Pro D2 - Grenoble - Montauban : Les dynamiques inversées

Ne vous fiez surtout pas aux apparences : malgré l’ampleur du score, Montauban avait parfaitement préparé son déplacement en Isère. Pour tout dire, le plan des Sapiacains était parfaitement clair : miser sur une grosse défense et un combat ciblé dans les rucks pour tenir le score le plus longtemps possible, puis envoyer l’artillerie lourde au front par une entrée massive des cadres autour de la 50e. Sauf que pour les Tarn-et-Garonnais, rien ne s’est passé comme prévu, de la sortie précoce de la pierre angulaire de la défense Maxime Mathy en première période à l’essai casquette concédé à la 44e après un coup de flipper dans l’en-but sur le talon de Jérôme Bosviel, ou encore un essai encaissé trente petites secondes après le coaching massif sus-cité.

Quand ça veut pas… "Lorsque tu traverses une saison de m…, rien ne marche jamais comme prévu, pestait le manager Pierre-Philippe Lafond. Tu n’as pas d’autre choix que de serrer les dents jusqu’au bout. Quand on prend 48 points et qu’on n’est pas invité, il n’y a pas grand-chose à rajouter. Même si nous y avons cru au retour de vestiaires en nous disant qu’il y avait quelque chose à faire, on n’a plus été invité lorsque le rouleau compresseur grenoblois s’est mis en marche. On ne boxe pas dans la même catégorie : Grenoble, c’est le top 6, et nous sommes dans le top 6 du bas."

L’hommage à Arlette Claret

C’est précisément là où l’on peut parler de dynamiques inversées, le FCG vivant au contraire de Montauban une période d’insolente confiance. Lucas Dupont malade, ne pouvait pas tenir sa place ? C’est Erwan Dridi, pour son premier match après 7 mois d’absence, qui assurait le spectacle pendant 80 minutes. Le jeune Barnabé Massa, plein de promesses du haut de ses 18 ans, devait quitter précocement la pelouse, vite suivi par Farnoux, Barthélémy et même Fortunel, soit quatre joueurs à des postes clés ? Les remplaçants Sarragallet, Glénat et Hepetema se hissaient illico au niveau sans perturber l’équilibre, Escande assurant même les 15 dernières minutes à l’ouverture.

L’ancien ailier maison Bastien Guillemin faisait courir un frisson en permettant à Montauban de revenir à 3 points contre le cours du jeu, juste au retour des vestiaires ? Le FCG ne cédait pas au doute et marquait 4 nouveaux essais tous plus beaux les uns que les autres pour décrocher le bonus offensif, démontrant encore sa force de réaction et de caractère, fruit d’une immense confiance en lui. "La saison dernière nous a beaucoup servis, pointait le flanker Antonin Berruyer. On ne panique plus, on connaît nos qualités et on sait jouer dessus. On ne va pas se cacher : notre objectif, au-delà de la qualification, c’est de jouer un match de phases finales à domicile, si possible une demi-finale." "J’ai joué dans ce club pendant 11 ans, je sais à quel point le public est connaisseur, qui veut la manière en plus de la victoire, prolongeait le manager Fabien Gengenbacher. J’ai connu ce stade rempli par 20 000 personnes et j’en parle aux joueurs tous les jours. Contre Montauban, on avait à cœur de prolonger cette dynamique. Et aussi de rendre hommage à Arlette (Claret, supportrice historique du club décédée en début de semaine, N.D.L.R.). C’est une belle soirée pour nous." Et une belle fin de saison qui pourrait se profiler, si les blessures veulent bien épargner les Isérois dans leur infernal enchaînement de rencontre…