Régionale 3 - Laurent Cahuzat, un entraîneur atypique à Saint-Martin d'Ordon

Depuis un peu plus d’un an, Saint-Martin d’Ordon est entraîné par un ancien professionnel de… golf ! Joueur de rugby jusqu’en Reichel, à Vichy, Laurent Cahuzat (48 ans) a surtout brillé sur les greens. Numéro 1 français amateur, il passe professionnel en 1993. « Le golf est mon sport de raison, le rugby mon sport de cœur, souffle-t-il. J’ai toujours gardé le rugby dans un coin de ma tête. »

Habitant à Auxerre, il emmène son jeune fils, footballeur, voir quelques matchs à Saint-Martin d’Ordon à l’automne 2021. Après avoir laissé quelques commentaires sur les réseaux sociaux, il est contacté par le capitaine, Sylvain Jouffroy, par l’entremise de Sven Laurent. « Il pensait que j’étais un expert et était à la recherche de quelqu’un qui pouvait les aider. » En quelques jours, l’affaire est entendue entre le club entre l’ancien professeur de golf - « J’ai dû arrêter ma carrière de golfeur faute de résultat » -, par ailleurs préparateur mental. « Je sais pourquoi je n’ai pas réussi. À l’époque, on n’osait pas forcément dire qu’on ne savait pas, ou parler de ses faiblesses. On peut vite s’enfermer dans un système. »

Depuis un an et demi, l’ancien ouvreur, par ailleurs à la tête d’une société de show aérien, dans lesquels se produit la patrouille de France, s’ouvre à nouveau au rugby. Après avoir commencé par se documenter sur internet, il passe son brevet fédéral, et est même aller à la rencontre des staffs de Top 14. Beaucoup (le Stade français, Castres, Lyon…) lui ont ouvert les portes. « J’en profite pour rappeler que les petits clubs ont besoin de survivre. C’est le vivier, la base du rugby français ! Le rugby des territoires fait vivre les valeurs de fraternité, d’engagement, de solidarité. Si on perd ça qu’aura-t-on ? »

Sportivement, Saint-Martin d’Ordon ne gagne pas beaucoup de matchs. Mais le coach en a cure. « Mes joueurs ont des métiers difficiles, ils sont quasiment tous agriculteurs. Ils font des heures de folie, dans les champs, par tous les temps, dans un contexte économique difficile. »

Lui non plus ne compte pas ses heures, avec un rêve en tête : « intégrer un staff professionnel comme préparateur mental.