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Baptiste Serin (Toulon) : « À l’ouverture, je donne le maximum, mais ça reste du dépannage »

  • Serin a joué à l'ouverture lors des matchs de préparation du RCT.
    Serin a joué à l'ouverture lors des matchs de préparation du RCT. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Pour sa quatrième saison sous le maillot toulonnais, l’international tricolore (42 sélections) Baptiste Serin prend encore un peu plus d’importance au sein de l’effectif varois. Replacé à l’ouverture lors des deux matchs amicaux, Baptiste Serin redécouvre ce poste et s’adapte aux consignes du duo Mignoni-Azéma.

Vous allez débuter votre quatrième saison à Toulon. Qu’est ce qui a changé depuis votre arrivée ?

Sur le plan structurel, j’ai vu l’arrivée du nouveau centre d’entraînement. Pour bien travailler, c’est quand même très important et un confort énorme. J’ai la sensation que la nouvelle direction dans le sillage de Bernard Lemaître et tout l’encadrement travaillent fort pour créer des passerelles entre le secteur professionnel et le centre de formation. Il y a une cohésion de club qui se met en place, on le voit avec les nombreux jeunes qui intègrent le circuit professionnel. On l’a vu sur les matchs amicaux où ils ont été nombreux à jouer. Ça montre la qualité du travail effectué. Sans parler du recrutement réalisé depuis quelques années taillé pour le très haut niveau et retrouver les phases finales. Et puis, un nouveau staff a été mis en place.

Justement, cette direction sportive bicéphale a beaucoup surpris dans le milieu du rugby. Aviez-vous déjà connu ce genre de situation ?

Je ne crois pas. La seule situation qui pouvait ressembler à celle-ci, c’est lors de la Coupe du monde 2019 au Japon où Fabien Galthié était venu travailler avec Jacques Brunel.

Avez-vous été surpris par cette décision du président Lemaître ?

Je ne dirai pas avoir été surpris. À son arrivée, Franck (Azéma) a mis quelque chose en place qui a très vite fonctionné. Et je pense que l’opportunité d’ajouter de la compétence à celle déjà présente en faisant revenir Pierre (Mignoni) a vite séduit. Pierre connaît bien le club, il est un peu chez lui. Certes, il est différent de Franck, mais ils sont très complémentaires. J’ai le sentiment qu’ils avaient déjà une étroite relation en amont de cette expérience. Ils ont dû échanger ensemble avant de prendre cette décision. Et aujourd’hui, ils vont dans la même direction. Pour nous les joueurs, c’est très plaisant. Après, ce sera à nous de répondre présents sur le terrain. La vérité, elle n’est pas ailleurs.

Comment jugez-vous votre préparation estivale ?

Nous avons plutôt bien travaillé, mais il faut qu’on progresse. Sur nos deux matchs amicaux, on a su faire des choses bien et d’autres encore un peu tirées par les cheveux. Nous sommes encore en rodage. Mais nous savons où nous voulons aller.

Quelles valeurs accordez-vous à ces deux défaites en matchs amicaux ?

D’abord, nous n’avons pas affronté des petites équipes. On a joué contre Clermont et le Stade toulousain. Ce ne sont pas les premières équipes venues. J’y accorde donc de la valeur à ces deux matchs. Pour moi, le point positif, c’est qu’il y a eu du progrès sur le deuxième match, notamment dans l’état d’esprit. Malheureusement, on a été un peu trop pauvre dans le jeu. On doit trouver un meilleur équilibre entre l’état d’esprit affiché et la qualité de ce qu’on propose sur le terrain. Après, nous avons encore pas mal d’absents dans la ligne de trois-quarts. Et ça s’est vu. Soyons un peu plus pragmatiques. Nos périodes de domination ont été un peu trop stériles. Et puis, en défense, on a pris des essais trop facilement.

Rien d’inquiétant avant le premier match de la saison contre Bayonne ?

Ce match, nous n’allons pas le prendre à la légère. Même si nous débutons contre le promu, l’équipe sera prête. Pour avoir suivi Bayonne la saison dernière, je sais que cette équipe ne sera pas drôle à jouer, surtout qu’elle s’est bien renforcée. Il nous faudra être plus précis, en défense comme en attaque, notamment dans les zones de marque.

