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Nicolas Godignon (Rouen) : « La seule réponse qu’on a trouvée, ce fut de resserrer »

Par Jérémy Fadat
  • Nicolas Godignon donne les raisons du bon début de championnat de Rouen.
    Nicolas Godignon donne les raisons du bon début de championnat de Rouen. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Sauvé à la dernière journée la saison passée, son groupe est aujourd’hui leader de Pro D2. Une réussite notamment due à la façon dont il s’est uni pour affronter le décès de Jordan Michallet.
 

Comment juger le début de saison ?
Trois matchs, trois victoires, c’est très bien pour commencer. Avec un peu de chance car Vannes aurait pu gagner sur la sirène vendredi mais a commis un en-avant sur la ligne. Le groupe est très impliqué, travaille beaucoup, a l’ambition de progresser à chaque entraînement. Puis nous nous sommes renforcés à l’intersaison.

Avec un recrutement anticipé plus tôt que la saison précédente…
Oui, mais tard aussi dans le sens où le club ne s’est sauvé qu’à la dernière journée. Pouvoir travailler sur les profils dont on avait besoin en termes de contenu était important. On avait fait un bilan précis sur les points d’amélioration. Sur le travail du staff aussi, le départ de Richard Hill avait été tardif et il avait fallu construire rapidement. Avec Renaud Dulin, Jo Snyman, Serge Betson, Matias Caballero et Grégoric Bouly, on s’est beaucoup « challengé » pour construire la vision la plus commune. Les entraîneurs font un énorme boulot avec le groupe et, si c’est la réussite des joueurs avant tout, c’est aussi grâce à l’investissement du staff. Je suis très content de l’aventure qu’on vit ensemble.

Sentiez-vous qu’un truc prenait ?
La préparation s’était bien passée mais c’est toujours le cas lors des intersaisons où il y a beaucoup d’énergie. Dire alors que le début de saison serait aussi bon… Non, c’était trop compliqué. Le fait de battre Colomiers, que le club n’avait jamais battu depuis qu’il est en Pro D2, a donné confiance. Puis il y a eu notre entame à Massy avec une excellente première mi-temps où on les a pris à froid. Elle nous a bien propulsés, a amené de la sérénité. Mais il faut rester mesurés.

En quel sens ?
Trois matchs… Il en reste donc vingt-sept. Ce championnat est un marathon, j’ai dit aux mecs : « Ce n’est pas parce qu’on est en tête au troisième kilomètre qu’on le sera au quarante-deuxième. » Mais plus on est au contact des meilleurs, plus on assure un maintien rapide. C’est l’objectif.

Le groupe a-t-il grandi dans les moments durs, avec notamment la mort de Jordan Michallet ?
On a tellement souffert émotionnellement la saison passée. Ce fut très dur à vivre pour tout le club, surtout le secteur sportif qui était proche de Jordan. Quand tu traverses ce moment aussi violemment… C’est terrible. Il y avait le suicide, une profonde dépression qu’on n’avait pas réussi à détecter alors qu’on l’entourait au quotidien. C’est ça qui est violent. Aucun de nous n’avait les réponses. La seule qu’on a pu trouver, ce fut de se resserrer et de traverser l’épreuve ensemble. On l’associe au fait d’être parvenu à se maintenir en allant chercher quelques performances, notamment à Vannes. La saison n’était pas si mauvaise mais tout a été difficile et on n’a pas envie de le revivre.

Avez-vous encore évoqué le sujet cet été ou fallait-il s’en détacher ?
Ce n’est pas s’en détacher. Comme dans chaque deuil, tu penses toujours à lui. Jordan était important, quelqu’un de bien. On pense beaucoup à sa femme Noélie, avec qui on est toujours en contact régulier. D’autant qu’on va jouer à Grenoble vendredi et qu’on va donc la revoir. Elle fait partie de notre famille. Le sujet, c’est plutôt la gestion du « vivre avec ». Le temps fait que ça s’adoucit et qu’on avance, avec Jordan toujours quelque part avec nous.

Quelle est votre vision à plus long terme pour le club ?
On veut s’installer durablement à ce niveau-là et construire des bases solides. Rouen a tout pour accueillir un club de haut niveau. Il y a l’envie de progresser au quotidien et on essaye de suivre l’exemple de Vannes, un club proche géographiquement, au niveau du développement, des infrastructures, du budget. Il faut s’en inspirer. Ici, le bassin est culturellement tourné vers le football mais le rugby prend bien. Il a un côté rafraîchissant, surtout à un an de la Coupe du monde. Et il y a une belle énergie dans le club.

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