La tendance de Marc Duzan : libérez Patrick Milhet !

  • En raison de l'hommage rendu à Julien Cabannes lors du dernier match de phase régulière, le Stade montois est cité à comparaître devant la commission de discipline.
    En raison de l'hommage rendu à Julien Cabannes lors du dernier match de phase régulière, le Stade montois est cité à comparaître devant la commission de discipline. Icon Sport - Loic Cousin
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Il y a la règle et son interprétation. Le protocole et l’esprit du jeu. Existe ainsi dans la table des lois de la Ligue Nationale de Rugby un long paragraphe interdisant aux protagonistes d’un match - le directeur de jeu excepté - d’interrompre une rencontre, et ce pour quelque motif que ce soit : et c’est ce texte qui fait donc aujourd’hui du Stade montois un coupable en puissance, un prévenu appelé à se justifier devant les juges de la sainte institution. Lors de la dernière journée de phase régulière de Pro D2, au cours d’un Mont-de-Marsan - Rouen dont tout le monde se foutait royalement, Landais et Normands eurent en effet l’idée de rendre un ultime hommage à l’ailier montois Julien Cabannes, 27 années passées au club et qui mettra un terme à sa carrière dans quelques semaines : à l’heure de jeu, lorsque ledit « Juju » quitta la pelouse du stade Boniface, les joueurs des deux camps dressèrent alors une haie d’honneur au milieu de laquelle se faufila l’enfant du club. Le match reprit sagement dans la seconde, sur une touche ordinaire, le talonneur montois au lancer…

On aurait évidemment dû en rester là. On aurait évidemment dû tous garder à l’esprit l’émotion notable de Cabannes, les applaudissements des uns et des autres et le bisou qu’il colla sur les joues de ses deux filles, une fois sorti du terrain. Mais à quel bougre d’Ostrogoth, à quel apprenti-dictateur doit-on qu’aujourd’hui, le Stade montois et son manager Patrick Milhet soient bientôt convoqués devant la commission de discipline de la Ligue Nationale de Rugby ? Et quels griefs retiendront donc les juges de ladite commission, le jour où viendra le temps des explications ? On n’en sait rien et ils n’en savent probablement pas beaucoup plus. Car il n’y a évidemment ni cynisme, ni volonté de nuire à quiconque dans cette initiative montoise qu’embrassèrent aussitôt les adversaires rouennais. Il y a juste un élan d’humanité pure et qu’il serait fort indélicat de salir. Au vrai, on touche ici à l’application bête et méchante du règlement, aux limites de la règle et de son interprétation et franchement, on convoquerait volontiers le pisse-vinaigre ayant rameuté sur son seul ressenti la commission de discipline de la Ligue pour qu’il s’explique, à son tour, sur cette atteinte avérée à l’esprit du rugby… Quelle connerie, nom d’un homme…

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