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Les Baa-Baas sur un air de famille

  • Malgré la défaite face aux Fidji, les Barbarians auront vécu cette semaine à fond et en sortent grandis. Photos Icon Sport
    Malgré la défaite face aux Fidji, les Barbarians auront vécu cette semaine à fond et en sortent grandis. Photos Icon Sport
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Après une petite semaine de préparation vécue entre séances d’entraînement et moments de convivialité, les Baa-Baas se sont logiquement inclinés face aux Fidji (14-46). Les joueurs du Duo Labit-Charrier sont tombés avec les honneurs. Et sont repartis avec des souvenirs pour la vie. Récit.

Il fallait être là, quelques heures avant ce match entre les Barbarians français et les Fidji, dans cette salle sans âme du Crowne Plaza de Lille. Trevor Brennan et Olivier Roumat, au milieu de Patrice Collazo, Denis Charvet ou encore Laurent Pardo, tous alignés sous la bannière marine et ciel des Baa-Baas, participaient à la remise des maillots. Un instant chargé d’émotion, notamment pour les paternels de Daniel et Alexandre, qui a pris une tout autre tonalité quand le capitaine Maxime Machenaud s’est dit ravi de leur présence avant d’évoquer l’importance de la transmission et de la filiation. Avec, en point d’orgue, une pensée pour son papa, parti trop tôt. C’est aussi ça, les Baa-Baas : savoir alterner entre ces moments intenses et d’autres plus légers comme quelques minutes plus tôt quand Arthur Bonneval, en quête d’une âme charitable pour lui tresser son nœud de cravate, l’entraîneur Christian Labit rétorqua : "Je ne peux pas t’aider, pourtant j’en ai mis quelques-unes."

Cette alternance, elle a peut-être fait défaut quelques heures plus tard sur la pelouse du stade Pierre-Mauroy. À trop vouloir respecter l’esprit, à jouer des ballons depuis leur camp, Maxime Machenaud et ses partenaires ont nourri la bête. Les Fidjiens se sont goinfrés des ballons perdus. "Nous n’avons pas forcément bien joué les bons ballons, dans les bonnes zones, a reconnu l’un des deux coachs Frédéric Charrier, qui a appris durant son séjour lillois l’éviction de son boss à l’UBB Christophe Urios. Surtout, cette équipe fidjienne sort de rencontres contre l’Écosse ou l’Irlande, des matchs de haut niveau, alors que nous avions un groupe jeune qui arrivait d’une semaine de vacances, des mecs qui ne jouent pas beaucoup dans leur club… Forcément, chaque erreur a été payée cash. Et à la fin, le score est lourd alors que nous n’avons rien à reprocher aux joueurs quant à leur investissement."

La veille, du côté du CNR de Marcoussis, le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié avait souligné combien cette équipe des Barbarians serait surveillée de près. "La sélection de Denis Charvet s’est beaucoup appuyée sur notre ranking et près de la moitié des joueurs sont sélectionnables ou sont déjà venus s’entraîner avec nous, a-t-il prévenu. Il y a de fortes chances que certains reviennent avec nous rapidement." La performance d’Alexandre Roumat, le plus souvent très juste quelles que soient les situations de jeu à l’exception du coup d’envoi de la deuxième période mal réceptionné, n’aura alors certainement pas échappé au patron des Bleus. Tout comme il aura remarqué la bonne tenue en mêlée et l’activité de Daniel Bibi Biziwu, déjà appelé une fois dans le groupe tricolore des 42, ou encore le punch du troisième ligne palois Sacha Zegueur, auteur du deuxième essai des Baa-Baas. "Ce sont des jeunes joueurs à fort potentiel, souligne l’autre entraîneur Christian Labit. Pour beaucoup, ils ont besoin de jouer des matchs comme celui-ci. C’est une opportunité unique." Un sentiment partagé de tous.

Azar : "J’ai l’impression d’avoir passé un mois avec vous"

Lorsque Denis Charvet a remis son maillot à Léo Barré, il a eu ces mots très forts : "Je vais souvent voir le Stade français à Jean-Bouin et je vois qu’on ne te fait pas beaucoup jouer. Mais à chaque fois que tu joues, tu es le meilleur. Alors, profite et régale-toi aujourd’hui." "Les propos de Denis m’ont touché, a d’ailleurs commenté l’international des moins de 20 ans, en manque cruel de temps de jeu avec le club de la capitale. C’est pourquoi j’étais heureux de venir avec les Baa-Baas. En plus, c’est le rugby que j’aime avec de la liberté et du mouvement. Aujourd’hui, les conditions météo ne nous ont pas aidées. Et puis, avec seulement trois ou quatre entraînements, c’est difficile de pouvoir rivaliser avec une telle équipe. On a bien tenu en début de match, puis en début de seconde période. Mais après, ça a été plus difficile. Je regrette juste de ne pas avoir joué un peu plus longtemps (il est sorti à la 43e minute, remplacé par Pierre Popelin, NDLR), mais bon, c’est comme ça. Je ne retiens que le positif, j’ai vécu une semaine formidable."

À l’heure de quitter le vestiaire lillois, malgré l’épaisse défaite, les visages ont retrouvé peu à peu le sourire. Tous les néo-capés ont pris la parole un à un. Tous ont employé la même sémantique : "Plaisir", "fierté", "découverte"… Tous se sont dit marqués par cette semaine partagée. "J’ai l’impression d’avoir passé un mois avec vous", a insisté le pilier castrais Aurélien Azar pour appuyer sur l’intensité des émotions. Et Denis Charvet de conclure : "Soyez fiers de vous malgré la défaite. Nous, avec Fred, Lolo et Christian, nous le sommes. Et puis, n’oubliez pas, il y a encore une soirée à gagner."

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