6 Nations 2023 - L'édito du lundi : Dublin sur la planche !

  • Le XV de France s'est imposé face à l'Italie
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Publié le Mis à jour
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L'édito du lundi par Emmanuel Massicard... Et de quatorze (succès) pour le XV de France ! Avec en poche le bonus offensif, ce qui ne gâche rien vous en conviendrez. Ce qui, surtout, nous permet de filer le train à l’Irlande et l’Écosse, nos futurs adversaires dans l’ordre d’apparition chronologique. Pourtant, soyons francs, il y a un monde d’écart entre la prestation livrée samedi par les Irlandais, brillants vainqueurs à Cardiff, et nos Bleus, qui se sont employés comme des diables pour l’emporter à Rome. Il y a clairement du boulot. Dublin sur la planche, comme dirait l’autre.

Oui, oui, on sait. C’est facile. Peut-être trop, même. À l’image du XV de France justement, à qui tout réussissait en début d’année dernière. Ce temps-là, vous l’aurez compris, est désormais révolu. Depuis l’automne, les hommes de Fabien Galthié gagnent parfois d’extrême justesse, souvent dans la douleur et à l’arraché. Avec ce qu’il faut de caractère, de talent et de chance aussi. Ce fut vrai contre l’Australie, l’Afrique du Sud et enfin l’Italie.

Sur ce point, il y a donc de la suite dans les idées et cette capacité à refuser la défaite est un atout majeur. Car la confiance accumulée se reflète forcément dans le regard de nos adversaires. Richie McCaw ne témoignait pas d’autre chose l’été dernier, dans le long entretien qu’il nous avait accordé à l’instant de décrypter le fonctionnement des All Blacks. Il faut espérer que les Bleus marchent le plus longtemps possible dans leurs traces.

Mais ne rêvez pas, non plus. La bête noire des Irlandais (nous sommes la seule nation que les Verts d’Andy Farrell n’ont pas battue depuis 2019) aura besoin d’autre chose qu’un palmarès et sa bonne mine pour l’emporter, samedi prochain à l’Aviva Stadium. Vous le lirez en détail dans ce journal, nous sommes loin du compte pour un prétendant aux titres (Grand Chelem et Coupe du monde). L’indiscipline a bien failli nous coûter la victoire, autant que notre incapacité à gagner la bataille des rucks afin de gratter ces ballons de contre-attaque qui nous réussissaient si bien d’ordinaire. À Rome, revenons-y gaiement, la dépossession ne fut clairement pas un choix assumé…

On pourrait se rassurer et affirmer que ce dimanche romain a finalement ressemblé à tant de premiers pas tricolores en ouverture du Tournoi : un départ poussif, sans véritable maîtrise collective, avec la puissance pour s’accrocher et le talent pour sauver la face. Un sentiment étrange prédomine également : celui d’avoir applaudi une équipe de France qui n’a pas tout donné, semble avoir joué avec le frein à main et, au bout du bout, n’a toujours pas montré son vrai visage. Comme si elle était empruntée à l’instant de se réinventer et qu’elle ne parvenait pas à se libérer. Il appartient à Galthié, son staff et ses leaders de trouver la bonne clé.

Il y a tout eu dans ce galop d’essais échevelé, qui nous rappelle combien le XV de France devra se remettre sacrément en question cette semaine avant de débarquer à Dublin, s’il veut l’emporter une quinzième fois d’affilée et ainsi faire perdurer sa légende. Méfiance, une baraka n’est pas éternelle.

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