Top 14 - Assurance tout (Hugo) Reus pour La Rochelle

Le gamin a du cran. Jetez donc un œil à son contrôle du torse, sur un jeu au pied adverse (27e). S’il a péché par gourmandise sur la relance, concédant la première des deux seules pénalités converties par Camille Lopez, difficile d’imaginer Ronan O’Gara lui en tenir rigueur. Lui qui aime tant les ouvreurs culottés. Hugo Reus est de cette espèce, ça saute aux yeux. Le demi d’ouverture des espoirs rochelais l’avait déjà montré, fin mars, pour sa première apparition en pro. Sur une percée à l’origine du bonus décroché à Bordeaux. Il a confirmé samedi soir contre Bayonne, pour sa première titularisation.

Sans doute serez-vous aussi surpris que nous si l’on vous dit que le garçon a grandi à son poste en se laissant envahir par la pression. « J’ai par le passé connu un peu trop de stress. Ma recette ? Du travail et de la préparation mentale. Beaucoup, beaucoup. » L’introspection en salle de presse, une heure après la rencontre, laisse pantois. Vous avez dit stress ? Quel stress ? « Je ne l’ai pas trop vu, en sourit son entraîneur Sébastien Boboul. On n’a pas hésité à le lancer, on sent qu’il est prêt à porter l’équipe. » Même une équipe remaniée dans les grandes largeurs, en manque d’automatismes, qui a rempli sa mission de conforter sa place de dauphin du leader toulousain.

« Hugo veut faire partie des meilleurs joueurs du monde »

L’ovation rendue par Deflandre en dit long. Hugo Reus a pris date. L’audace d’attaquer la ligne - « pour me mettre en confiance, me sentir bien dans mon jeu » - sur son premier ballon (3e), sa passe à hauteur pour le franchisseur Danty (16e), sa justesse sur un vicieux ballon haut (19e)… L’entame a donné le ton. « Il joue l’un des meilleurs numéro 10 du championnat cette saison (Lopez) et il lui tient la dragée haute, applaudit Quentin Lespiaucq. En plus de ça, il a pris la responsabilité du jeu au pied. À 19 ans, moi, je ne l’aurai pas fait (rires). » En deux sorties, celui qui bade Johnny Wilkinson et essaie de se « rapprocher le plus possible de lui » affiche… 100 % de réussite face aux perches (8/8) ! « Je plane sur un petit nuage, savoure le Bleuet, déjà taille patron contre l’Angleterre début mars. Depuis quelques mois, je cherche juste à me faire plaisir et pour l’instant ça me réussit bien donc je continue sur cette lancée. » La suite, coach Boboul ? « Hugo veut faire partie des meilleurs joueurs du monde ! Il a tout pour être un grand numéro 10. » Vite, garçon, une resucée !