On dit que la défense repose beaucoup sur l’état d’esprit. En quoi votre deuxième moitié de saison dernière peut-elle être précieuse pour construire celle qui débute le week-end prochain ?

Cette deuxième moitié de saison a été très importante car notre groupe a pris conscience qu’il avait les capacités de gagner. Ce n’était pas forcément le cas avant. Nous étions tellement habitués à perdre que le doute s’était installé. Cette deuxième moitié de saison nous a fait beaucoup de bien psychologiquement, malheureusement, ce n’est pas ça qui va nous faire gagner cette année. Certes, on va garder l’application et l’état d’esprit, mais on va devoir progresser aussi dans notre jeu.

Dans le sondage des managers sur les favoris du Top14, Toulon arrive juste derrière le Stade toulousain pour le titre. Un commentaire ?

J’accorde peu d’importance à ce genre de sondage, j’en suis désolé. Surtout que l’an dernier, tout le monde nous voyait aussi dans les favoris ou au moins dans les équipes potentiellement qualifiables au top 6 et finalement on est passé à côté. Voilà…

Quand on regarde l’effectif du RCT, on remarque qu’il y a quatre demis de mêlées dans l’effectif…

(il coupe) Et un seul numéro dix… C’est ça dont vous voulez parler ?

Oui…

On va se partager un peu les tâches puisque nous avons perdu deux demis d’ouvertures à l’intersaison (Belleau et Carbonel) et seul Ihaia West a été recruté. On sait que « la Sinze » (Jérémy Sinzelle) peut y jouer, moi aussi. Voilà quoi…

D’ailleurs, vous avez évolué à l’ouverture lors des deux matchs amicaux. Ça vous embête ?

Non, je suis là pour le groupe. Il n’y a aucun problème avec ce sujet. Maintenant, ce n’est pas mon poste, j’y ai moins d’habitude, moins de repères qu’à la mêlée. Il faut que je travaille davantage à l’entraînement pour trouver mes marques et arriver en confiance sur le match du week-end. Mais bon, petit à petit je récupère des automatismes. J’ai le sentiment de ne pas avoir été trop mal sur le premier match amical, un peu moins bon sur le deuxième. J’ai eu plus de déchets, moins de solutions. Il y a du boulot, quoi (rires).

Vous faites preuve assez facilement d’autocritique…

Si j’ai été nul, je ne vais pas dire que j’ai été excellent. Il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles. Je préférerais être bon tout le temps. Mais je suis comme tout le monde, j’ai des hauts et des bas. Et quand j’ai des bas, c’est surtout pour l’équipe que ça m’embête, les joueurs de la charnière ont tellement d’influence sur le jeu… Et puis, j’ai été éduqué de cette façon. Je débriefe les matchs avec mon père et mon grand-père. Et c’est souvent le négatif qui ressort, mais c’est ce qui fait aussi progresser.

Jouer à l’ouverture, n’est ce pas handicapant pour votre objectif de postuler au XV de France ?

Je ne sais pas… Il y a aussi beaucoup de polyvalence en équipe de France. La question est difficile pour moi. Évidemment que mon poste est à la mêlée. C’est là que je me sens le mieux. À l’ouverture, je donne le maximum, mais ça reste du dépannage. Quant à l’équipe de France, il faut surtout que je sois bon quand je jouerai à la mêlée.

Où en êtes-vous d’ailleurs par rapport au XV de France ?

Je reste combatif. C’est un objectif, j’ai envie d’y retourner, mais je ne pose pas de question. Je sais que cela passe par mes performances en club. Point barre.

Avez-vous le sentiment d’être placardisé aujourd’hui ?

(long silence) Franchement, elle est difficile votre question. Il faudrait mieux la poser au sélectionneur.

Mais quel est votre sentiment ?

Franchement, je ne crois pas. De toute façon, mon objectif, c’est d’être bon avec Toulon, que l’équipe tourne bien, que les performances s’enchaînent. Il n’y a pas de secret. Si collectivement, ça se passe bien, forcément les individualités ressortent. Je n’invente rien, c’est pareil dans tous les clubs. Je veux surtout apporter ma pierre à l’édifice pour que Toulon retrouve le haut de l’affiche. Franchement, ce groupe le mérite. La suite, on verra bien.

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