Champions Cup - Les Saracens en reconquête face au champion en titre rochelais

Ils étaient redoutés. Au cours de la décennie précédente, les Saracens étaient devenus une impeccable machine à gagner, remportant cinq titres nationaux et trois sacres européens avant d’être rattrapés par le gendarme financier anglais, coupables d’avoir dépassé le salary cap sur quatre saisons consécutives.

Les Sarries ont donc passé une saison en deuxième division avant de faire leur retour au plus haut niveau la saison dernière. Les bannis ont encore dû patienter un an avant de retrouver une compétition dont ils voulaient devenir les rois incontestés, lancés à la chasse de Toulouse et du Leinster après avoir subi trop longtemps la loi de Toulon. Mais les Saracens n’ont toujours pas réussi à gagner depuis leur retour du purgatoire. Ils se sont inclinés en finale de leur championnat face aux Tigres de Leicester. Ils pensaient aussi frapper un grand coup en Challenge Cup. Toulon s’était fait un malin plaisir de les éliminer en demi-finale. Il n’est donc pas question de revivre une année sans titre pour la formation londonienne. Elle est d’ailleurs quasiment intouchable dans son championnat domestique, caracolant en tête avec onze points d’avance sur son dauphin Sale à trois journées de la fin de la saison régulière. Néanmoins, le directeur du rugby, Mark McCall, préfère se glisser dans la peau de l’outsider avant ce déplacement à La Rochelle : "Ce sera une autre bataille ce week-end, ce qui est très excitant car nous ne sommes jamais allés à La Rochelle et ils sont les champions en titre. Gloucester a probablement piqué la bête." Il y a fort à parier que les Ospreys ont aussi réveillé l’orgueil des Saracens en huitième de finale, puisque la franchise galloise a longtemps fait la course en tête à Londres, avant un doublé salvateur de Max Malins.

Ce devrait être un rendez-vous de revanchards et de fortes têtes ce dimanche à Marcel-Deflandre, où il faudra jouer des gros bras pour l’emporter. En effet, les Saracens basent toujours leur jeu sur la puissance et le défi frontal. C’est l’équipe qui a marqué le plus d’essais sur ballons portés depuis le début de la compétition (5) et celle qui a le pourcentage de courses dominantes le plus élevé (29 %). Les Sarries aiment venir taper la ligne notamment avec le troisième ligne aile Ben Earl qui gagne souvent les collisions ou le premier centre Nick Tompkins. Ils vont taper fort, avec l’ambition de faire tomber le champion en titre, ce qui serait un moment fort dans leur reconquête.