur la qualité de déplacement de leurs avants, avec un huit taillé pour la course. Pour étayer cette spécificité landaise, on notera que Romain Durand et Nicolas Garrault, les deux seconde ligne, sont des troisième ligne reconvertis, aptes à aller se porter raidement au soutien de leurs trois-quarts. Lesquels pourraient détenir les clés du succès à condition que leurs avants tiennent le choc. Avec de nombreux joueurs capables de faire la différence par leur vitesse et leurs appuis, mais aussi par leur science collective de l’utilisation des espaces, le Stade montois a des armes redoutables dans le domaine offensif.

On en vient donc à la question du jeu au pied

Les Grenoblois utiliseront-ils plutôt un jeu au pied de pression pour ne pas laisser leur adversaire impulser de la vitesse en partant de loin ? On peut le penser. Les Landais, quant à eux, devraient rester fidèles à leurs principes d’un jeu d’occupation long en espérant que les Alpins leur rendent des ballons exploitables ou des remises en jeu propices à des lancements en première main.

On le voit, ce bras de fer va convoquer pas mal d’aspects techniques et stratégiques. Celui des deux adversaires qui maîtrisera le mieux son plan de jeu aura peut-être pris une option sur la victoire. Mais au final, si les débats s’équilibrent, ce seront peut-être les buteurs qui auront la victoire au bout du pied. Dans un match que l’on pressent ouvert et spectaculaire, ce serait un comble, mais c’est un scénario qu’on ne peut pas exclure.