Abonnés

Provence Rugby, une pression à avaler

Par Nicolas ZANARDI
  • L'équipe de Provence sous pression.
    L'équipe de Provence sous pression. Icon Sport - Icon Sport
Publié le
Partager :

Désignés par notre traditionnel sondage des entraîneurs parmi les favoris pour la qualification au regard d’un budget digne du top 6, les provençaux ont manqué leur début de saison. la faute à un changement de statut qu’il s’agira bien de dompter, à en écouter leur manager mauricio reggiardo.

C’est peu dire que l’intersaison provençale avait fait naître de nombreux espoirs. Cinquième budget du Pro D2 (derrière Grenoble, Agen, Nevers ou Vannes mais devant Oyonnax et Biarritz), le club présidé par Denis Philipon faisait plus que jamais figure de dangereux outsiders à l’orée de la saison. Un sondage confirmé par le sacro-saint sondage des entraîneurs réalisé par Midi Olympique, puisque les Aixois figuraient selon les techniciens du Pro D2 parmi les équipes le plus souvent citées pour intégrer le top 6 du championnat. Rien de vraiment étonnant, après tout, puisque les Provençaux s’étaient considérablement renforcés en expérience au niveau du staff avec les arrivées de Jacques Delmas (triple champion de France, double champion d’Europe avec Biarritz et Toulon, et tout fraîchement auréolé d’un Challenge européen remporté avec Lyon) et de Stéphane Glas (37 sélections au centre du XV de France, triplement promu en Top 14 avec Oyonnax puis Grenoble). Mais aussi (et surtout) au niveau de l’effectif, avec un recrutement des plus prometteurs articulé autour de joueurs rompus au niveau supérieur, à l’image du pilier Nostadt, des troisième ligne Harrison, Taieb ou Jegerlehner (Agen), de l’ouvreur U20 irlandais McPhillips ou encore des ailiers Lapègue et Sanday…

Bref, de quoi attendre un feu d’artifice qui se révéla trop vite un pétard mouillé, la faute à une infamante défaite à domicile contre Agen (17-19) devant un stade à guichets fermés (5 272 spectateurs), les Aixois se prenant les pieds dans le tapis jusqu’aux confins des arrêts de jeu. Un acte manqué malheureusement confirmé la semaine suivante à Aurillac avec une nouvelle défaite (22-13) qui a plongé les protégés de Mauricio Reggiardo à une avant-dernière place bien peu conforme à leurs ambitions. «Objectivement, nous avions effectué une bonne préparation, rappelait le manager. Nous avons disputé deux matchs contre Nice et Carcassonne qui se sont très bien passés, l’intégration des nouveaux s’est faite naturellement… Nous étions sortis de ces matchs plutôt confiants. Et on s’est pris les résultats en pleine figure.»

"Il ne faut pas s’affoler ni s’éparpiller, mais prendre conscience de la situation"

Forcément angoissant, avant un périlleux déplacement à Colomiers, d’autant plus que la lanterne rouge massicoise recevra en parallèle des Neversois pas vraiment dans le coup en ce début de saison… «Il ne faut pas s’affoler ni s’éparpiller, mais il faut également prendre conscience de la situation dans laquelle nous sommes, résumait le manager Mauricio Reggiardo. Pour sortir de cette mauvaise passe, il n’y a pas quarante solutions : on a bien ciblé les points à améliorer qui sont notre conquête, notre discipline et notre efficacité près des zones de marque, on va bien travailler dessus, et essayer d’en récolter les fruits. On doit gagner un match le plus rapidement possible pour lancer notre saison, et nous avons la qualité pour le faire.» 

«Il ne faut pas s’inquiéter, prolongeait de son côté le pilier Julius Nostadt. On sait ce que l’on veut faire cette année. Ce n’est que le début de saison. Il faut continuer à travailler très fort à l’entraînement et forcément au bout d’un moment ça va payer, car le groupe est vraiment de qualité.»

Une fin de bloc décisive face aux promus

Le hic ? Il est que si la qualité de leur effectif et l’expérience de leur encadrement ne semblent aucunement en cause, les Aixois paraissent se heurter depuis le coup d’envoi de la saison à une inconnue qu’ils n’avaient peut-être pas anticipée. On veut bien entendu parler ici du statut de favori dont ont été affublés les Provençaux, malgré l’évident paradoxe que jamais le club ne s’est encore hissé dans le top 6. Une nouvelle image et un nouveau costume que Provence Rugby a encore du mal à endosser, ce dont Reggiardo a parfaitement pris conscience. "Est-ce paradoxal ? Oui et non. Nous avons un président qui a les moyens de ses ambitions et qui les donne à son club. On bénéficie d’un centre d’entraînement tout neuf, nous avons construit un staff expérimenté, recruté des joueurs de qualité. Comme tout club qui bénéficie d’un gros budget, c’est normal qu’il y ait certaines attentes placées en nous. Mais lorsque les autres commencent à parler un peu de toi, tu deviens naturellement une cible. Tout le monde veut te battre, et cela oblige à hisser son niveau en permanence, ce dont nos joueurs et ce club n’avaient jusqu’alors pas l’habitude. Sauf qu’il faudra pourtant bien apprendre à vivre et jouer avec, parce que nous avons un statut cette saison. Pour ce club et cette équipe, c’est l’heure de grandir." À ce titre, après leur prochain déplacement à Colomiers, les Provençaux affronteront coup sur coup les promus Soyaux-Angoulême et Massy. Soit autant d’occasions de recoller au ventre mou pour vraiment démarrer la saison, qui constitueront le véritable tournant de leur premier bloc…

«Quand les autres commencent à parler de toi, tu deviens une cible, ce dont nos joueurs et ce club n’avaient pas l’habitude. Sauf qu’il faudra apprendre à vivre avec... C’est l’heure de grandir

Mauricio REGGIARDO,

manager de Provence Rugby

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?