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La tendance de Marc Duzan : ce rugby ukrainien sous les bombes

  • La sélection ukrainienne a repris la compétition avec un certain succès.
    La sélection ukrainienne a repris la compétition avec un certain succès. Rugby Federation of Ukraine
Publié le Mis à jour
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La tendance de la semaine évoque le conflit ukrainien et ses conséquences sur le rugby local. Malgré tout, la sélection ukrainienne a repris la compétition et tourne bien, malgré le manque de préparation.

Il y a un peu plus d’un an et pour des raisons encore fort absconces, Vladimir Poutine envahissait l’Ukraine. Aussitôt, le championnat du pays s’arrêtait et, parmi les 5 000 licenciés que compte cette nation d’un peu plus de 40 millions d’habitants, beaucoup rejoignaient donc le front, dans le Donbass ou ailleurs. Mais le rugby ukrainien est-il mort aux prémices du conflit ? Non et récemment, l’équipe nationale a même repris la compétition et participe, avec la Suisse, la Croatie, la Lituanie ou la Suède, au « Trophy », l’équivalent du Tournoi C. À l’heure actuelle, les internationaux ukrainiens sont deuxièmes de la compétition et sans entraînement ou presque, ont tour à tour battu Suédois et Croates avant de s’incliner face à la Lituanie et la Suisse.

Les joueurs lâchaient les fusils et se retrouvaient deux jours avant le match pour jouer au rugby...

S’entraînent-ils ? Comme ils le peuvent, à vrai dire et à ce sujet, le sélectionneur de la Suisse Olivier Nier nous contait dernièrement : « Tout le temps qu’a durée la compétition, le gouvernement croate a mis à disposition des terrains d’entraînement et un stade, à Zagreb, pour que l’Ukraine puisse disputer ses rencontres internationales. En clair, les joueurs lâchaient les fusils et se retrouvaient deux jours avant le match pour jouer au rugby… »

L'Ukraine est deuxième derrière la Suisse au classement du Trophy
L'Ukraine est deuxième derrière la Suisse au classement du Trophy Rugby Federation of Ukraine

Les internationaux ukraniens étant tous en âge de se battre et de défendre leur pays, la Fédération avait naturellement eu besoin d’une lettre expressément écrite par leur président Volodymyr Zelenski pour les autoriser à traverser la frontière, ne serait-ce que pour quelques jours…

Le rugby ukrainien aussi a été touché par la guerre

Est-ce à dire que la vie continue, malgré tout ? On n’ira pas jusque-là et ces derniers mois, le rugby ukrainien a ainsi payé un lourd tribut à la guerre : Mykita Bobrov, un pratiquant d’une vingtaine d’années, a été abattu avec toute sa famille à Kiev, lorsque les forces russes ont pour la première fois franchi les murs de la capitale ; quant à l’ancien président de la NRFU (National Rugby Federation of Ukraine) Giorgi Dzanghirian, il a repris les armes à 83 ans, a rejoint le Donbass dans la foulée et nul ne sait vraiment, aujourd’hui, ce qu’il est devenu.

Olivier Nier, ancien coach d’Oyonnax, Grenoble ou Brive, conclut ainsi : « Les rugbymen ukrainiens que nous avons rencontrés à Zagreb sont très pudiques. Après le match, ils ne se sont guère épanchés sur les horreurs qu’ils avaient pu traverser ces derniers mois. De notre côté, on a donc seulement tenté de les faire sourire en leur offrant après la rencontre un maillot sur lequel on avait tous écrit, dans leur langue, quelques mots simples qui j’espère leur ont fait chaud au cœur… »

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