Pro D2 - Nevers s’est fait (très) peur face à Soyaux-Angoulême
Fébriles et imprécis, les Neversois ont tremblé jusqu’au bout pour vaincre une équipe de Soyaux-Angoulême déterminée à rapporter des points de tous ses voyages.
À dix minutes de la fin, un paradoxe kafkaïen nappe le public du Pré-Fleuri : faut-il pousser pour emmener son équipe jusqu’au bonus offensif, ou dresser les barbelés vocaux pour empêcher Soyaux-Angoulême de repartir avec la victoire ? L’incertitude pèsera sur le stade, comme le ciel d’orage rinçant la scène et les acteurs juste avant le coup d’envoi, jusqu’à la 80e minute et un en-avant charentais derrière une touche neversoise perdue.
À l’approche de l’heure de jeu, juste après l’essai en puissance (pléonasme) de Kevin Noah derrière une pénaltouche, l’affaire paraissait pourtant entendue. Menant 20 à 6, en supériorité numérique pour la troisième fois du match, Rudy Derrieux et ses coéquipiers filaient tout droit vers une victoire bonifiée. « On ne maîtrise pas les choses, et par notre faute, Soyaux revient peu à peu », regrette le capitaine neversois. « On fait des petites scories, des fautes qui nous sortent du match. »
Symptôme d’un groupe en quête de la bonne carburation et surtout de confiance, l’incapacité à plier le score a aminci l’écart entre un demi-finaliste sortant et un promu décomplexé. « Cela ne me surprend pas, je m’attendais à ça », soupire le manager de l’Uson, Xavier Péméja. « On n’est pas tueurs, on tremble un peu, on a peur de mal faire. À 20 à 6, on doit être ambitieux. Mais on n’a pas enfoncé le clou. »
Sevrés de victoire depuis le début de saison, les Neversois ne font pas la fine bouche devant ce succès qui sent la sueur aigre : « On sort de quelques matchs compliqués alors on va retenir la victoire », résume Rudy Derrieux. « C’était capital de gagner », confirme son camarade flanker Luka Plataret. « On s’est fait peur, on voit qu’il nous reste encore beaucoup à travailler. Il faut que la mayonnaise prenne vite. » Même soulagement du côté de Xavier Péméja : « Je râle mais je suis content. »
Sous la frustration perce la fierté
Son homologue angoumoisin, Vincent Etcheto, pourrait inverser les deux pans de sa citation, après avoir passé les dernières minutes du match à hurler en tribune contre les décisions arbitrales : « Je me suis énervé un peu, ça fait du bien. Les joueurs étaient dans le match, moi aussi. On a été très bien payés la semaine dernière en revenant de loin contre Vannes. Là, on aurait pu être payés un peu plus ; si on a une pénalité à la 80e minute, il n’y a pas de scandale. »
Sous la frustration perce néanmoins la fierté de voir son équipe, largement modifiée d’un match à l’autre, tenir la dragée haute à l’un des prétendants aux phases finales : « Tout le monde nous voit descendre. Nous, on a préparé un groupe pour sauver le club, pas une équipe type. On ira lâcher un match nulle part, on n’a pas les moyens de choisir nos matchs. »
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