Top 14 - Les retrouvailles entre Camille Lopez (Bayonne), à la fête, et Morgan Parra (Stade français) à la peine

On a vécu un drôle de match samedi après-midi. Il s’est même passé mille choses sur la pelouse de Jean-Dauger, entre la domination des Basques sur les ballons portés, la démonstration de force de la mêlée parisienne ensuite, et une fin de match à couper le souffle, mais il était impossible de ne pas évoquer les retrouvailles entre Camille Lopez et Morgan Parra.

Partenaires à la charnière de l’ASM-Clermont Auvergne entre 2014 et 2022, finalistes de la Coupe d’Europe (2015, 2017) ou champions de France avec les Jaunards (2017), les deux amis se retrouvaient pour la première fois ce week-end, Morgan Parra ayant manqué le match aller.  « J’étais content de le revoir, ça fait toujours quelque chose, a avoué le demi d’ouverture après la partie. Nous nous étions appelés dans la semaine. Ça fait plaisir de le revoir et de le jouer, car nous avons vécu des moments forts. Morgan est quelqu’un qui compte pour moi ». 

En huit saisons sous le maillot de Clermont, les deux hommes ont eu le temps de nouer des liens forts. D’un point de vue sportif, ils se connaissent à la perfection. Parra sait quelles sont les habitudes de Lopez dans le jeu et vice-versa. « Ça n’a pas été dur de s’affronter, on a fait abstraction de tout ça, a détaillé le numéro 10 bayonnais au coup de sifflet final. Le match est plus fort que la relation qu’on a entre nous, on passe outre ».

La bourde de Parra, Lopez ne tremble pas

Les retrouvailles entre les deux garçons auraient pu s’arrêter là, mais le scénario de la rencontre a fait que les buteurs ont été les grands acteurs de la fin du match. D’abord, Morgan Parra a manqué la transformation de l’essai de Jeremy Ward (26-26, 78e), laquelle aurait permis au Stade français de reprendre l’avantage au score. Sur cette tentative, le demi de mêlée a logiquement joué la montre, puis a finalement manqué la cible, face à la bonne pression défensive de Peyo Muscarditz. Lopez a parlé de cet échec avec Parra après le match : « Au moment où il veut enlever la terre qu’il y a devant lui, il démarre et se rend compte qu’il a fait une connerie. Il tape comme il peut. Peyo Muscarditz joue très bien le coup en montant pour le mettre sous pression. Malgré ça, Morgan a failli la mettre. Je crois qu’aujourd’hui, le bon Dieu était avec nous. Mais ça ne va pas durer éternellement ».

Deux minutes plus tard, après une faute de Jeremy Ward dans la zone plaqueur-plaqué, Camille Lopez n’a pas tremblé au moment de s’élancer, des quarante mètres sur la droite des poteaux, pour offrir la victoire à son équipe. « Avant de taper, je ne me dis rien de plus que d’habitude, si ce n’est que j’ai la gagne au bout du pied, rappelait-il samedi soir. C’est le rôle d’un buteur. Si je ne la mets pas, il y avait les deux points du match nul. Aujourd’hui, c’est passé. C’est la responsabilité de mon job ». Et le numéro 10 a laissé exploser sa joie au moment où le ballon est parti dans la bonne direction. « Lorsqu’elle passe, c’est énorme, poursuivait-il. Le match est tellement brouillon de notre part, que sortir avec une victoire nous libère d’un poids. Nous avons été tellement approximatifs… C’était le match piège par excellence. Tout le monde veut nous cueillir et il y avait tout pour qu’on tombe. C’est une grosse libération, je suis content de pouvoir récompenser le travail de l’équipe .