Tournoi des 6 Nations Féminin - Yllana Brosseau, la (bonne) surprise

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le nom d’Yllana Brosseau ne figurait pas sur le communiqué de presse diffusé le 7 mars dernier qui annonçait le groupe de trente-six joueuses retenues pour le Tournoi. On savait que la numéro un au poste se nommait Annaëlle Deshaye, derrière qui on devait trouver Coco Lindelauf et celui de l’ex-Girondine, comme c’était le cas à la dernière Coupe du monde. Mais le staff avait préféré convoquer la jeune Iséroise Ambre Mwayembe à la place de l’actuelle gauchère de Bobigny. Une petite surprise sur le papier, ainsi qu’une déception pour la joueuse : «Cela m’a fait bizarre oui, mais les membres du staff ont été honnêtes et m’ont expliqué leur choix. C’était par rapport aux résultats en club, ainsi que mes performances. Je m’y attendais un peu. Je devais m’améliorer sur le secteur offensif, et je devais prendre confiance en moi dans le jeu.»

Au moins, son plan de route était clair. Et le destin lui a offert une seconde chance. Dès la deuxième semaine de stage, Mwayembe s’est blessée et Brosseau a été rappelée la semaine précédant le premier match contre l’Italie : «J’étais très contente de retrouver le groupe, même si je ne jouais pas.» Surtout, elle a pu mettre en application les consignes du staff : «Je me suis concentrée, j’ai fait de bons entraînements et cela a payé. J’ai peu à peu pris confiance, et j’ai senti que les filles me faisaient confiance aussi.» Le deuxième coup du destin est intervenu lors de la deuxième journée du Tournoi, où Annaëlle Deshaye a écopé d’un carton rouge assorti de trois semaines de suspension contre l’Irlande. Conjuguée à une entrée en jeu peu concluante de Coco Lindelauf, Yllana Brosseau s’est retrouvée propulsée titulaire contre l’Écosse. Sa toute première titularisation en équipe de France : «Cela a été une grande fierté pour moi.»

«J’adore défendre ma ligne !»

Depuis, la Balbynienne enchaîne. Une autre première dans sa carrière, puisqu’elle connaîtra ce samedi sa troisième titularisation consécutive en Bleu : «Enchaîner, c’était pas mal de stress au début. Je voulais répéter les bonnes performances, je n’avais pas beaucoup joué à la Coupe du monde et même avant, je n’avais jamais vraiment enchaîné comme ça.» Rassurez-vous, elle le vit plutôt bien : «J’étais contente parce que je m’étais prouvé que je pouvais le faire.» La semaine dernière, on l’a vue plaquer comme deux contre les Galloises : «J’avais de l’appréhension, parce qu’on savait qu’elles étaient lourdes. Je me suis dit qu’il fallait que je pose le cerveau. Je me suis dit «Ok, elles sont lourdes, tant pis, je vais m’y filer en défense. Au pire, je ne toucherai pas le ballon du match.»» On l’a notamment vue particulièrement féroce quand les adversaires pilonnaient la ligne d’en-but tricolore : «Défendre ma ligne, c’est la phase que je préfère ! J’adore ce moment. J’aime beaucoup le contact et c’est précisément à ce moment-là qu’il y en a le plus.» Cela tombe bien, car il risque d’y en avoir pas mal aussi ce week-end, à Twickenham…