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Champions Cup - Colossale, la défense rochelais a maté les Saracens

  • Placé en troisième ligne, Levani Botia aura réalisé un grand match, en quart de finale de Champions Cup. Au-delà de son activité dans les rucks (4 turnovers gagnés), il aura grandement participé à la performance rochelaise en défense.
    Placé en troisième ligne, Levani Botia aura réalisé un grand match, en quart de finale de Champions Cup. Au-delà de son activité dans les rucks (4 turnovers gagnés), il aura grandement participé à la performance rochelaise en défense. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Le Stade rochelais accède au dernier carré de la compétition pour la troisième fois consécutive après avoir résisté avec courage aux assauts des Saracens pendant 80 minutes, frappant avec brio sur leurs rares situations d’attaque.

C’était un véritable siège. Les Anglais des Saracens avaient bien l’intention de sauter sur Marcel-Deflandre pour éliminer les tenants de titre et ainsi se positionner comme des prétendants sérieux à un titre qu’ils voulaient à tout prix récupérer après leur passage au purgatoire. Les Sarries n’ont cessé de s’approcher de l’en-but maritime. En vain. Ils sont restés à quai. La Rochelle a résisté, avec courage, détermination et solidarité.

Les coéquipiers d’Owen Farrell ont commencé par envoyer l’artillerie lourde pour repousser les Jaune et Noir dans leurs vingt-deux mètres. Avec Maro Itoje pour lancer l’abordage, ils pensaient rapidement trouver des failles dans la défense rochelaise, prendre en main leur destin et ainsi refroidir un stade Marcel-Deflandre chaud bouillant. Mais dans cet affrontement frontal, ce sont les Anglais qui mordaient la poussière. Le genou de Jamie George avait failli céder sur la première mêlée. Celui de Billy Vunipola a complètement lâché quelques minutes plus tard sur un coup de bélier en tentant de forcer le verrou maritime alors que les Sarries n’étaient plus qu’à cinq mètres de l’en-but.

Le Stade rochelais encaissait les coups sans broncher, tel un boxeur acculé dans les cordes tout en parvenant à maintenir sa garde. À ce petit jeu-là, les hommes de Ronan O’Gara ont du répondant, parvenant toujours à se dégager au moment opportun grâce notamment à un exceptionnel Levani Botia. Le troisième ligne fidjien ramassait les uppercuts sans bouger. Mieux, il parvenait toujours à mettre les mains sur le ballon pour renverser la pression. Il poussait à lui seul les Anglais à la faute, coupant inexorablement leurs enchaînements. L’agressivité et la solidarité des champions d’Europe, bien décidés à ne pas laisser leur couronne à l’envahisseur, ont permis de pousser les Sarries à la faute plus que de raison. Antoine Hastoy pouvait renvoyer les assaillants sur la ligne médiane. Mieux, l’ouvreur français avait permis à son équipe de mener aux points en réussissant deux pénalités lointaines, sanctionnant ainsi l’indiscipline adverse (dix-huit pénalités au total). Après avoir essayé en vain avec ses gros, Owen Farrell décidait d’envoyer sa brigade mobile dans la bataille, celle qui avait su faire la différence en huitième de finale face aux Ospreys, alors que la partie était mal embarquée, celle capable de frapper vite et fort. Le résultat était toujours le même, malgré la vitesse de Max Malins ou d’Alex Goode : la défense rochelaise prenait le dessus et Levani Botia finissait toujours par surgir, emmenant avec lui Grégory Alldritt, Pierre Bourgarit et Jonathan Danty dans cette guerre si ingrate du sol.

Quatorze victoires consécutives

Ils attendaient sans broncher leur tour, la bonne opportunité pour contrer des Anglais perdant patience devant ce rideau de fer, gâchant aussi quelques munitions en commettant des en-avant inhabituels, certainement surpris par cette farouche volonté à ne pas céder du terrain. Après trente minutes à avoir repoussé tous les assauts des Sarries qui avaient pourtant cogné avec rage, il fallait alors voler comme un papillon et piquer comme l’abeille. Et dans ce registre, le Stade rochelais a pu compter sur son demi de mêlée Tawera Kerr Barlow, frappant par deux fois sur les rares offensives maritimes, envoyé derrière la ligne par ses avants. La première fois grâce à la lecture de jeu de Grégory Alldritt, la deuxième fois grâce à la puissance de l’inévitable Levani Botia, élu sans grande surprise homme du match. C’est d’ailleurs après sa sortie du terrain que les Sarries trouvaient enfin le chemin de l’en-but pour la première et unique fois de la rencontre. Car malgré un score en leur faveur et la fatigue générée par une telle débauche d’énergie dans le secteur défensif, les Rochelais continuaient à faire don de leur corps, se glissant à deux reprises sous le ballon alors que l’essai semblait imparable. « L’état d’esprit de l’équipe était énorme aujourd’hui, reconnaissait Tawera Kerr-Barlow. Parfois, ce n’est pas le talent qui compte. »

Les Rochelais ont les deux, eux qui vont disputer leur troisième demi-finale européenne consécutive après avoir établi un nouveau record ce dimanche dans cette compétition avec une quatorzième victoire consécutive (en ne comptant pas un match remporté sur tapis vert). Ils dépassent ainsi le Munster de Ronan O’Gara et les… Saracens alors rois d’Europe qui avaient terminé leur série sur le chiffre maudit de treize. Les Rochelais peuvent maintenant faire encore mieux, lors de leur prochain rendez-vous face à Exeter, dernière équipe non française à les avoir battus dans cette compétition. C’était déjà le 16 novembre 2019. Une demi-finale qui aura une saveur particulière et même des allures de grande première pour les Jaune et Noir. En effet, la première s’était jouée à huis clos alors que la seconde, face au Racing 92, avait été délocalisée un dimanche à Lens, ce qui n’avait pas permis aux supporters de venir en nombre. Cette fois-ci, ils devraient être des milliers à se rendre au Matmut Atlantique de Bordeaux le 30 avril prochain. Avec l’ambition de pousser fort pour que le Stade rochelais défende son titre à Dublin.

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