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Champions Cup - Les petits secrets du nouveau roi du sprint

Par Romain Asselin
  • La saison dernière, le temps de jeu effectif du Stade rochelais flirtait avec les 37 minutes en Champions Cup. Supérieur d’environ trois minutes à celui recensé en championnat.
    La saison dernière, le temps de jeu effectif du Stade rochelais flirtait avec les 37 minutes en Champions Cup. Supérieur d’environ trois minutes à celui recensé en championnat.
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Sur une série de douze succès de rang et vainqueur de 90 % de ces matchs européens depuis fin 2019, le tenant du titre doit en partie son statut d’ogre au travail spécifique de sa cellule préparation physique.

Dans la cité des Deux Tours, on va finir par appeler ça "la méthode Philippe Gardent". Tout sauf un hasard si depuis la prise de fonction du responsable de la préparation physique du Stade rochelais - concomitante à l’arrivée de Ronan O’Gara -, le club jaune et noir s’est mué en géant d’Europe. Jugez plutôt : passée la mise en jambes de l’automne 2019, La Rochelle surfe sur un 18/20 en Champions Cup. Major de promo. Seuls Exeter et Toulouse l’ont battue sur cette période. Les vainqueurs du trophée, ni plus ni moins. Que l’ogre maritime, invaincu depuis la finale 2021, a depuis rejoint sur les tablettes. "La preuve qu’on commence à comprendre comment ça marche", cligne de l’œil l’ancien prépa physique de Romain Bardet, grimpeur aux deux podiums sur le Tour de France.

Changement de décor, changement total de style. Si le club présidé par Vincent Merling a aussi gravi des montagnes, c’est grâce à la stimulation de ses fibres rapides. "Il y a des périodes de l’année où tu dois faire un sprint au milieu de ton marathon que représente le Top 14, image Philippe Gardent. À l’intersaison, je regarde le calendrier pour tout planifier à l’avance. Tous mes blocs de programmation, quels qu’ils soient (course, salle, terrain…) sont basés sur les phases de Champions Cup. On essaie de tout mettre de notre côté et la meilleure huile dans le moteur pour être en mesure de faire ce sprint que connaissent les équipes nationales."

La maîtrise des phases longues sinon rien

Le XV de la caravelle ne révolutionne rien, dans l’absolu. Tout est question d’optimisation, à ce niveau : "Les exercices ne diffèrent pas, c’est la façon dont on utilise l’exercice qui change : le degré de sollicitation et de vitesse, les temps d’effort/temps de repos… En Champions Cup, le temps de jeu effectif est plus long, il y a davantage de phases longues. Les bénéfices du travail effectué il y a trois ou quatre semaines sont censés porter leur fruit là, maintenant." Au regard de la démonstration infligée à l’UBB (6-36) samedi dernier, autant dire que l’enchantée parenthèse européenne du printemps s’annonce encore sous les meilleurs auspices.

"Ces phases longues, on les travaille toute l’année mais on n’a très peu l’opportunité de s’exprimer dessus, rebondit l’expert rochelais. 85 % du temps au rugby, ce sont des phases courtes, ce n’est pas sur ça qu’on fait la différence, c’est sur les 15 % qui restent. On met un point d’honneur à être bon là-dessus. Contre l’Ulster (en poules, N.D.L.R.), c’était le cas. On arrive à tenir à la 80e minute une phase de 1’ 32", sans faire d’erreur mentale ni physique alors qu’il pleut, que tu es sous fatigue et que celui qui marque, c’est un droitier qui a joué pilier gauche pendant 70 minutes !"

Et Philippe Gardent de brandir l’exemple ultime, celui de la finale 2022 remportée sur le gong. "Tous les médias disaient que le Leinster était plus "fit" et maître des phases longues. En interne, on avait tout démonté. La Rochelle avait exactement les mêmes stats voire mieux parce qu’on finissait mieux les matchs qu’eux. Il se trouve que ce match-là, en plus, on avait mieux fini." Le fameux jeté de vélo qui fait souvent la différence à la photo-finish. R. A.

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