L'édito : Veille de match

  • Bernard Laporte, le président de la FFR, connaîtra le verdict de son procès mardi 13 décembre.
    Bernard Laporte, le président de la FFR, connaîtra le verdict de son procès mardi 13 décembre. Abaca / Icon Sport - Abaca / Icon Sport
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Nous y sommes. Ou plutôt, nous y serons mardi. Enfin parvenus à l’épilogue d’une affaire qui secoue le rugby français depuis de trop longs mois. L’affaire dite « Laporte-Altrad », qui a convoqué devant la justice la première ligne de nos dirigeants les plus médiatiques - Bernard Laporte, Serge Simon et Claude Atcher- et le principal sponsor du rugby français à savoir Mohed Altrad. Un homme qui vaut 4 milliards (d’euros) et pointe au 31e rang des plus grandes fortunes du pays.

Nous sommes encore loin des 187 milliards de Bernard Arnault, mais c’est assez pour « titiller » un sport qui a toujours entretenu un rapport fait d’ambivalences avec ses mécènes et de magnétisme avec le monde des affaires. Au temps de l’amateurisme « marron », les riches entrepreneurs locaux étaient dans l’ombre et les enveloppes échangées sous le manteau. Depuis l’avènement du professionnalisme, les grands patrons pilotent directement les clubs achetés à peu de frais si l’on compare les sommes investies/englouties (rayez la mention inutile) avec l’exposition médiatique et l’adrénaline « consommée » à haute dose, selon les résultats. Surtout, le rapport n’a rien à voir avec le football.

Sans présager du verdict qui - on l’a assez répété - va conditionner l’avenir de la gouvernance fédérale, ce procès et tout ce qui s’y attache en disent beaucoup sur le rugby français. Il est un miroir à peine déformant projetant l’image d’une discipline qui a toujours cultivé le combat entre les hommes, la centralisation et l’incarnation des pouvoirs, et, au bout du compte, une relation ambiguë avec le professionnalisme.

Une fois passée l’émotion du verdict et son principal enjeu - Bernard Laporte pourra-t-il continuer à diriger la fédération ou devra-t-il rendre les clés avec, en cas d’effet immédiat, la mise sur orbite de son principal opposant, Florian Grill ? - il faudra pourtant se détacher des limbes de cette affaire en revenant aux choses du terrain et donc du sport. On peut toujours rêver, hein…

L’avenir est là, qui nous tend les bras. Avec de belles promesses ancrées autour de ce XV de France remis en selle par une triple conjoncture favorable : la nomination de Fabien Galthié, l’éclosion d’une génération dorée et l’adhésion de la LNR à l’ambition fédérale. Dans dix mois, la Coupe du monde. Elle reste à livrer et à gagner.

Répétons-le : sur le papier, nos chances ne sont jamais apparues aussi fortes de pouvoir enfin décrocher le titre de champion du monde. Ce n’est donc pas le moment de tout gâcher, au gré de divisions opportunistes et forcément intéressées. Quelle que soit l’issue d’un procès qui divise aujourd’hui en profondeur la grande famille du rugby français, il faudra vite se reconcentrer sur l’essentiel : ce trésor que sont enfin redevenus les Bleus.

Il sera bien temps, plus tard, de se (re) poser la question de la réforme de la gouvernance fédérale si difficile à mener ; de débattre autour d’une vision pour l’avenir de notre sport qui, une fois la page de la Coupe du monde 2023 refermée, sera forcément moins « bankable ».
 

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Les commentaires (1)
jmbegue Il y a 1 année Le 12/12/2022 à 09:55

Si Laporte est condamné, est ce qu'il n'a pas la possibilité de laisser son équipe en place et de se faire remplacer par un "finisseur"?