Face à Montauban, c'est le moment de vérité pour Massy

Le grand paradoxe des Massicois, dans leur situation de lanterne rouge un peu dépoilée, tient à la qualité des quelques scalps qu’ils tiennent entre leurs mains. Leurs quatre victoires ont été obtenues à domicile contre Provence Rugby (9e), Mont-de-Marsan (2e), Vannes (7e) et à l’extérieur à Carcassonne. Mais ils ont perdu chez eux contre Soyaux-Angoulême (15e), Nevers (12e), Rouen (11e) et Béziers (10e). Ils se sont davantage imposés contre le haut du tableau - et une fois hors de leur base - que face à leurs concurrents directs en visite sur leur terrain. Ce comportement complexe, qui traduit une capacité à faire front dans la plus grande adversité, sans pouvoir répondre aux attentes élémentaires, doit être modifié dès à présent pour espérer accrocher un maintien acrobatique.

Lors des trois prochaines rencontres, les Franciliens joueront contre les trois équipes qui les précèdent, chez eux contre Montauban et Carcassonne, et à l’extérieur à Angoulême. De leur capacité à répondre enfin au défi de leurs semblables dépend leur survie. Cette équipe francilienne fait face à son moment de vérité. Chaque faux pas sera une grande foulée en direction de son tombeau. Elle a des arguments à faire valoir dans ce défi de la survie. Elle a montré depuis la reprise du mois de janvier son envie de bousculer son destin de condamné désigné. Après cette fin d’année 2022 très décevante, sa prestation défensive produite contre Vannes à la reprise l’avait élevée soudain à un niveau de résilience très élevé.

Stages de cohésion

Dans son microcosme, elle bénéficie d’un soutien total et solidaire. Les dirigeants n’ont pas lancé de plan B en Nationale. Ils avaient répondu favorablement au staff qui demandait pendant les congés de Noël le financement d’un stage non programmé dans le budget. Et cela avait donc porté ses fruits, par le niveau d’engagement produit face aux Bretons. Dans le groupe, malgré les mains tendues, les joueurs les plus en vue, sollicités par les clubs rôdeurs, ont fait savoir qu’ils voulaient toujours jouer en Pro D2 la saison prochaine, avec Massy. Il existe encore un état d’esprit assez frais qui n’a pas du tout intégré la fin d’une aventure. "Les entraînements sont très bon, l’envie est là et nos matchs contre Vannes ou à Mont-de-Marsan ont montré que tout était encore possible", commente l’entraîneur des trois-quarts, Jean-Baptiste Dimartino.

À l’issue de cette partie contre Montauban, le "tout est encore possible" tiendra encore la route ou ne sera plus. Pour préparer ce quitte ou double qui sera resservi la semaine suivante contre Carcassonne, Massy est resté fidèle à ses habitudes. Les joueurs se sont offerts il y a dix jours, dans la semaine de répit, un moment de "cohésion déconnante", chez les pompiers de Fleury-Mérogis, comme ils avaient visité les militaires de Polytechnique avant de jouer contre Biarritz. Lors de cette même semaine, ils ont aussi pris quelques jours de repos à partir du jeudi. "Nous sommes suffisamment concentrés sur nos impératifs pour en sortir quand il le faut, explique Dimartino. Je ne me demande pas si les garçons sont prêts. Ils le sont. Mais à partir de maintenant, il faut faire tomber la pièce du bon côté."