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La tendance du lundi 13 février : Dis leur oui, Bernie...

Par Marc Duzan
  • Bernard Laporte à Marcoussis le 23 février 2022
    Bernard Laporte à Marcoussis le 23 février 2022 Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Chaque semaine dans son journal du lundi, le Midi Olympique exprime un billet d'humeur sur l'actualité du moment. Cette semaine, Marc Duzan parle du sujet Bernard Laporte, véritable personnage du rugby français.

Soyons clairs : on a connu Bernard Laporte plus audacieux et pour tout dire, on regrette beaucoup que Bernie ait dernièrement éconduit les dirigeants fidjiens lorsque ceux-ci, désireux de trouver un remplaçant à Vern Cotter, lui ont demandé de les rejoindre. Franchement ? On aurait adoré voir l’ancien patron fédéral, démissionnaire de son poste fin janvier et qui vivra donc la prochaine Coupe du monde comme un pékin lambda, se pointer au Mondial français à la tête de cette équipe d’assassins, vêtu d’un jogging noir et blanc ou portant, entre les pognes, un bidon de kava et le carnet à spirales d’un prof de gym. Car dans les faits, rien n’interdisait l’ancien manager du RCT, qui n’a certes plus entraîné depuis sept ans, d’embrasser la mission que lui proposait la fédération mélanésienne : à la fois condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Paris et toujours présumé innocent jusqu’au procès en appel prévu en 2024, Bernard Laporte est après tout libre de ses mouvements, maître de son agenda et n’a, a priori, la moindre touche en Top 14 ou hors de nos frontières…

Sans blague, Bernie : vous qui avez tant aimé, à l’époque où vous entraîniez le XV de France ou le grand Toulon, associer les plus grosses Bertha de la planète au sein d’une seule et même ligne de trois-quarts (Damien Traille, David Skrela, Brian Liebenberg, Aurélien Rougerie, Mathieu Bastareaud…), vous auriez grimpé aux rideaux avec, sous vos ordres, des mangeurs d’enfants comme Nemani Nadolo, Levani Botia ou Josua Tuisova, cet automne. Qu’on le veuille ou non, vous auriez également pu inculquer à l’épouvantail fidjien une certaine culture de la gagne, lui livrer quelques fondements non négociables dans le combat collectif et recycler, surtout, l’inoubliable « Pas de fautes ! Pas de fautes ! » qui marqua vos premiers pas de sélectionneur au début des années 2000. 

Aujourd’hui, on l’avoue donc sans honte : on se serait marré à vous voir à Bordeaux, Geoffroy-Guichard ou Saint-Denis, dans le meilleur des cas, serrer des paluches en tribune officielle, sourire à la ministre ou défier du regard ceux à qui vous aviez récemment demandé, sans succès, de vous accompagner dans votre démission. Diable… L’histoire aurait été drôle, si drôle… Elle aurait même été drôle, en fait, jusqu’au jour où vos assassins fidjiens auraient possiblement croisé la route du XV de France de Fabien Galthié : les bras au ciel et les lèvres tremblantes, on aurait alors probablement été nombreux, peuchère, à prier pour que vous ressortiez à vos tueurs à gage, au matin du match, la lettre de Guy Môquet abandonnée depuis seize ans aux limbes de notre mémoire…

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