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Champions Cup - Les bonnes recettes maritimes

Par Nicolas ZANARDI
  • La défense des ballons portés sera une nouvelle fois déterminante dans l’issue du match. En ce sens, la présence de Uini Atonio et Will Skelton dans les rangs rochelais est un réel atout.
    La défense des ballons portés sera une nouvelle fois déterminante dans l’issue du match. En ce sens, la présence de Uini Atonio et Will Skelton dans les rangs rochelais est un réel atout. Icon Sport - Icon Sport
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Capables de vaincre le Leinster en demi-finale en 2021 puis en finale en 2022, les Rochelais et leur pack d’airain sont devenus la bête noire des Irlandais. Cette saison encore, Ronan O’Gara a façonné un plan précis pour faire déjouer sa victime préférée, qui augure d’une vraie finale de « connaisseurs …

Si une équipe européenne peut bien se targuer de posséder la recette de la potion magique permettant de terrasser l’ogre du Leinster, c’est bien évidemment La Rochelle. Vainqueurs des Irlandais en demi-finale en 2021 puis en finale l’an dernier, les Maritimes constituent probablement la seule équipe du Vieux Continent à ne nourrir aucun complexe face aux gens de Dublin. Il faut dire qu’avec un Munsterman comme Ronan O’Gara qui n’abhorre rien tant que les dandys de la capitale, les Rochelais disposent d’un guide qui maîtrise comme personne les rouages du jeu des Irlandais, et se met surtout un point d’honneur à bâtir un plan susceptible de les faire déjouer.

Ce plan ? Il se fonde évidemment en premier tout sur les qualités des joueurs rochelais, au premier lieu desquelles figure bien évidemment la puissance des Atonio, Skelton, Alldritt, Botia et autres Danty ou Bourgarit. Autant d’atouts qui n’avaient, pour parler de la finale de l’an dernier, que deux objectifs à atteindre ballon en main : user Jonathan Sexton jusqu’à la corde et insister à outrance dans l’épreuve de force collective en privilégiant les pénaltouches et les mêlées que les points au pied. De fait, sachant que Sexton est forfait pour la finale de 2023, la première partie du plan est complétée avant même le coup d’envoi. Ne reste désormais plus qu’à appliquer la seconde, en particulier au sujet des ballons portés…

Les pénaltouches comme clé du match

De quoi en déduire que l’art obscur des pénaltouches pourrait constituer la clé du match ? On en est à peu près convaincu, oui… Parce que précisément, à la lumière de leur échec de l’an dernier, les Leinstermen se sont considérablement remis en question dans ce secteur, au point d’adopter pendant toute la saison la même stratégie que les Rochelais en finale en refusant de tenter les pénalités. « Ouais, je pense que le match de l’an dernier peut influer sur leur stratégie de la finale, confirmait Ronan O’Gara. Je pense effectivement que le Leinster va aller plus en touche que l’an dernier, oui. On l’a vu contre Toulouse, même si les Toulousains leur ont aussi donné l’opportunité de bien jouer, ce qu’on ne fera pas. » 

En ce sens, les gros bras, la masse et surtout l’expertise d’Atonio et Skelton dans l’art de « casser » puis étouffer les ballons portés adverses constituera encore un des meilleurs arguments rochelais dans leur quête de deuxième étoile, que les Irlandais chercheront nécessairement à contourner. « Ils savent très bien que l’on a un gros pack et que l’on s’appuie dessus, cadrait le talonneur Pierre Bourgarit. Mais si l’on reprend le match de l’année dernière, ils nous avaient mis à mal sur pas mal de ballons portés et s’ils avaient continué à le faire pendant 80 minutes, ça n’aurait peut-être pas été la même issue… Alors, on va devoir monter encore un peu notre niveau sur la défense des mauls. Ce qui est sûr, c’est que ce sera un combat âpre. » Un duel aussi physique que stratégique auquel ne goûteront probablement que les initiés, mais qui n’en vaudra pas moins son pesant de cacahuètes pour les observateurs les plus avertis, à qui cette finale risque fort de s’adresser en priorité…

Ralentir tous les rucks

En effet, ce n’est pas forcément par la qualité du jeu de passes ni par la précision des relances de jeu que se gagnera en priorité cette finale pour les Rochelais. Mais bien, comme l’an dernier, dans la vitesse de ligne en défense et l’engagement total dans les rucks. On se souvient à ce titre que l’an dernier, c’est bien l’investissement de tous les instants des Rochelais dans les mêlées spontanées qui avait permis de gripper la machine irlandaise en retardant ses sorties de balle, quitte à flirter avec l’extrême limite du règlement. On se souvient à ce titre que les entraîneurs du Leinster s’étaient après coup montrés très en colère contre l’arbitre M. Barnes, à qui ils avaient reproché d’avoir observé trop de tolérance vis-à-vis des Rochelais, étayant même leur propos d’un long rapport assorti d’une vidéo communiqués à l’EPCR. Un jeu de lobbying qui a évidemment fonctionné à plein en coulisses depuis deux semaines, et la désignation du Sud-Africain Jaco Peyper pour diriger cette finale, en espérant que l’issue de celle-ci ne dépendra pas d’une simple décision, encore…

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