Pro D2 - Romain Lonca (Biarritz), une saison faite de hauts et de bas

C’est le lot de toutes les équipes n’ayant plus rien à jouer en fin de saison. Il faut trouver une motivation, puiser dans ses ressources et combattre encore quelques matchs même si, au bout, la récompense voulue huit mois plus tôt n’arrivera pas. Biarritz, distancé dans la course à la phase finale, battu lors de ses cinq dernières rencontres et vainqueur de seulement quatre matchs sur la phase retour vit une deuxième partie de championnat pénible. Néanmoins, il reste deux batailles aux "BOys" pour terminer leur aventure dignement et retrouver des sourires alors que les semaines moroses s’enchaînent. "Il faut bien finir devant nos supporters, notamment pour ceux qui terminent leur carrière ou qui partent dans un autre club, pose Romain Lonca. C’est une histoire de fierté. C’est ce mélange d’émotion et de motivation qui va nous pousser vendredi."

L’arrière basque, lui, ne jouera pas son dernier match avec le BOPB à Aguiléra. Sous contrat jusqu’en 2024, il sera de l’aventure l’an prochain. Pour autant, vendredi soir, il retrouvera une pelouse qu’il n’a plus foulée depuis début février et sur laquelle il n’aura joué que six fois cette saison. La faute à deux pneumothorax qui l’ont tenu éloigné des terrains de longues semaines. "J’ai fait une bonne intersaison, une bonne préparation et un bon début de saison. Je me sentais en forme et j’ai eu, début octobre, un décollement de la plèvre au niveau du poumon, rembobine-t-il aujourd’hui. Ça a été un peu effrayant, mais j’ai été bien pris en charge."

Alité dix jours

Si ce premier pépin lui a fait manquer deux mois de compétition, il a aussi eu des répercussions sur son état physique. "Je suis revenu assez éprouvé, car j’ai passé dix jours alité dans ma chambre d’hôpital, poursuit-il. Pendant ce temps, je me suis bien "désentraîné". Passé 30 ans, c’est un peu plus dur de récupérer physiquement, mais on a travaillé avec les préparateurs." Les soucis auraient pu s’arrêter là, mais en février, moins de trois mois après sa reprise, Lonca a rechuté. "C’était après le match à Oyonnax, détaille-t-il. Ce second pneumothorax était moins important, mais je me suis fait opérer à nouveau. De plus, à chaque fois, c’est une vraie reprise. Il faut se réentraîner et se réhabituer à prendre des coups." Cependant, cette saison en demi-teinte, marquée par les blessures, ne lui a pas rappelé les mauvais souvenirs de ces deux ans et demi sans jouer entre octobre 2018 et avril 2021. "Tout ce qui s’est passé avec mon épaule, c’est une histoire ancienne, je n’y pense plus, affirme-t-il. Je fais mon renforcement, je strappe et je passe à autre chose."

Ce week-end, avec l’absence de Joe Jonas (entorse de la cheville, saison terminée), Romain Lonca va démarrer dans le fond du terrain, ce qui permettra à Steeve Barry, qui a dépanné à l’arrière lors des deux derniers matchs, de retrouver son poste de prédilection, à l’aile. À ce sujet, Lonca souligne : "Cette saison, nous n’avons pas échappé à la règle du rugby professionnel, avec beaucoup de blessures. Tout le monde a donné le maximum sur les postes où il y avait des urgences. Le fait de pouvoir s’adapter, c’est une force du rugby moderne. Nous avons réussi à le faire dans la mesure du possible." Mais ça n’a pas suffi pour que Biarritz aille chercher une place dans le top 6.